Ici, dans le sud-ouest, l’Ovalie est une religion. Une religion où le ballon ne roule pas mais saute, ne reste pas par terre mais vole de bras en bras, ne se donne pas mais s’offre. Le ballon ovale se partage, se cajole, se protège. Les matchs sont un combat où le jeu n’est qu’un prétexte à partager un moment de convivialité. Ici, les coeurs ne vibrent que pour cette étrange procession dont le chemin de croix mène au plus improbable des trophées, un bout de bois nommé Bouclier de Brennus, du nom de son créateur. C’est difficile de parler de sa passion avec des mots simples, dénués d’affect et c’est difficile aussi de tester un jeu vidéo de rugby, sport très peu représenté sur nos consoles en essayant de rester objectif. Jonah Lomu Rugby Challenge 2 arrive après presque deux ans d’attente pour jouer à domicile, mais on l’a vu cette année, le favori n’est pas celui qui brandit le trophée à la fin du match.
Flexion ! Liés ! Stop ! Entrée !!!!
Les deux premières lignes s’échangent les regards... Elles se scrutent, campées sur leurs appuis, prêtes à l’affrontement et aux ordres de l’arbitre. Jonah Lomu Rugby Challenge 2 part exactement sur les mêmes bases de son prédécesseur. Techniquement, on a l’impression d’avoir affaire à son frère jumeau à peine légèrement retouché sur les bords, des oreilles en choux fleur d’avant en plus. Mis à part le design des menus rien ne vient nous sortir de cette impression de jouer à une version 1.5 du jeu précédent. Les graphismes sont toujours propres mais sans génie, les stades sont un peu plus vivants et dynamiques, l’ambiance sonore a été revue à la hausse avec l’ajout sympathique de commentaires français tenus par le duo de Canal Plus, Bayle/Lombard. Un ajout vraiment bienvenu même si les commentaires en eux-mêmes s’avèrent très redondants et peu inspirés. Mais bon ne soyons pas trop gourmands et savourons à juste titre cette localisation française qui marque l’intérêt qu’a Jonah Lomu Rugby Challenge 2 de conquérir les coeurs des aficionados français du ballon ovale. Un intérêt que l’on retrouve aussi dans les effectifs proposés, vu que cette fois-ci le jeu nous proposera de jouer avec l’intégralité des clubs de Pro D2 !
Une offre plus que satisfaisante malheureusement ternie par l’absence de licences pour certaines équipes internationales dont celle de l’équipe de France. Il faudra encore une fois faire un détour par le menu personnalisation pour redonner à notre équipe nationale et aux joueurs qui la composent leurs visages. La gestion des menus est à ce titre toujours catastrophique et nous imposera de retourner au choix des équipes dès que l’on aura fini de modifier l’apparence d’un joueur. De quoi décourager les plus aguerris. C’est dommage car il y a de quoi faire vu que la grande majorité des joueurs virtuels ne ressemblent pas vraiment à leurs modèles. Un comble quand on voit que certains joueurs sont moins réussis que dans la précédente version (Dussautoir par exemple).
Les amoureux de cette première version seront contents d’apprendre que le gameplay du jeu reste identique dans ses grandes lignes. Certains problèmes ont été rectifiés : la feinte de passe ne marche plus aussi bien, les lignes arrières sont mieux équilibrées et plus difficiles à passer. D’autres subsistent encore comme la grosse inertie des joueurs dans la ligne d’en-but qui doivent attendre la fin des animations de placage ou de raffut avant d’aplatir. On subit aussi cette inertie au bord du terrain où un ailier ayant échappé à un placage continuera sa course bêtement en touche sans que l’on ait la possibilité d’en reprendre le contrôle. Il sera aussi toujours impossible de se jeter pour aplatir lorsque l’on se trouve à un mètre de la ligne d’en but, mais là on chipote. A ce moment là du test vous demanderez où se trouvent les réelles améliorations ? Et bien on vous répondra : “Devant les amis, bien au chaud entre les larges épaules des gros”.