C’était mardi en milieu de journée, nous vous parlions de la plainte déposée par l’association UFC-Que Choisir contre certains éditeurs, ainsi que la demande d’ouverture d’une enquête par la DGCCRF sur certaines pratiques qui pénalisent les consommateurs.
Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps avant qu’une première réponse voit le jour puisque James Rebours, le président du Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs (S.E.L.L.) a répondu aux questions de Challenges à ce sujet. Si l’on devait résumer tout ça en une phrase, on ne dirait pas mieux que « circulez, y’a rien à voir ».
Monsieur Rebours dénonce ainsi la pertinence méthodologique de cette étude et dit qu’il s’agit plutôt d’un appel à témoin qui n’a aucune valeur statistique. Par rapport à la question posée par l’association pour recueillir les résultats, il répond que vous avez forcément dans ce genre de situations des consommateurs qui se trouvent dans une approche négative. Par contre, vu les réactions que vous, lecteurs, aviez eues en lisant la news, sans qu’on vous ait interrogés, difficile de nier que oui, il y a un vrai ras le bol de la part des joueurs aujourd’hui !
Concernant les bugs, le monsieur a là encore une réponse : « La détérioration des jeux mise en avant par l’étude est un argument fallacieux. Les 560 témoignages recueillis par l’UFC n’ont pas de véritable valeur si l’on prend les 28 millions de joueurs et les 37 millions de logiciels vendus en France. Les éditeurs font un gros travail pour gérer les bugs. Il n’y en a pas plus qu’avant. » Combien fallait-il de réponses pour que les témoignages aient une valeur selon lui ?
Quant aux jeux dont les éditeurs restreignent volontairement le contenu, là encore, c’est circulez, y’a rien à voir : « On ne peut pas dire ça. C’est un non sens absolu. Les éditeurs ont développé non seulement les modes solo mais également les modes multi-joueurs. Les jeux procurent davantage d’expérience qu’avant. Concernant la durée des jeux, tout est relatif. Un gamer mettra sans doute beaucoup moins de temps à aller au bout de l’aventure qu’un novice. Cette critique relève davantage du ressenti que du factuel. » Il est vraiment dommage que le journaliste ayant recueilli les propos de notre ami James Rebours n’ait pas poussé plus loin et se soit juste contenté de prendre note sans approfondir. Qu’en est-il des multiples DLCs dont certains se trouvent sur le disque à la sortie du jeu et qui sont vendus ensuite au consommateur ? La question n’a pas été posée, dommage.
Pour terminer en beauté, devinez ce que le président du (S.E.L.L.) répond vis à vis des clés d’activation ? L’ennemi ultime et systématique : le piratage bien sûr. « Il faut se rendre compte que le marché du PC sur lequel l’étude fait le focus est soumis à une très forte piraterie. Aujourd’hui, sur l’ensemble des solutions pour lutter contre les actes de piratage, c’est l’activation online qui marche le mieux. Les éditeurs ont adopté les DRM (Digital rights management) pour lutter efficacement contre la reproduction illégale des logiciels. Si cela a un impact sur le marché de l’occasion, ce n’est pas une volonté délibérée. » Encore une fois, on prend les joueurs pour de gros imbéciles, puisque plusieurs éditeurs et développeurs ont déjà clairement dit vouloir luter contre le jeu d’occasion. Dernier exemple en date : DICE.
Bref, vous voyez chers joueurs, ce qu’a recueilli UFC-Que Choisir n’a pas vraiment de valeurs, ce dont parle l’association semble tellement éloigné de la réalité n’est-ce pas ? De qui monsieur James Rebours langue de bois se moque ? De vous bien sûr !