Test - Crown Wars : The Black Prince - Le X-COM médiéval

«Un plaisir coupable» , - 1 réaction(s)

Révélé lors du Nacon Connect 2022, Artefacts Studio, qui est derrière Le Donjon de Naheulbeuk : L’Amulette du Désordre, présente son nouveau jeu : Crown Wars : The Black Prince. Il est développé par une équipe française qui souhaite faire revivre la Guerre de 100 ans sous un angle original.

Nous incarnons une famille de nobles acculée par la guerre. Nous devons reconstruire notre domaine, renforcer nos troupes et partir reconquérir nos terres françaises face aux Anglais ou même aux Bretons. Le gameplay est celui d’un X-COM like dans un contexte médiéval et se différencie un peu du genre tout en étant classique.

Sous-jacent

Crown Wars s’implante dans le riche contexte de la Guerre de Cent Ans, un conflit majeur qui opposa les royaumes d’Angleterre et de France aux XIVe et XVe siècles. Cependant, le jeu ne s’arrête pas à une simple reconstitution historique de cette époque. Des histoires sous-jacentes se développent à travers des récits de personnages et des intrigues politiques, offrant une certaine profondeur narrative au jeu.

Ce qui distingue véritablement Crown Wars est son approche stratégique inspirée par des jeux comme X-COM, mais transposée dans un cadre médiéval. Les joueurs doivent gérer des escouades de soldats, planifier des missions en portant une attention minutieuse à la composition de l’équipe, et s’adapter aux imprévus sur le champ de bataille. Cette fusion entre la tactique “moderne” que l’on connaît dans X-COM et l’atmosphère médiévale crée une expérience de jeu atypique et qui sait nous accrocher quelque temps.

Malheureusement, on oublie très rapidement le contexte et le cadre historique pour se plonger pleinement dans le cœur du jeu, à savoir son gameplay bien plus approfondi que son scénario dont l’intérêt passe vite au second plan.

L’importance du game design

Crown Wars se structure autour de trois phases distinctes : la gestion du domaine, les missions pour acquérir des compétences et des ressources, et les quêtes principales qui font avancer l’intrigue.

La phase de gestion du domaine est particulièrement bien intégrée dans les mécaniques du jeu. Il est possible d’accéder à divers bâtiments, tels que la Chapelle pour soigner les troupes, la forge pour améliorer les équipements, la prison pour obtenir des bonus en fonction des prisonniers, et le marché pour échanger des ressources nécessaires à l’amélioration des infrastructures.

Toutefois, l’interface de gestion peut rappeler les jeux flash d’antan ou les jeux mobiles actuels. Bien que cela puisse sembler rebutant au début, on arrive quand même à s’immerger dans ces mécaniques grâce à la satisfaction de voir le développement du domaine et le déblocage de nouveaux éléments de gameplay.

La deuxième phase de gameplay se déroule d’abord à l’aide de la carte de la France. Les zones contrôlées par l’ennemi sont mises en avant et les missions disponibles sont représentées sous forme de pions. Elles ont toutes une durée limitée et un temps de trajet différent.

Ces quêtes se différencient par leurs objectifs, “escarmouche” nécessite d’éliminer tous les ennemis de la zone, “capture” demande d’emprisonner une cible bien précise et “escorte” consiste à protéger un VIP. D’autres variantes sont présentes. Outre le mode de jeu, ce sont surtout les récompenses de fin de mission et le temps de trajet qui ont leur importance.

Nous pouvons constituer plusieurs escouades que l’on répartit sur la carte, en n’oubliant pas qu’il faut plusieurs jours pour se rendre sur le lieu de quête et revenir au domaine. La notion de jours que l’on doit faire passer manuellement influence la dynamique de la carte du monde et les événements du domaine : les produits disponibles au marché, les troupes prêtes aux recrutements ou celles qui sont en cours de soin à la chapelle. Cela reste très basique comme mécanique, mais cela à le mérite d’exister, sans pour autant apporter une plus-value notable au gameplay.

Le choix des missions dépend surtout des récompenses en cas de réussite, puisqu’il faut plusieurs types de ressources pour améliorer notre domaine, telles que du bois, du cuir, de la pierre et de l’or.

Une nouvelle fois, la mécanique mise en place est assez maladroite, car capturer une cible ou escorter un VIP peut nous donner du fer ou du cuir sans réelle logique. De même, il est dommage que certains bâtiments de production ne soient pas impliqués dans la gestion du domaine…

Pour finir, les quêtes principales sont un mélange de toutes les missions annexes et proposent quelques variantes, comme la défense d’une position et des interactions spécifiques avec des armes disponibles sur la zone (catapultes, pièges, etc.)

Un bon gameplay fait un bon jeu

Crown Wars présente des perspectives d’évolution intéressantes pour le gameplay, notamment à travers la progression et la montée en puissance du domaine et de nos soldats. Cette dynamique nous incite à rester engagés sur le long terme, cherchant à améliorer nos terres et notre armée.

Cependant, bien que le gameplay soit intrinsèquement intéressant, il souffre d’un équilibrage imparfait. Les premières parties en mode normal peuvent s’avérer particulièrement décourageantes en raison de la difficulté élevée. Cette courbe d’apprentissage abrupte oblige souvent à sauvegarder en début d’affrontement pour tester différentes approches et stratégies, ce qui peut fragmenter l’expérience de jeu. Malgré ces défis, la profondeur stratégique et la satisfaction de voir son domaine prospérer offrent une motivation continue, transformant chaque victoire en un pas de plus vers la maîtrise du jeu.

Chaque territoire se distingue par une jolie direction artistique et une belle variété d’environnement. De même, l’interaction environnementale est parfois bienvenue pour prendre le dessus lors d’affrontements, comme positionner des archers en hauteur ou utiliser des armes disposées sur le champ de bataille. Le style artistique se rapproche un peu du dessin animé en cel shading et, pour ceux qui connaissent, de celui du jeu For the King.

Nos escouades se composent de quatre unités que l’on choisit parmi plusieurs classes, le soldat lourd ou léger, l’archer/voleur, le maître des potions et, petite particularité, le maître chien (qui peut être accompagné d’un ours au lieu d’un chien).

Des consommables peuvent être achetés avant de lancer la mission, comme des bandages, des potions et des grenades. L’équipement peut être également modifié, par exemple faire porter à nos troupes un bouclier léger/lourd, avec une masse, une épée ou une dague.

Chaque classe dispose de ses propres armes que l’on peut sélectionner selon nos goûts et nos stratégies. De même, plus un soldat utilise une arme, plus il montera de niveau dans cette catégorie d’arme. En plus de gagner de l’expérience selon le type d’équipement, chacune de nos troupes dispose de son arbre de compétences en montant de niveau. Cela apporte des bonus non négligeables, comme de nouvelles attaques ou des bonus passifs.

La montée en puissance se ressent immédiatement dès lors que l’on a quelques unités au niveau trois (six étant le niveau max) et que l’équipement a été amélioré à la forge. Le plaisir du jeu se décomplexe totalement, ce qui contraste avec les premières parties punitives et très abruptes dans leur approche.

L’expérience est également entachée par quelques bugs présents sur la version PC que l’on testait. En effet, il peut arriver que les actions s’enclenchent une minute après les avoir validées, qu’il s’agisse d’un déplacement ou d’une attaque. Deux unités se positionnent parfois sur la même case et il devient donc impossible d’attaquer l’unité ennemie, et des soucis de doublage surviennent également, par exemple une voix de femme pour un personnage masculin, barbu qui plus est.

D’ailleurs, nous avons essayé d’utiliser la manette Xbox sur la version PC, mais elle n’était pas encore bien prise en compte et ne sera optimale que lors de la mise à jour de lancement.

Testé sur PC avec une RX 7800 XT qualité ultra en 1440p et 90 FPS de moyennes

Bilan

On a aimé :
  • La gestion du domaine
  • La bonne montée en puissance
  • L’expérience X-COM médiévale
On n’a pas aimé :
  • Certains aspects “jeu mobile”
  • L’équilibrage du début de partie
  • Le scénario trop en retrait
Un plaisir coupable

Crown Wars : The Black Prince est un X-COM like très sympathique qui souffre malheureusement et sûrement de manque de moyens pour mieux valoriser les idées du studio. Malgré les quelques bugs et le manque d’intérêt du scénario, le titre d’Artefacts Studio a réussi à nous faire revenir plusieurs fois sur le jeu pour améliorer notre domaine et nos troupes. Le gameplay ne révolutionne absolument pas le genre, mais propose une expérience complète et agréable dans son gameplay, ce qui nous a finalement fait passer un bon moment, un peu comme une sensation de plaisir coupable malgré tout.

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Crown Wars : The Black Prince

Genre : Gestion

Editeur : Nacon

Développeur : Artefacts Studio

Date de sortie : 14/03/2024

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows, Nintendo Switch

1 reactions

KoF esKadri

23 mai 2024 @ 11:33

Plus qu’a attendre qu’il arrive sur le GP.