Pas de Medal of Honor, mais plutôt une Bronze Star
Tout d’abord (et là contrairement à une certaine concurrence) la narration est réussie, elle nous permet de toujours savoir qui, où et pourquoi nous sommes là. Les transitions entre les missions (affichées dans une sorte de mix visuel entre le moteur du jeu et de la cinématique) sont fluides, claires et la plupart du temps toutes les missions et protagonistes sont inter-connectés entre eux et suivent le prolongement d’un arc scénaristique simple mais efficace. Ne vous attendez donc pas à une réflexion intense sur le pourquoi de la guerre, des justifications politiques ou religieuses au conflit, le soldat n’en a que faire de ce genre de considérations. Le jeu garde la même ligne de conduite et il est au final particulièrement neutre, ne diabolise pas les Talibans et ne glorifie finalement pas plus les soldats que ça. Du moins pas plus que les États-Unis ont l’habitude de faire.
Comme déjà abordé, l’ambiance générale est très réaliste, les échanges radios font authentiques tout comme les bruitages (armes, explosions, etc…) de haute volée. Le jeu propose des environnements détaillés dans lesquels il est agréable de déambuler (si seulement il n’y avait pas ce maudit aliasing…), que ça soit dans un périmètre proche ou au loin à l’horizon. On n’a jamais l’impression (même si c’est le cas) d’être enfermé dans un couloir, les grands espaces aidant. On peut à ce propos reprocher au multijoueur de ne se dérouler que dans des espaces clos urbains, sans jamais nous faire goûter au plaisir de batailles rangées en pleine nature, contrairement à la campagne qui en regorge.
Exemple de la volonté d’en faire un jeu réaliste, il est possible de changer la cadence de la plupart des armes, en passant du tir automatique au coup par coup. Et contrairement à de nombreux jeux, on voit le soldat le faire et on peut apercevoir le sélecteur changer de position. Un petit plus sympathique, si seulement le jeu offrait des situations où ceci était utile, ce qui est loin d’être le cas. Cette anecdote résume assez bien le fait que les développeurs n’ont pas assumé jusqu’au bout ce désir de coller à la réalité pour plus d’accessibilité et de simplicité. Simplicité qui se retrouve d’ailleurs dans la difficulté du jeu, pratiquement inexistante dans les faits. Il est d’ailleurs plus que conseillé de démarrer le jeu directement en « difficile » pour corser un peu la chose un minimum et rallonger -artificiellement- la durée de vie du titre. On est toutefois à des années lumières du niveau le plus difficile d’un Modern Warfare.
Autres exemples, le HUD est à 99% masqué à l’écran pour ne laisser apparaître que le nom au-dessus du personnage qui parle, et n’apparaît entièrement que si l’on appuie sur la flèche du haut (pour vérifier munitions et objectifs par exemple). Ensuite, et également contrairement à la quasi totalité de la production des FPS sur console, MoH offre la possibilité de se pencher à gauche et à droite. Oui, comme sur les FPS PC depuis la nuit des temps ou presque. Rassurez-vous tout de même les true-gamerz adeptes de la souris, en plus d’avoir une ergonomie exécrable si l’on veut viser en même temps, ce n’est une nouvelle fois pas du tout utile durant toute la longueur de la campagne, et tout comme la glissade lorsque l’on s’accroupit en courant, ces mouvements sont aux abonnés absents en multijoueur. Dommage, encore...
Malgré ça, le mode multijoueur concocté par DICE relève fortement le niveau du jeu. C’est uniquement ici qu’on trouve enfin le meilleur compromis entre l’action frénétique digne des montagnes russes géantes qu’est Modern Warfare et l’action plus tactique et posée d’un Battlefield : Bad Company 2. Les modes de jeu proposés sont divers et agréables à jouer, mention spéciale au mode « Mission de combat », sorte de mode « Ruée » de Bad Company 2 plus nerveux et scénarisé. Tout bonnement LE mode de jeu auquel il faut jouer dans ce multijoueur, bien qu’il ne contienne que 3 cartes/scénarios (pour le moment ?) et que le maximum de joueurs se retrouve comme toujours dans le mode de combat par équipe classique. Grande inspiration de BC2 toujours, puisqu’on y retrouve également un mode « Fou Furieux », équivalent du mode « Hardcore » de ce dernier. Ici pas de HUD, pas de santé qui remonte automatiquement, pas de radar. Du brut en somme.