Test - Withering Rooms - Briserez-vous la malédiction du manoir Mostyn ?

«Un RPG horrifique à la souls-like» , - 0 réaction(s)

Withering Rooms est le premier jeu développé par le studio américain Moonless Formless et édité par Perp Games. Après avoir bénéficié d’une sortie en accès anticipé sur Steam le 4 octobre 2022, il aura fallu patienter pour que le titre arrive enfin sur nos consoles. Disponible sur Xbox Series, PlayStation 5 et sur PC depuis le 5 avril 2024, le titre nous plonge dans une aventure macabre en 2,5 D, s’inspirant à la fois des classiques de l’horreur et des éléments du rogue-like et du souls-like. Nous y incarnons Nightingale, une jeune fille retenue prisonnière dans un manoir qui se réinvente de manière procédurale chaque nuit et qui est hanté par des monstruosités en tout genre. Si l’évocation des survival horror à l’ancienne ravive un sentiment de nostalgie, je vous invite à ne pas passer votre chemin et à pénétrer dans ce manoir de l’horreur !

Bienvenue au manoir Mostyn

L’histoire se déroule en 1892, au sein d’un étrange manoir gothique nommé Mostyn House. Autrefois resplendissant, ce palace victorien a perdu sa gloire d’antan et s’est transformé, au fil des époques, en un sinistre asile. Le manoir est dirigé par le docteur Robert Blackett, un physicien réputé, assisté de sa fille Margareth. Notre protagoniste, Nightingale, se réveille dans l’une des chambres du manoir, piégée à l’intérieur d’un rêve, ou plutôt d’une malédiction, qui frappe tous les résidents et se répète inlassablement chaque nuit. Déterminée à fuir ce lieu lugubre, elle se lance dans une quête pour retrouver sa liberté. Pour y parvenir, elle devra affronter des fantômes, des sorcières et autres démons, tout en résolvant de nombreux mystères. Le manoir livrera-t-il tous ses secrets ?

Le rêve cauchemardesque de Nightingale

Au cœur de l’obscurité du manoir, les portes grincent de façon sinistre et des ombres menaçantes errent dans les couloirs. C’est dans ce contexte oppressant que notre jeune héroïne se lance à la découverte des secrets enfouis de la bâtisse. Devant elle s’étirent d’interminables corridors, plongés dans l’obscurité et parsemés de portes mystérieuses. Derrière chacune d’elles se cachent des horreurs et des révélations bien gardées. La résidence Mostyn, vieille et décrépie, renferme des mystères insondables et, chaque nuit, elle se métamorphose, réarrangeant ses couloirs et ses pièces comme un labyrinthe vivant.

Les nombreuses pièces qui composent la vaste demeure bénéficient d’ambiances variées et de détails soignés. Imaginez une somptueuse salle de banquet, digne des plus belles réceptions mondaines, une galerie d’art chic, en passant par une cuisine austère et peu ragoûtante, des caves lugubres aux vieux cageots, et des passages secrets poussiéreux.

Une direction artistique envoûtante

Tout ceci est l’occasion de découvrir de jolis environnements en 2,5 D et à défilement horizontal. Le contraste entre les différentes salles, tantôt baignées de lumière, tantôt noyées dans les ténèbres, est saisissant, tout comme le luxe fastueux et la misère sordide qui se côtoient et se conjuguent pour nous livrer une atmosphère à la fois captivante et oppressante grâce au charme rétro des décors. Les effets d’animation en arrière-plan nous surprennent, nous donnant l’impression que le manoir prend vie sur notre passage, tel un tableau qui se décroche du mur en un grincement sinistre sur nos pas, des chandeliers qui s’animent et lévitent autour de nous et, parfois, des ennemis invisibles qui surgissent de nulle part pour nous défier.

À l’extérieur du manoir, se dressent d’autres paysages et lieux énigmatiques, tels un jardin abritant des sculptures, un mausolée, une église et des tombes sous la lueur d’un ciel étoilé. Certains décors se devinent derrière un brouillard dense et réaliste, renforçant ainsi l’intrigue et l’immersion. On apprécie aussi les effets de lumière remarquables : les sentiers sont à peine éclairés par les flammes vacillantes de torches enflammées et un défilement incessant de jeux d’ombre et de lumière, à la manière d’ombres chinoises, guident les pas de Nightingale dans la pénombre.

Des mélodies au piano construisent l’ambiance sonore et la musique classique se fond à merveille au style baroque du manoir. Par la suite, des musiques plus percutantes et aux intonations plus modernes surgissent par moments, lors des phases d’action notamment. Des murmures étranges, des chuchotements émanant de sorcières ou autres esprits fantômes se font entendre, ainsi que les pas lourds des monstres qui résonnent et martèlent le sol, tout cela renforce l’immersion.

Chaque pièce a une histoire, chaque mur une mémoire

Pendant la fouille de chacune des pièces, Nightingale découvre des lettres, des grimoires et des documents qui nous relatent les origines du manoir, la vie de ses anciens propriétaires et celle de ses nouveaux habitants. L’occasion d’en apprendre plus sur l’univers et sur la malédiction dans laquelle nous sommes pris au piège. Au cours de sa quête, Nightingale croise des individus étranges. Parmi eux, certains se révèlent être des alliés précieux, tandis que d’autres se montrent fourbes et traîtres. Quant à certains résidents, ils semblent avoir complètement perdu la raison. À vous de faire preuve de discernement !

Lors de notre périple, nous rencontrons aussi d’étranges marchands qui nous proposent une variété d’articles : des remèdes, des vêtements, des bijoux, des amulettes protectrices, des artefacts magiques et des matériaux de fabrication. Certains de ces vendeurs sont atypiques, prenant l’apparence de créatures monstrueuses mais pacifiques. C’est notamment le cas de Mr Coffin, qui est un personnage central grâce à l’accomplissement de son rituel. En effet, quand l’héroïne meurt, le rituel permet de conserver les objets qui seraient autrement définitivement perdus (les objets de quête sont conservés quoi qu’il arrive).

Comme dans tous manoirs hantés dignes de ce nom, une multitude d’entités maléfiques, de démons et d’âmes égarées errent dans les sombres couloirs. Le bestiaire qui peuple ces lieux est impressionnant, offrant une variété terrifiante : des fantômes, des sorcières aux pouvoirs mystérieux, des monstres de toutes sortes, des morts-vivants au regard vide, des créatures invisibles qui glissent dans l’obscurité, sans oublier les redoutables boss. Au total, on dénombre pas moins de 89 types d’ennemis différents, plus ou moins originaux, créant un véritable carnaval des horreurs.

Un gameplay abracadabrantesque !

Avant d’ouvrir une porte et de pénétrer dans une pièce, il est judicieux de jeter un coup d’œil à travers la serrure. Cette précaution permet de visualiser l’intérieur de la pièce, de détecter la présence d’ennemis et de se préparer au combat. Si l’on ne dispose que d’une seule arme et que notre santé est précaire, il est possible de se dissimuler derrière des statues, dans des armoires ou même derrière des haies végétales. En adoptant une démarche furtive, on peut se déplacer sans éveiller l’attention des adversaires.

Dans la lignée des Dark Souls, nous avons la possibilité de façonner notre personnage en fonction des statistiques choisies, en tenant compte des multiples pièces d’équipement disponibles et des différentes catégories d’armes à équiper : armes de mêlée, armes à distance, armes à feu et même utilisation de la magie noire. Le jeu accorde une place prépondérante à la sorcellerie et il est souvent nécessaire d’avoir un minimum de compétences magiques pour mener à bien certaines quêtes.

Si l’on décide de fuir face à des ennemis redoutables, il faut garder à l’esprit qu’ils peuvent nous poursuivre. Or, affronter plusieurs adversaires en même temps devient vite risqué. Le choix de l’arme ne doit pas être sous-estimé (un couteau est moins imposant qu’une épée) et il est essentiel d’évaluer soigneusement ses avantages et ses inconvénients pour élaborer une tactique gagnante.

L’abondance d’objets et de sorts offre une vaste gamme de possibilités pour affronter les créatures. Certains sortilèges, tels que l’invisibilité temporaire, se révèlent précieux pour échapper à des situations périlleuses. De plus, certains équipements confèrent des avantages permanents et la confection d’objets magiques joue un rôle crucial. Cette diversité d’options procure un gameplay varié et divertissant. On est libre de créer sa propre configuration en fonction du style de jeu que l’on souhaite privilégier et de façonner son personnage en accord avec ses caractéristiques de base. La personnalisation permet donc de choisir la stratégie à adopter pour surmonter les défis du jeu.

L’expérience offerte par le titre se décline en deux modes de jeu : le mode normal et le mode histoire. En mode normal, la difficulté est assez corsée, exigeant une analyse minutieuse des schémas d’attaque des ennemis pour pouvoir les vaincre. Effectuer une roulade vers l’avant ou un pas chassé vers l’arrière permet d’esquiver les coups portés. Dans ce mode, la mort est inévitable si l’on veut apprendre les subtilités du jeu. En revanche, en mode histoire, la puissance des ennemis est nettement réduite, rendant le jeu plus accessible aux novices. C’est pourquoi on vous conseille de débuter votre aventure en mode histoire, si vous voulez la mener à bien en un seul parcours.

Dévoilez les mystères du domaine Mostyn !

La résolution d’énigmes et de puzzles est un aspect clé du jeu, avec des serrures à briser pour ouvrir de nouveaux chemins et des missions secondaires à effectuer pour certains personnages rencontrés en cours de route. La gestion des ressources est importante et il faut collecter des armes, des objets de soins, des distractions, des artefacts magiques, des clés et des matériaux de fabrication. En s’équipant d’objets maudits ou en étant maudit par des ennemis, on peut voir certains éléments invisibles comme des pièges et des passages cachés.

Lors de notre exploration dans le dédale des couloirs, nous avons la chance de disposer d’une carte qui permet de nous guider. Elle affiche des points d’interrogation dans les salles que nous visitons pour signaler des actions à entreprendre ou des objets à récupérer. De plus, lorsque nous entrons dans une pièce, la carte indique également la présence de personnages importants. Comme les niveaux, la carte est générée de manière procédurale et sera donc réinitialisée à chaque nouvelle partie.

Une ambiance glaçante mais perfectible

Nous regrettons vivement l’absence totale de traduction en français. En effet, seules trois langues sont prises en charge : l’anglais (américain ou britannique), l’allemand et le japonais. C’est problématique pour les joueurs non anglophones, car le jeu implique la lecture de nombreuses notes et documents. Nous aurions souhaité au minimum des sous-titres en français étant donné que cette lecture est nécessaire pour comprendre pleinement l’histoire du jeu.

Bien que le gameplay soit solide, on constate également un manque de réactivité du personnage, ce qui peut être pénalisant lors des combats. Nightingale semble parfois maladroite et met du temps à réagir. Par exemple, après une roulade pour se retourner et affronter l’ennemi, il y a un délai regrettable qui nuit à notre expérience de jeu.

Un autre point négatif pour les joueurs moins expérimentés réside dans l’univers procédural. Celui-ci peut engendrer de la frustration, voire en décourager certains, car mémoriser la carte devient impossible et, en cas de morts répétées, cela peut devenir pénible et donner un sentiment de redondance, sans réel sentiment de progression.

En jouant en mode standard, comptez environ 35 heures pour terminer l’aventure. Le titre propose également quatre fins alternatives et un mode new game plus à débloquer.

Testé sur Xbox Series X

Update : Perpgame, le studio du jeu, nous a confirmé que des sous-titres français seraient disponibles dans les prochaines semaines. En attendant cet éventuel ajout, nous conseillons les joueurs non anglophiles d’attendre et de surveiller les prochaines mises à jour du jeu.

Bilan

On a aimé :
  • L’ambiance envoûtante
  • Le charme des décors en 2,5 D
  • Le gameplay riche et varié
  • Le bestiaire monstrueux
On n’a pas aimé :
  • L’absence de version française
  • L’exigence du titre
  • Le manque de fluidité lors des combats
Un cocktail au mélange détonant !

Mélangez un survival horror rétro avec des éléments de RPG, ajoutez une touche de rogue-like et saupoudrez le tout d’un soupçon de souls-like. Secouez bien ! Vous obtenez Withering Rooms, une savoureuse aventure horrifique en 2,5 D qui fusionne jeu d’horreur traditionnel et level design moderne pour offrir une expérience vidéoludique originale et captivante.

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Withering Rooms

Genre : Action

Editeur : PERP GAMES

Développeur : Moonless Formless

Date de sortie : 05/04/2024

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows