Test - Full Quiet - Une vieille recette de metroidvania qui nous prend au piège

«Un jeu d’aventure et de plateformes bien dosé» , - 1 réaction(s)

Full Quiet est un metroidvania, c’est-à-dire un jeu d’aventure où l’on évolue grâce à des plateformes, le tout dans un environnement graphique en 2D. La spécificité du genre est que nous devons multiplier les allers-retours pour obtenir des objets ou autres éléments qui débloquent de nouveaux embranchements dans les zones déjà visitées et nous permettent de progresser. Ah oui ! Autant le dire tout de suite, c’est un jeu qui sent bon le grenier (sans parler du JDG) : graphismes pixélisés, dialogues en anglais, carte approximative, énigmes ardues… Si rien de cela ne vous rebute dans cette proposition old school mais qu’au contraire elle fait frémir votre coeur, foncez, vous allez adorer. Voila, les précautions sont évacuées.

Une histoire de recherche

Full Quiet propose l’histoire de vieux briscards amateurs de radios faites maison qui s’échangent des infos peu importantes via leurs ondes. La lenteur du développement de l’intrigue nous laisse à ce moment dans un état végétatif, l’électrocardiogramme pratiquement plat et l’on se demande bien où tout celà nous amène.

La catastrophe est enfin annoncée par radio, le fils du protagoniste principal a disparu. Le joueur va donc incarner l’un des cibistes, père du fils kidnappé et surtout futur Rambo. Nous partons donc dans la forêt avec un kit médical (pas con, le vieux), un pistolet (prévenant, le père) et c’est tout… ça sent les débuts difficiles. Ah, mais ce n’est pas fini ! Le monde extérieur a changé, c’est un univers sans électricité, donc sans poste de radio et envahi par de drôles de créatures. Une difficulté supplémentaire s’ajoute donc à notre départ un peu précipité.

Une prise en main délicate

Peut-être sommes-nous trop rouillés mais les débuts ont été douloureux… sauter de plateforme en plateforme et s’accrocher au bon moment… échec ! Comprendre le but de notre première promenade… échec ! Arriver à se dépatouiller des ennemis… échec ! Après quelques morts sans point de sauvegarde, nous commençons à prendre le pli. Les mauvaises langues diront que le gameplay est difficile, ceux qui ont connu la grande époque du genre sur NES ou sur Master System argumenteront qu’il faut juste du skill pour y arriver. Mais il faut reconnaître qu’un tour de magie se produit : on se prend au jeu et on se surprend à se perdre agréablement dans le labyrinthe qui nous est proposé. On apprend à trouver les points de sauvegarde, alléluia, à éviter la nuit aussi. Non, nous ne dirons rien de plus sur la veillée nocturne, à vous de le découvrir et puis ça vous fera sans doute lâcher quelques jurons.

Prenons un moment pour évoquer l’orientation, élément essentiel à notre survie. Pour nous déplacer, il est important de mémoriser les points cardinaux de nos destinations. Car sur terre ou dans les grottes, la progression est délicate et l’on se retrouve vite paumé. Ici, pas de fil d’Ariane, mais une carte assez basique, qui nous fait sourire tant elle nous aide peu.

Certains indices trouvés grâce à la longue-vue nous montrent par exemple un rideau de verdure avec un point cardinal. Voila… alors heureux ? L’orientation rend bien l’effet escompté : nous sommes perdus dans les différents environnements tels que la forêt, la montagne ou les marais et il est nécessaire de tout explorer pour parvenir à se faufiler dans la nature afin d’atteindre nos objectifs. Mais non, cette description n’est pas celle de l’enfer (vert), nous mettons juste les formes pour avertir sur le début du jeu, parfois rebutant.

Une aventure ardue mais qui vaut le coup

Full Quiet n’est pas qu’un jeu d’aventure, c’est aussi une proposition d’énigmes et de puzzles à résoudre. Il faut se creuser les méninges pour progresser, ne pas mourir et économiser les rares ressources en notre possession. Les cartes sont biscornues, sur plusieurs niveaux et un joueur possédant un bon sens de l’orientation est clairement avantagé. Assembler un simple objet demande du temps. Beaucoup de temps. Nous sommes contraints de faire énormément d’allers-retours, de nous souvenir de l’emplacement précis de certains éléments, de nous tromper, de recommencer… ce qui nous donne parfois un indice sur une prochaine carte. Le jeu se mérite, la progression est lente mais la difficulté demeure bien dosée et l’on arrive à trouver des minis bouts de satisfaction pour ne pas se lasser trop vite. Seuls certains puzzles, qui demandent une dextérité et une rapidité extrême, peuvent vraiment nous désespérer.

Évoquons un instant les bestioles qui nous tombent dessus. Elles n’ont rien de naturel au premier regard, et nous vous assurons qu’au second non plus ! Quand on succombe à leurs attaques et qu’on les observe de très près, elles ne le sont définitivement pas. Il faut dire qu’une bouillie de pixels, ça donne souvent des monstres venus d’ailleurs, mais ici, on peut sans trop s’avancer affirmer qu’il s’agit d’aliens. Donc, le labyrinthe est peuplé de bestioles bien pénibles qui reviennent à chaque passage dans la zone et comme le jeu demande naturellement de faire des allers-retours pour tout explorer, nous risquons de rager. Heureusement, nous progressons rapidement dans la manière de tuer chaque espèce sur notre chemin (sauf les anguilles dans le marais, là, pour nous, ça reste un mystère). Saluons quand même deux choses : les développeurs nous tendent une belle perche en fournissant des munitions à l’infini (sauf pour les armes spéciales), tandis que le lieu de sauvegarde et de repos offre quelque réconfort permettant de ne pas user le joueur trop vite.

Un jeu NES malgré tout

Développé par Retrotainment Games et édité par 8-bit Legit, deux acteurs de la communauté homebrew de la NES, Full Quiet bénéficie également d’une version physique, en cartouche, comme à l’époque. Il est donc normal que tout nous y renvoie : les graphismes, la musique en 8 bits et bien entendu la difficulté. Nous le rappelons, les graphismes sont en 2D et vont forcément limiter les mouvements par définition. La musique n’est pas mémorable mais ne tombe pas non plus dans l’insupportable répétition. Enfin la difficulté est un véritable argument : pour, ceux qui recherchent des jeux bien retors dans sa progression ; contre, ceux qui franchement insultent les développeurs au-delà de quatre morts.

Bref, nous effectuons un saut dans le passé et c’est en cela que Full Quiet est aussi un jeu sympa à essayer. Il arrive à nous faire entrer dans cet univers rétro tout en sachant savamment doser la difficulté pour un joueur actuel.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Se perdre dans la nature
  • Se prendre la tête avec les énigmes
  • La sensation d’avancer dans le jeu malgré une certaine difficulté
On n’a pas aimé :
  • Un gameplay délicat à prendre en main
  • La rapidité avec laquelle il faut résoudre certaines énigmes
Un jeu qui ne sera pas pour tous

Au final, Full Quiet est un jeu qui se mérite, complexe au début, difficile dans certaines résolutions mais nous prenons notre pied à errer dans la nature, à comprendre (enfin !) les différents mécanismes et à trouver certains artefacts. Bref, on découvre un chouette jeu d’aventure si l’on persévère pour passer les premières difficultés et que l’on possède un bon sens de l‘observation.

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Full Quiet

PEGI 7 Violence

Genre : Aventure/Plates-Formes

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows, Nintendo Switch, Autre support

1 reactions

Flash Killer

25 jui 2023 @ 19:30

Bonne découverte.