Test - Clavier Corsair K65 Plus Wireless - Un abordage réussi malgré la houle

«La mode du 75 % semble définitivement lancée» , - 0 réaction(s)

À l’instar de ce qui a été décidé après l’acquisition de Scuf, Origin et Elgato, DROP est devenue une filiale de la marque Corsair après son rachat en juillet 2023. Pour autant, on peut supposer que l’expérience de celle-ci dans le marché des claviers custom premium a inspiré quelque peu la nouvelle itération du K65. Avec le modèle Plus, l’accessoiriste comble en effet un vide au catalogue en proposant un clavier mécanique 75 % doté de switchs interchangeables à chaud et qui se libère en plus de son emprise filaire.

Avec une autonomie annoncée de 266 heures (hors RGB) et un prix contenu de 159,99 €, nous étions impatients de pouvoir apprécier cette proposition qui, sur le papier, a de solides arguments pour faire frémir la concurrence. Ce joli curriculum vitae se confirmera-t-il lors de l’entretien d’embauche ?

Une rencontre timide

Nous ne nous attarderons pas sur l’emballage qui reprend simplement les grandes lignes des caractéristiques du produit. C’est un clavier mécanique doté de switchs MLX Red linéaires interchangeables à chaud, qui est compatible avec PC, Mac, Xbox, PlayStation, iOS et Android puisqu’il propose une connexion sans fil Bluetooth et une liaison radio 2.4 Ghz. Simple et efficace pour délivrer les informations nécessaires aux consommateurs, mais pas très “glamour” cependant.

À l’ouverture, pas de grosses surprises non plus. On retrouve un câble USB tressé de 180 cm (USB-A vers USB-C) permettant l’utilisation filaire et la recharge simultanée du produit, ainsi qu’une pince multifonction afin de démonter les keycaps et les switchs sereinement. Même si celle-ci n’est pas la meilleure que nous ayons eue entre les mains, elle reste de bonne facture tout de même.

Il est temps à présent de nous emparer du K65 Plus et la première impression est plutôt positive. Sa structure en plastique rigide de grande qualité résiste très bien à la distorsion. On apprécie également la finition des capuchons de touche en PBT, tant pour la solidité du matériau choisi, que pour son toucher granuleux très agréable. On note aussi l’effort graphique sur la barre d’espace et sur la touche ESC. Le parti pris d’utiliser des déclinaisons de gris pour organiser visuellement les fonctions est une idée cohérente que nous apprécions personnellement. Malgré son format réduit de 75 %, l’espace est bien mis à profit pour aérer les différentes touches tout en laissant une position de choix pour la molette multifonction en métal.

Sur la face arrière, on retrouve un très bel effet graphique qui reprend les structures géométriques déjà aperçues sur certains fonds d’écran officiels de la marque. C’est un peu dommage que ce joli travail ne soit finalement jamais visible, mais il donne un certain cachet au produit. On constate par la même occasion la présence de quatre patins en silicone qui assurent le bon maintien de l’accessoire. Peu importe le type de surface, les 920 grammes du clavier ne seront pas charriés par les tempêtes. Enfin les deux pieds escamotables à deux positions offrent trois niveaux d’inclinaison pour satisfaire à toutes les habitudes et tous les usages.

Pour compléter cette visite, nous retrouvons sur la tranche supérieure, en plus de la prise USB-C, un premier interrupteur pour basculer de Windows à MacOs et un second pour choisir son mode de liaison. Le dongle de communication radio y trouve également sa place dans un logement subtilement intégré au boîtier du clavier. Enfin, sur la tranche gauche, un unique bouton permet d’activer ou de désactiver l’éclairage RGB très facilement.

D’après le fabricant, une attention particulière a été portée sur l’isolation phonique du produit. Les premières frappes sont effectivement agréables et nous ne notons pas d’écho significatif tout en profitant d’un son grave très “ASMR”. Les deux couches d’isolants (une en silicone et une en mousse) font parfaitement leur office, du moins lors de ce premier contact.

Après ce tour d’horizon, le bilan est plutôt positif. Le design du produit est bien réalisé et se dote d’une sobriété que nous apprécions tout particulièrement. L’ensemble dégage une impression de grande qualité pour ce segment tarifaire. Pour l’instant, Corsair confirme la maîtrise de son sujet.

Un logiciel éprouvé

Les habitués de la marque ne seront pas déboussolés puisque le K65 Plus est bien entendu compatible avec le logiciel propriétaire ICUE. Il y a néanmoins une subtilité, car certaines options de personnalisation ne sont accessibles que si le produit est en connexion filaire. Pas de panique cependant, une fois embarqués dans la mémoire interne du clavier (jusqu’à quatre profils), ces réglages continuent de s’appliquer même en liaison sans fil.

Le logiciel permet donc un mapping des touches en leur réattribuant une frappe, une macro préprogrammée ou une tâche comme le lancement d’une application par exemple. Il serait fastidieux d’en faire un tour complet tant les possibilités sont nombreuses. Bien entendu, ICUE gère le RGB du clavier, laissant ainsi libre cours à notre créativité aussi bien par le choix des effets que des couleurs, mais également en offrant une page vierge où chaque touche peut être personnalisée individuellement (connexion USB obligatoire pour cette dernière). On regrette toutefois que le rétroéclairage ne soit qu’une toile de fond qui ne filtre pas au travers des keycaps. C’est un goût très personnel, mais nous préférons un éclairage RGB complet. Et même si le rendu est certes de qualité, il manque ce petit plus pour qu’il soit réellement parfait à nos yeux.

La particularité du K65 Plus, c’est sa molette multifonction qui permet en un seul geste de prendre le contrôle de la luminosité ou du volume, ainsi que de zoomer ou de faire défiler un document ou une page web. Le logiciel propriétaire offre la possibilité de personnaliser celle-ci en activant ou non certaines fonctions, mais également en leur attribuant un code couleur bien utile pour s’y retrouver faute d’écran additionnel. C’est en effet une simple indication par LED de couleur (en haut à gauche du clavier) qui aide à ne pas se perdre. C’est un peu fastidieux au début et clairement pas le meilleur choix d’ergonomie qui aurait pu être fait, mais à l’usage, on finit par s’y retrouver.

ICUE se veut aussi le garant du bon fonctionnement de notre matériel en assurant la mise à jour des micrologiciels du clavier et de son dongle. D’ailleurs, il est possible d’associer une souris Corsair sans fil au même connecteur, ce qui est toujours appréciable lorsque l’on ne dispose pas de pléthore de prises USB.

Même s’il ne révolutionne pas grand-chose, ce logiciel est suffisamment complet pour offrir tout ce que l’on est en droit d’attendre de ce support. Son ergonomie est agréable et il est simple d’utilisation face à la concurrence qui parfois monte des usines à gaz.

Pas tout à fait un sans-faute

Après une dizaine de jours de test, nous avons pu confirmer notre excellente impression de départ, mais nous avons également décelé quelques défauts. Tout d’abord, malgré une bonne acoustique globale, la barre d’espace est relativement bruyante par rapport aux autres touches et lors de longues sessions de bureautique, ça peut devenir un peu agaçant. Les deux morceaux de mousse qui ont été ajoutés sous celle-ci ne suffisent pas à obtenir un résultat à la hauteur du reste de la proposition. Une petite révision s’impose donc de ce côté-là.

Le deuxième point négatif, c’est l’évaluation de l’autonomie restante. Faute de valeur chiffrée, il faut se contenter de l’indication donnée par la led multifonction en haut à gauche du clavier (la même que pour les fonctions de la molette). Le code couleur et les paliers choisis sont peu précis. Par exemple, le vert utilisé de 97 % à 41 % de charge laisse place à l’orange de 40 % à 21 %. Pas très clair pour savoir de combien d’heures d’autonomie nous disposons. Difficile dans ce cas de vraiment mettre à l’épreuve la batterie lors de notre test puisqu’après 80 heures d’utilisation, nous sommes encore dans le vert, mais à 42 % ou à 60 % ?

Malgré ces deux ombres au tableau, la proposition reste pleinement convaincante. Nous avons pu apprécier l’ultra-réactivité des switchs lors de sessions de jeu assez nerveuses. Leur point d’activation court (1.8 mm pour une course totale de 4 mm) et leur conception linéaire sont idéaux pour les frappes répétitives. Leur résistance de 40 G s’adapte également à une utilisation bureautique au quotidien en offrant une saisie fluide et agréable. Puisque tous les goûts sont dans la nature, Corsair propose un large choix d’interrupteurs et chacun y trouvera son bonheur, car ceux-ci sont interchangeables. Les stabilisateurs font très bien leur office et garantissent une activation des grandes touches, quel que soit l’angle, celles-ci s’actionnent sans difficulté et sans perdre en réactivité.

Au registre des petits plus appréciables, on note le rétroéclairage des associations possibles lorsque l’on presse la touche FN, les raccourcis clavier permettant de changer de profil ou d’effets lumineux rapidement ainsi que le basculement d’un appareil à l’autre en connexion Bluetooth (jusqu’à trois en mémoire). Malgré nos nombreuses heures d’utilisation, nous n’avons rencontré aucun problème de liaison sans fil et nous n’avons constaté aucune latence, quel que soit le mode de liaison choisi. Le K65 Plus est vraiment le partenaire idéal tant aux champs qu’en la ville.

Testé sur Xbox Series X|S et PC

Bilan

On a aimé :
  • La possibilité de changer les switchs à chaud
  • La réactivité des interrupteurs
  • Les capuchons de touches en PBT
  • La molette multifonction bien pratique au quotidien
On n’a pas aimé :
  • L’absence de rétroéclairage des touches
  • L’indicateur d’autonomie peu précis
  • L’isolation phonique perfectible de la barre d’espace
Une mise à l’eau réussie malgré quelques défauts

Avec ce K65 Plus, Corsair fait entrer au catalogue le clavier mécanique 75 % qui lui manquait. Malgré une amélioration acoustique possible et une indication d’autonomie d’un autre âge, ce produit parvient à convaincre grâce à ses nombreux points forts. Tout d’abord avec sa molette multifonction qui devient rapidement un indispensable en usage bureautique. Puis avec ses switchs linéaires très réactifs qui sont les compagnons idéaux pour les joueurs les plus exigeants. Mais aussi par la qualité de ses matériaux qui garantissent une durabilité conséquente. Avec un tarif contenu de 159,99 €, le rapport qualité/prix/prestation est plus que convaincant.

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