Le QI des avants est inscrit sur leur maillot...
- Le placement des joueurs est on ne peut plus erratique...
Le développeur de Jonah Lomu Rugby Challenge 2, Trublu, est comme Jonah Lomu, Néo-zélandais. On avait reproché à l’égard de ce premier opus de privilégier un jeu enlevé, au large au détriment du travail des gros, du dur labeur des avants. Ces reproches ont été entendus et ce deuxième opus se veut plus proche de l’esprit rugby de l’hémisphère nord, à savoir un rugby de combat et de cachous. J’en vois déjà parmi vous qui sautent d’enthousiasme sur leur fauteuil et sachez que je saute avec vous vu car en tant qu’ancien gros première ligne, cette dimension me manquait. Jonah Lomu Rugby Challenge 2 propose un jeu tout en puissance avec la possibilité de partir au ras des regroupements et de faire charger le huit à l’arrière de la mêlée, de partir en maul suite à une touche, d’extraire les joueurs des rucks afin de réorganiser sa défense, ou encore de permettre au plaqueur de venir contester la balle rapidement lorsque la défense n’est pas encore là.
- La feinte de passe sera moins performante...
Tout un beau programme donc, auquel on peut ajouter la possibilité de jouer une touche rapidement et d’intercepter une passe, qui aurait dû faire oublier le peu de progrès techniques du titre. Hélas, les carences du jeu vont se faire sentir au fur et à mesure des matchs. C’est bien simple tout ces ajustements donnent l’impression d’avoir été faits sans toucher à l’intelligence artificielle des joueurs. Ceux-ci semblent suivre un schéma contextuel et non pas situationnel. Je m’explique : suivant l’équipe que vous prendrez et ses réglages par défauts lors d’un coup d’envoi, dès que l’un de vos gros aura récupéré le ballon, ses coéquipiers iront se placer très rapidement dans la ligne de trois quarts sans jouer leur rôle de soutien. Ce qui se finira par une perte de balle. Pire : suivant la capacité, la compétence de l’équipe au maul et au ruck, vous vous retrouverez souvent avec deux, voire trois joueurs hors-jeu qui se retrouveront bloqués dans le camp adverse sans aucune possibilité de pouvoir se replacer dans la ligne de défense. Sachez qu’une pénalité à 5 mètres de la ligne équivaut à un essai tout fait vu qu’aucune ligne défensive ne sera en place devant le porteur du ballon, une journée portes ouvertes en quelque sorte. Les exemples sont nombreux et ne peuvent être que partiellement gommés par un long passage d’édition des compétences de votre équipe favorite pour essayer de colmater ces brèches liées à l’IA.
- Aplatir le ballon est souvent laborieux...
Au final, le jeu en devient plus haché, les sorties de balles offensives moins rapides que dans le premier opus et les errements de l’IA deviennent encore plus criants. La frustration qui s’en dégage devient vite particulièrement stressante et pesante. On en vient à pester sans arrêt sur le placement de ses joueurs, leur manque de réactivité ou la perte de balle dans un ruck tandis que le soutien attendait passivement que le ballon daigne sauter de lui-même dans ses bras. Jonah Lomu Rugby Challenge perd en fluidité et en cohérence ce qu’il gagne en profondeur de jeu. Afin de pallier cette IA de moule -outre les réglages du mode personnalisation- on aura toujours la possibilité de gérer manuellement et durant le match la profondeur et la largeur des lignes, ou de demander un soutien rapide à gauche ou à droite du porteur du ballon. Cela peut vous sauver dans certaines situations mais ne permet pas de gérer les grosses carences qui émaillent continuellement le jeu.
Sorry, good game...
- Le placement défensif sur la ligne d’essai est honteux.
Ces failles au niveau de l’IA sont d’autant plus rageantes que par ailleurs le jeu a toutes les cartes en mains pour rassasier l’amateur de rugby. Mise à part l’absence de certaines équipes internationales, le jeu met à disposition de celui-ci plus d’une centaine d’équipes, avec la ligue celte, la ligue anglaise, les ligues de l’hémisphère sud, le Super 15, la ligue italienne et j’en passe ! Les amateurs de voyage seront ravis de pouvoir profiter de la modélisation de pas moins de 50 stades du monde entier. Le Top 14 bénéficiera de son propre règlement avec la règle du point de bonus offensif qui sera octroyé lorsque l’on aura trois essais ou plus d’écart avec l’adversaire, ce qui n’était pas le cas dans Jonah Lomu Rugby Challenge. Les amateurs regretteront les statistiques un peu fantaisistes du jeu et le peu de crédit accordé à l’équipe clermontoise pourtant la meilleure équipe de la saison en termes de jeu. Là aussi, un passage dans le mode personnalisation permettra de remettre les pendules à l’heure et de donner de l’efficacité à un Wesley Fofana sous-évalué par exemple.
- Malgré tout JLRC 2 s’impose comme le meilleur jeu vidéo de rugby actuel !
Côté modes de jeu, on attendait beaucoup du mode carrière, on l’on joue le rôle d’un manager durant 13 saisons dans le même club, et on doit avouer malheureusement que l’on reste, là aussi, sur notre faim. On s’attendait à beaucoup avec l’arrivée de la Pro D2 et des transferts et au final on est loin de ce que l’on est en droit d’attendre d’un tel mode. Outre la non prise en compte de la fatigue d’un joueur (il repartira sur le prochain match comme neuf), il sera impossible de monter en Top 14 avec une équipe de Pro D2 même en terminant premier, une honte quand on sait que cela est possible pour la ITM Cup (ligue néo-zélandaise). Pas de montée, ni de relégation donc pour le Top 14. On aurait pu espérer voir aussi un traitement des doublons pour gérer ces matchs sans nos internationaux mais cela aussi est absent. Les transferts et les salaires des joueurs sont très mal réglés et même en faisant une saison pleine et en remportant tout vous serez obligé de vendre des joueurs pour recruter et même pour prolonger certains de vos cadres. Je ne parle même pas des bugs qui émaillent la saison, comme votre éviction du club sans réels motifs et la non prise en compte de votre palmarès.
Reste la possibilité de jouer en ligne en mode simple match seulement à 4 contre 4 si vous le souhaitez. Le mode en ligne n’est pas des plus stables et subit de gros ralentissements ou des freezes momentanés. A noter qu’il est fortement conseillé d’installer le jeu sur la console afin d’éviter ces aléas qui peuvent aussi intervenir durant les matchs en local.
