Test - Wavetale - Comme une bouteille à la mer

«Avec un message d’espoir dedans» , - 1 réaction(s)

Thunderful ne nous est pas inconnu. Le regroupement de studios auprès de l’éditeur suédois nous a déjà gratifiés de quelques pépites indés parmi lesquelles nous pouvons citer The Gunk et Lost in Random, actuellement encore disponibles dans le Xbox Game Pass. Si nous choisissons ces deux titres, c’est que Wavetale s’en rapproche sur certains éléments, tout en nous offrant un univers à la fois original et poétique. Après avoir été depuis 2021 une exclusivité Stadia, il arrive enfin sur nos consoles et dans le Xbox Store au prix de 29,99 €.

Brume : Crasse

Un petit bateau à vapeur s’approche lentement d’un îlot surplombé d’un phare. La narratrice nous conte succinctement l’histoire de ce monde, inondé plusieurs années auparavant. Une fois à quai, le capitaine Baine, un vieux loup de mer, échange quelques mots avec les habitantes du phare, la jeune Sigrid, enjouée et volontaire et sa grand-mère Doris, dont l’humeur revêche s’accompagne d’une langue souvent acérée.

Où est Charlie ?

Avant de repartir, il les met en garde contre la recrudescence des “Pattes Sales”, des créatures apparemment dangereuses ainsi que l’arrivée de la “brume”. Afin de se préparer, Doris demande à Sigrid de rassembler des étincelles électriques éparpillées sur leur petite île pour remettre le phare en route.

Cette séquence d’introduction permet de prendre les contrôles en main. Double saut, dash au sol ou en l’air, planage à l’aide du filet qui est aussi notre arme, course, le panel de mouvements de Sigrid permet de nous donner des indications précises pour la suite de l’aventure. La verticalité va avoir une grande place dans le jeu. Cette brève phase d’entraînement est ponctuée par les récriminations et mises en garde de la vieille femme, l’eau représentant un danger apparemment mortel.

Le très complet journal d’aventure

Cependant, tout ne se passe pas comme prévu et un immense tsunami de mélasse noire apparaît alors à l’horizon et engloutit Sigrid. Avant de perdre connaissance, elle remarque une inquiétante silhouette au milieu de la vague. À son réveil, elle constate qu’elle a été emportée sur un récif isolé. Ses premiers pas vers l’inconnu sont dignes de ceux d’un prophète d’un autre temps, transformant soudainement l’océan en un immense terrain de jeu où la vitesse est reine.

Surfer avec l’Ombre

Le retour vers notre île de départ permet de libérer Doris, prisonnière de la mélasse, qui nous guide vers la suite de l’aventure. On prend rapidement plaisir à surfer sur les vagues, faire virevolter Sigrid entre plateformes, glissades dans des tuyaux aux courbes alambiquées et accrochage du grappin in extremis évitant ainsi de faire une plongée de plusieurs dizaines de mètres. Les ennemis ressemblent vaguement à des tiques boursouflées et ne font preuve que d’une résistance de principe, même pour leurs versions améliorées (quatre types d’ennemis au total) rencontrées ultérieurement. Du côté de Sigrid, son arsenal offensif ne brille pas non plus par sa diversité puisqu’il faut se contenter d’un coup simple, d’un mouvement tournoyant mais plus lent à lancer ainsi que d’un écrasement en l’air. De plus, le jeu est extrêmement permissif car notre vie remonte progressivement, même lors des combats et aucun dégât ne pénalise la chute vertigineuse du haut d’une tour.

Les pattes Sales

Les objectifs principaux du scénario sont extrêmement classiques et s’inscrivent dans la même boucle vertueuse tout au long du jeu : libérer les personnages pris dans la mélasse après quelques combats et aller récupérer des étincelles pour alimenter un générateur afin de débloquer l’accès à la zone suivante. Aucun risque de se perdre, car ils sont affichés en permanence sur notre boussole intégrée, avec la distance qui nous en sépare.

Je suis l’amie des (grosses) bêtes

Notre progression est parfois freinée par la présence d’un immense serpent métallique qui nous offre de belles prouesses de grimpette sans pour autant virer dans la démesure. Le journal d’aventure est très bien fait. En effet, il présente les différents protagonistes rencontrés avec leur caractère et leur histoire ainsi que les bribes de souvenirs du passé à collecter qui permettent de retracer la chronologie de l’univers de Wavetale.

Un parc d’attractions pas si généreux que ça

Nous apprécions la direction artistique très enfantine qui fait la part belle aux émotions des différents protagonistes principaux. La relation entre Sigrid et Doris est bien entendu l’élément central et la vieille bougonne devient particulièrement attachante avec ses punchlines bien senties et son aura de général qui met tout le monde au pas.

L’ombre nous offre un coquillage

Le jeu bénéficie d’une localisation française de qualité qui permet d’apprécier pleinement l’histoire dans la langue de Molière, même si les sous-titres ne sont parfois pas complètement raccords avec les voix. Les pistes musicales (dont une chantée) accompagnent efficacement le périple de Sigrid et s’accordent avec brio aux différents évènements, oscillant entre mélancolie et découverte, prenant même des accents mystérieux, voire carrément lugubres lors de certains passages plus sombres.

Le level design propose de belles séquences de plateformes et de glisse, malheureusement trop rares et surtout trop courtes, la faute au manque d’éléments de décor autorisant ces enchaînements de figures particulièrement grisantes. Seuls les défis d’Asta Falk la surfeuse locale permettent de vraiment se donner à fond sur des parcours chronométrés. D’autres personnages nous proposent également de courtes quêtes consistant à rechercher un ou plusieurs objets dans la zone environnante.

Grind à toute vitesse

La récompense est toujours la même : un tonneau d’étincelles mineures. Ces dernières, que l’on récupère également sur les ennemis vaincus et pendant notre exploration peuvent être échangées sur le bateau de Baine contre des récompenses purement cosmétiques, parfois d’un goût que nous qualifions sobrement de “douteux”.

Une mer de larmes

Rien d’extraordinaire côté succès : la liste demeure particulièrement courte et à l’exception d’une poignée liée aux épreuves de course et aux traits d’humour très “carambar” encore une fois du capitaine Baine (Mais que peut-on attendre d’un marin dont la mouette apprivoisée s’appelle Steven Seagull ?), tout se débloque naturellement au fil de l’histoire. Aucun d’entre eux n’est malheureusement lié au remplissage du journal, ce qui ne pousse aucunement le joueur à explorer les recoins du jeu pour le compléter.

Les blagues de Baine

Sur Xbox One, certaines textures apparaissent tardivement et les visages des personnages sont particulièrement pixélisés lors des gros plans. Les bugs de textures et de collision sont suffisamment nombreux pour qu’on les remarque, ainsi que quelques mouvements automatiques de caméra particulièrement contraignants, surtout lorsqu’ils apparaissent lors de certains sauts un peu techniques. L’aventure est très courte, environ six heures, mais conserve un certain rythme narratif tout du long. En l’état, il aurait été préjudiciable de vouloir étirer inutilement l’expérience, sauf en proposant des défis supplémentaires.

Testé sur Xbox One et Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Une ambiance relaxante
  • Une prise en main aisée
  • Des personnages sympathiques
On n’a pas aimé :
  • Une technique qui parfois boit la tasse
  • Un level design pas complètement assumé
  • Un manque global de variété de contenu
N’affronte pas la vague, accompagne-la.

Wavetale est une fable moderne fort plaisante à parcourir mais reste perfectible sur sa partie technique. Même si le postulat de départ est sombre, ce “Waterworld” version dessin animé se concentre sur des thématiques familiales, écologistes et d’entraide pour une expérience vidéoludique courte, mais particulièrement “feel good”. Au vu de sa difficulté presque inexistante, il convient parfaitement aux plus jeunes pour s’initier aux jeux de plateformes en 3D en proposant une expérience résolument accessible et bourrée d’ondes positives.

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Wavetale

PEGI 7

Genre : Aventure/Plates-Formes

Editeur : Thunderful Games

Développeur : Thunderful Games

Date de sortie : 12 decembre 2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch

1 reactions

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joss

04 fév 2023 @ 23:52

Superbe petite pépite détente avec une histoire vraiment unique et touchante.

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