Test - Bob l’éponge : The Cosmic Shake - Le multivers sauce éponge carrée

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Bob l’éponge : The Cosmic Shake est un jeu d’aventure plateforme. Genre très populaire par le passé avec ses mascottes inoubliables, Ratchet & Clank, Jak and Daxter, Banjo-Kazooie, ou encore Crash Bandicoot, Spyro le dragon et le plus célèbre d’entre tous, Mario. Aujourd’hui les propositions pour ce type de productions se font surtout avec brio du côté des studios indépendants et c’est pourquoi nous sommes très heureux de pouvoir nous frotter à un plus gros morceau.

Le titre est développé par Purple Lamp Studios à qui l’on doit déjà le remaster de Bataille pour Bikini Bottom et édité par THQ Nordic, toujours sous la houlette de Nickelodeon qui veille au grain. Sa sortie est prévue dans nos contrées pour le 31 janvier 2023.

Quand on parle de studios qui font leurs armes par la refonte d’un jeu célèbre et finissent par en développer complètement la suite, on ne peut s’empêcher de penser à Toys For Bob et leur superbes travaux sur les licences Crash Bandicoot et Spyro. Purple Lamp Studios ayant pour l’instant brillamment passé l’épreuve du remaster, vont-ils, eux aussi, réussir l’exercice de la création de A à Z pour boxer dans la cour des grands du jeu de plateforme face aux rares mastodontes encore en exercice ?

Can I get some jelly ?

De A à Z, il faut le dire vite, parce que, bah... Bob l’éponge quoi ! Le background étant déjà bien établi avec sa série animée et ses films encore plus déjantés, il s’agit pour les développeurs de réussir le pari de nous raconter une histoire cohérente (ou pas). Car dans cet univers loufoque, croiser un écureuil qui parle avec un bocal à poisson en guise de scaphandre est complètement normal et les rivières coulent à flots dans les profondeurs de l’océan.

Mais avant de retrouver nos amis de Bikini Bottom qui accompagnaient la plupart de nos bols de céréales à l’époque où cette fameuse coupe était encore à la mode (Brrr) nous allons d’abord nous aventurer dans les menus de l’écran-titre après un chargement assez long pour les consoles dernière génération.

Un peu gluant, mais appétissant

Première étape : les commandes. Non modifiables, elles sont tout de même consultables via l’onglet “Système de commande”. Nous vous déconseillons malgré tout d’aller y jeter un œil si vous souhaitez garder la surprise à propos des futures capacités que vous débloquez au fil de l’aventure, ces dernières y étant toutes inscrites. En revanche, vous n’êtes pas dépaysé si vous avez parcouru le jeu précédent.

Mis à part ça, nous pouvons heureusement, comme tout joueur qui se respecte, inverser notre caméra. Nous retrouvons également les réglages habituels comme le gamma ou l’intensité des différents items de son : voix, musiques, effets sonores. Mais là où le jeu fait bien les choses, c’est dans ses paramètres visuels d’accessibilité permettant aux personnes atteintes des différentes formes de daltonisme de modifier leurs préférences et même d’en régler la “sévérité”. De plus, la taille des sous titres est également ajustable avec la possibilité de les opacifier plus ou moins afin de les faire ressortir. Il est cependant dommage de s’être arrêté en si bon chemin en ne proposant des solutions que pour les personnes souffrant de troubles visuels. Il aurait par exemple été intéressant de proposer un mode une main, regroupant l’ensemble des actions sur un côté de la manette et incluant une caméra fixe permettant ainsi aux joueurs ayant des difficultés motrices aux niveau des mains de jouer avec plus de facilité ou tout du moins de permettre la modification du mappage des touches.

Les références sont nombreuses

Pour finir le tour des options, il faut parler du choix des langues. Entièrement doublé en français, Nickelodeon se permet de nous offrir l’excellentissime doublage officiel comme ce fût déjà le cas dans l’opus précédent. Cela avait d’ailleurs été largement mis en avant lors de la communication autour du titre. Un bon signe qui indique le soin apporté au reste du jeu ?

Voyages en terrain connu

Trêve de blabla et place à l’histoire. Comme toutes les personnes familières de l’univers créé par Stephen Hillenburg, nous savons qu’il vaut mieux ne pas se poser trop de questions et savoir lire entre les lignes.

C’est avec ce mantra en tête que nous retrouvons Bob, au travers d’une très courte cinématique, sortant de chez lui afin de rejoindre Patrick dans le but de se rendre à l’Empire du Gant. Quelle déception lorsque, arrivé chez son compère de toujours, ce dernier est toujours assoupi, nous laissant tout le loisir d’expérimenter le gameplay dans une Bikini Bottom fadement retranscrite faisant pour l’instant office de tutoriel et qui se transforme bientôt en hub reliant les différents niveaux proposés.

Certains défis sont bloqués

Allez, le réveil sonne et il est l’heure pour nos deux idiots du village de se rendre au très excitant Empire du Gant. A peine arrivés, nous rencontrons Madame Kassandra, mi-sirène mi-sorcière, qui nous vend un tube à bulles capable d’exaucer le moindre de nos vœux. Il n’en fallait pas plus pour le bonheur des deux amis qui vont enchaîner les souhaits pendant plus de trois heures, matérialisées en jeu par l’écran désormais mythique “3 hours later”.

Lumière, ras de marée, tous les vœux sont exaucés et la réalité altérée en un multivers que nous allons devoir réparer avec l’aide d’un Patrick transformé en ballon et nous suivant partout. Mais se rendre dans ces mondes n’est pas si facile. Il va falloir déguiser nos héros grâce à de la gelée de réalité permettant à Madame Kassandra de nous créer des costumes thématiques. En vérité, il faut être soit une éponge, soit aveugle, pour ne pas s’apercevoir dès les premières secondes que la sirène nous manipule afin de récupérer cette fameuse substance à des fins bien moins nobles.

Si le scénario est toujours basé sur la naïveté de Bob et Patrick, nous nous attendions à retrouver plus d’éléments réellement loufoques comme en propose la série ou les films qui n’hésitent pas à introduire sans crier gare le visage d’un célèbre acteur dans une botte de paille ou à plonger nos héros dans des délires hallucinogènes.

Et on descend avec le Lapin Blanc

Mais ici, rien de tout cela. L’histoire, sans être désagréable, est en revanche mesurée et enfantine. À peine terminée, nous avions déjà du mal à nous souvenir d’un élément vraiment marquant. C’est finalement un fil rouge que nous déroulons, parsemé d’histoires indépendantes totalement génériques et liées au thème des septs niveaux mettant en scène les protagonistes habituels de la série animée qui pour l’occasion sont amnésiques et jouent un rôle différent dans chacun des niveaux.

Les seuls moments où nous avons réellement eu la sensation d’être devant la création de Nickelodeon, c’est durant les dialogues entre les héros, parfois drôles, parfois référencés, parfois piquants mais rarement ratés.

Bob l’éponge : The Cosmic Shake : Dehydrated

La construction de l’aventure se veut très classique voire répétitive : nous partons de Bikini Bottom vers un monde des souhaits que l’on vient de débloquer, nous passons les différentes zones de cet univers en débloquant au fur et à mesure des checkpoints vers lesquels nous pouvons par la suite nous téléporter selon notre bon vouloir et, vu ce que nous réserve la suite, c’est heureux.

Chaque zone se résume en une suite de couloirs pour la plupart fermés, à quelques exceptions près. Les seules zones un tant soit peu ouvertes ne sont en réalité que des boucles nous ramenant à notre point de départ.

Si au début nous essayons de fouiller chaque recoin à la recherche de collectibles ou autres objets cachés, nous nous apercevons rapidement qu’il n’y en a que très peu : deux types pour être précis. Les pièces d’or déverrouillent les paliers proposant de nouveaux costumes uniquement esthétiques pour notre personnage et la gelée permet de les acheter pour de bon.

Prendre des risques n’est que rarement payant

Les niveaux proposent d’ailleurs régulièrement des petits challenges demandant de la dextérité ayant comme récompense au maximum dix unités de gelée, cette dernière se ramassant à la pelle en détruisant les quelques environnements destructibles ou en venant à bout des ennemis. Finalement, nous avons tôt fait d’arrêter de prendre des risques et surtout de perdre du temps pour rien.

On avance, on combat dans une arène, on avance, on résout quelques puzzles simplistes, on avance, on participe à un événement unique à chaque niveau, on avance, on débloque une nouvelle capacité, on avance, on combat le boss et l’on revient au hub. Au suivant.

Les événements uniques d’ailleurs sont la plupart du temps une occasion manquée de faire quelque chose d’intéressant. Certains reposent simplement sur le principe de QTE, quand d’autres nous permettent de faire des courses à dos d’hippocampe mais avec l’impression de glisser sur un sol savonneux. Mention spéciale lorsque, dans un des niveaux, la caméra se place en 2D et que l’on revisite une scène à la Streets of Rage. Hommage réussi au beat’em all de l’époque 16-bit. Nous aurions malheureusement aimé plus d’idées comme celle-là.

Car des hommages il y en a ! À se demander d’ailleurs où ils s’arrêtent pour laisser place au repompage d’idées.

Les mondes des souhaits sont variés

Attention toutefois, le jeu reprenant un grand nombre des mécaniques de bataille de l’épisode Bikini Bottom initialement sorti en 2003 et remasterisé en 2020, cette critique s’applique autant au vieux qu’au nouveau !

On ne peut par exemple pas s’empêcher de penser à Spyro lorsque notre héros passe d’un monde à l’autre en volant à travers un tunnel style Stargate. Tout comme l’on perçoit le mouvement de notre bon vieux Crash Bandicoot lorsque Bob tourne sur lui-même afin de frapper ses adversaires ou un totem « caisse » renfermant la fameuse gelée. Totem « caisse » se brisant sous notre assaut, flottant dans les airs, rouge et explosif, vous voyez où l’on veut en venir ? Pas encore ? Et si nous vous précisons que certains totems explosifs sont séparés par un totem classique et que tout en dessous se trouve un totem ne pouvant être brisé que par l’explosion du premier… ? Enfin c’est ce que l’on croit, en réalité ce qui demandait une certaine dextérité en 1996 est ici fictif car il suffit simplement de s’approcher et s’éloigner pour que tout explose sans risque pour notre héros.

Des risques, là aussi il faut le dire vite, notre santé, affichée dans le coin supérieur gauche de l’écran et prenant la forme de sous-vêtements, peut être augmentée en trouvant des slips d’or dans les différents mondes des souhaits.

Cela pourrait s’avérer utile si mourir avait une quelconque incidence, mis à part le fait de recommencer très légèrement en arrière de notre position ou de faire réapparaître les ennemis précédemment abattus.

Tout comme les ennemis

Pire, perdre tous nos points de vie prend parfois des airs de récompense quand toute la gelée ramassée est conservée mais qu’en plus elle refait surface dans le niveau ! Autant vous dire qu’on a vite fait d’en avoir plus que de raison.

La gestion de la caméra en revanche ne nous pénalise pas particulièrement comme c’est souvent le cas dans les jeux de plateformes même si elle nous a fait quelques mauvaises blagues par moments, l’ensemble reste maîtrisé. Seul bémol, l’inversion de la caméra ne fonctionne pas lorsque l’on chevauche une monture ce qui entraîne souvent quelques essais ratés et chaotiques dûs à ce changement soudain.

S’il nous a fallu environ dix heures pour venir à bout du boss final, nous avons compris qu’il nous faudrait revenir dans les niveaux et cela grâce à plusieurs indices. Premièrement, à chacun de nos retours à Bikini Bottom l’un des personnages nous donne une quête secondaire à compléter dans un monde des souhaits déjà terminé, consistant systématiquement à aller récupérer des objets “perdus” dans les différents couloirs des niveaux. Deuxièmement, de rares boutons nous indiquent un défi que nous ne pouvons pas encore réaliser. En cause : une compétence manquante. Troisièmement, une blague de Patrick survenant à la toute fin du jeu nous fait comprendre que nous devrions refaire entièrement tous les niveaux afin d’atteindre les 100% et ainsi débloquer tous les succès que propose le titre.

Rien…Une impression de déjà-vu

Cinq heures, c’est ce qu’il nous aura fallu de plus pour trouver tous les secrets dont regorge le jeu. Si nous devions vous donner un conseil, ce serait d’attendre d’arriver au bout de l’aventure avant de vous lancer dans tout ce qui est secondaire. Car vous allez trop souvent vous heurter à un mur s’il vous manque une capacité requise et surtout parce que le seul gain des quêtes secondaires est une énième pièce qui parsème déjà le jeu en trop grand nombre et permet d’atteindre très rapidement le dernier palier de déblocage des costumes.

Nous n’avons pas trouvé d’autres carottes que celle des succès pour nous atteler à la tâche. Succès dont nous pouvons d’ailleurs suivre la progression via l’onglet “Récompenses” intégré au menu pause.

Vision de encore

Et ce n’est malheureusement pas la beauté des paysages qui nous donne l’envie d’y revenir. Reprenant le moteur utilisé pour le remaster précédent, nous avons parfois l’impression que les ambitions ont été revues à la baisse. Le jeu est toujours lisse et fluide mais les niveaux sont moins détaillés et certains modèles 3D ont même été réutilisés rendant le tout parfois insipide. Si certains environnements comme le Far West ou le monde d’Halloween sont parmi les moins réussis, le monde de la piraterie est en revanche le plus ouvert en proposant quelques jolis panoramas et ce n’est heureusement pas le seul. Nous restons malgré tout très loin de ce que peuvent proposer les machines actuelles.

Le game design en dents de scie n’est pas le seul à souffrir de cet écueil. Musicalement, le jeu propose des sons en lien avec les thématiques mais parfois le tout s’emballe et une musique d’action peut se lancer alors qu’il ne se passe strictement rien. Le monde d’Halloween (encore lui !) nous offre malgré tout l’un des plus beaux morceaux du titre. Les fans de Danny Elfman se demanderont sans doute “Mais où les développeurs ont-ils bien pu puiser leur inspiration ?" Clin d’œil, clin d’œil.

Nous ne pouvons nous permettre de clôturer cet aparté sonore sans parler de l’atroce bruit de plastique frotté que génère chaque pas de l’éponge. Très rapidement nous avons choisi un costume faisant planer le héros à quelques centimètres du sol nous permettant de mettre un terme à ce supplice.

L’ensemble comprenant les cinématiques reste tout de même fidèle au dessin animé éponyme.

S’ils ne brillent pas par leur esthétique, certains niveaux le font par leur thème musical

Nos nombreuses connaissances en science-fiction nous permettent de voyager à travers le temps pour revenir au début de ce test lorsque nous évoquions les capacités débloquables au fil de l’aventure.

Nous souhaitons les aborder ici car elles font malheureusement partie de ces choses qui ont été copiées sur le jeu précédent mais sans réelles améliorations.

Mis à part les classiques du genre : courir, sauter, double saut, attaquer et frapper au sol, Bob retrouve également la possibilité de planer grâce à un carton de pizza avec une barre d’endurance identique à ce que Zelda : Breath of the Wild a grandement popularisé. Ici mal calibrée et pénible à déclencher, la plupart de nos utilisations en début de partie se sont soldées par une chute en contrebas.

Concernant les capacités propres au titre, il est possible de lancer une bulle de savon servant à activer les interrupteurs les plus éloignés ou piéger les ennemis avant de leur asséner le coup de grâce. C’est en débloquant de nouvelles compétences que nous comprenons vraiment que le jeu est destiné avant tout aux enfants, celui-ci nous rabâchant à outrance la façon d’utiliser les différentes mécaniques via un écran mettant le jeu en pause et ralentissant la progression.

De plus, si certaines d’entre elles sont vraiment sympa et permettent une plus grande fluidité comme le coup de pied karaté, déjà existant dans le jeu de 2003, d’autres créées pour cet épisode n’ont que peu d’intérêt. C’est le cas notamment du hameçon, équivalent d’un grappin, qui ne peut être utilisé que dans des endroits balisés et ayant exactement le même effet que la capacité précédemment citée avec une animation différente.

Un suivi des succès est disponible

Pour finir le tour de ce que Bob l’éponge : The Cosmic Shake nous propose, il nous faut parler des ennemis. Prenant vie grâce à la gelée, ils adoptent tous un design découlant de cet élément protéiforme. Relativement variés, ils nous obligent à jongler entre nos capacités afin d’en venir à bout et c’est d’ailleurs ce que le jeu fait de mieux. Nous plonger dans une arène prenant la forme d’un dôme violet rempli de vilaines bébêtes et agir rapidement afin d’éliminer les plus dangereux, voire se servir des attaques des ennemis pour nous aider à épurer le terrain, certains volant, d’autres se cachant sous le sol quand certains nous attaquent à distance, tandis que les minions nous foncent dessus inlassablement.

Dommage que le jeu ne propose pas dans son ensemble un défi un peu plus corsé. Son prix de 39.99€ étant un peu élevé au regard de sa durée de vie finalement relativement courte.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :

  • Les voix françaises officielles
  • Les changements de gameplay
  • Les costumes à débloquer
  • Les personnages fidèles à eux-mêmes

On n’a pas aimé :

  • Mourir n’est pas assez pénalisant
  • Un manque de challenge
  • Une histoire trop convenue
  • Un air de déjà-vu
  • En retard techniquement
  • Une rejouabilité artificielle
Un jeu d’enfant

Bob l’éponge : The Cosmic Shake n’est pas un mauvais jeu. Nous lui reprochons essentiellement de réutiliser des codes bien établis dans le genre et déjà exploités dans l’épisode précédent sans jamais essayer d’apporter quelque chose de plus. L’histoire n’est qu’un prétexte, loin des standards auxquels l’éponge carrée nous à habitués. Le titre ne propose d’ailleurs pas un défi vraiment corsé et c’est tout cet ensemble qui nous fait dire que le jeu est plutôt destiné aux enfants, même si un adulte pourra tout de même prendre du plaisir à le parcourir au travers de niveaux aussi variés que les ennemis à affronter.

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Bob l’éponge : The Cosmic Shake

Genre : Action

Editeur : THQ Nordic

Développeur : Purple Lamp Studios

Date de sortie : 31 janvier 2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch