J’étais en train de prendre mon café. Comme tous les matins, je savourais ce petit moment en scrutant l’horizon sur ma terrasse. J’aimais voir poindre au loin les premiers rayons du soleil matinal. Mais ce matin là, le soleil n’était pas venu seul. Et le ciel orangé était constellé de rouge. Des avions, des dirigeables, des hélicoptères en nombre à peine croyable. La nuée écarlate s’abattit sur ma ville à 7H32 du matin accompagné d’un seul et même discours craché à la face de tous les habitants : « La grande mère Russie vient vous délivrer de l’oppression capitaliste. Aucune résistance ne sera tolérée. Camarades, vous êtes maintenant les fils de la mère Russie, et nos frères. »
Command and Conquer
Avant de commencer le test, petit cours d’histoire. En effet, la série des Command and Conquer est un des fers de lance des jeux de stratégie en temps réel (RTS pour les puristes). Lancée en 1995 par les studio Westwood (studio racheté par Electronics Arts en 1998), elle compte pas moins de 4 épisodes dont 3 RTS purs et une série alternative, basée sur une uchronie dont je vais vous expliquer la teneur, nommée Alerte Rouge. Alerte Rouge reprend à l’origine la même jouabilité que Command and Conquer mais transpose l’action dans une année 1946 alternative où Albert Einstein invente une machine à voyager dans le temps et fait disparaitre Adolf Hitler en 1926 afin d’empêcher la Seconde Guerre mondiale. De cette bonne intention va naitre une confrontation frontale entre deux blocs : le bloc russe et le bloc allié constitué de l’Europe et des États Unis. La série Command and Conquer et donc Alerte rouge se distinguait aussi par des séquences vidéos habillant les missions du plus bel effet et de grande qualité joués par des acteurs très convaincants, ce qui est assez rare pour le signaler. Autre fait notable de la série, la musique de tous les épisodes est l’œuvre d’un seul et même compositeur, Franck Klepacki dont le style rock, nerveux et dynamique est un bonheur pour les boites à miel.
Une invasion rouge prévisible
Alerte Rouge 3 assume dès le début un second degré très appréciable. La machine à remonter le temps reste au cœur du conflit : proche de la défaite, le quartier général russe remet en route la machine et tue Albert Einstein, le génie à l’origine de la puissance alliée. Le résultat dépasse toute les espérances russes : la Russie a envahit l’Europe, a retrouvé toute sa grandeur et met les alliés en déroute. Sauf que... sauf qu’un nouvel ennemi est apparu suite à la mort prématurée de Einstein. Le Japon a en effet retrouvé ses ambitions impérialistes et a commencé à envahir la mère patrie. Deux fronts sont ouverts et un conflit mondial a débuté.
Reprenant la jouabilité qui avait fait ses preuves sur Command and Conquer 3 sur Xbox 360, les habitués du titre retrouveront leurs marques sans problèmes. Alerte Rouge nous propose à nouveau son système de commande circulaire. En un seul clic vous aurez l’étendue des productions disponibles à choisir à l’aide de votre stick analogique. Le déplacement des unités se fait tout aussi simplement via la manette. Les différents raccourcis et subtilités du gameplay nécessiteront un apprentissage un peu plus important. Un apprentissage qui sera grandement aidé par un tutoriel assez complet et sympathique à parcourir. On pourra regretter toutefois que certains choix stratégiques soient difficiles à prendre en plein combat. Bien que tout ait été fait pour faciliter la prise en main à la manette, la richesse du gameplay et sa simplicité via le combo clavier-souris est difficilement transposable sur un pad.