Test - Blacktail - La légende de Baba Yaga

«En quête de la vérité» , - 1 réaction(s)

Blacktail vient de sortir le 15 décembre 2022 sur le store Xbox. Publié par Focus Entertainment et développé par THE PARASIGHT, jeune studio polonais fondé en 2019 qui nous délivre ici son premier jeu. Les promesses tant attendues en termes d’histoire, de graphismes et de gameplay, suite au trailer, seront-elles au rendez-vous ? Nos réponses maintenant !

L’épopée d’une jeune fille masquée

Nous débutons ce test de Blacktail par le passage obligatoire par l’écran titre. Après un rapide coup d’œil dans les paramètres qui n’ont rien de bien novateur, nous passons directement à une Nouvelle partie. Une possibilité de réglage du niveau de gamma s’offre à nous en premier lieu, puis vient le choix de la difficulté du jeu. Nous avons le choix entre Aventure, qui selon THE PARASIGHT, incarne l’expérience Blacktail originale ou la version Histoire qui permet de se concentrer sur celle-ci et sur l’exploration du monde. Inutile de tourner autour du pot, une expérience intégrale est la bienvenue.

Nous débutons Blacktail dans la peau de Yaga. Elle a quitté son village pour retrouver sa jumelle Zora, disparue comme d’autres enfants. Il faut savoir que Yaga a été persécutée par les villageois durant toute son enfance en raison d’une étrange marque de naissance, c’est pourquoi elle a fini par la cacher derrière un masque. Le jeu commence alors que nous nous réveillons, allongés près d’un feu de camp. Nous entendons la voix de notre jumelle qui nous appelle, pour nous demander de la rejoindre au chêne rouge, c’est alors que nous récupérons notre arc. En chemin, nous rencontrons alors des limaces géantes nommées Vodniks, pouvant être tuées très facilement en courant dessus. Arrive le moment où nous découvrons que les flèches doivent être fabriquées à l’aide de bois et de plumes, que nous trouvons facilement, car les ingrédients sont indiqués en surbrillance et de petites lucioles tournent autour de ceux-ci. Ensuite nous passons par une phase de tir de précision afin d’apprendre à se servir de notre arme fétiche.

Suite à une courte cinématique vient le choix crucial de notre voie tout au long de l’aventure, celle des ténèbres ou de la lumière. Passons du côté obscur pour ce test. Une voix féminine méprisante nous rabaisse, arguant que nous sommes incapables de nous débrouiller seuls, toujours dans l’ombre de notre sœur jumelle. Elle nous informe qu’elle voit tout et nous sommes sommés de trouver une hutte. Heureusement ceci n’était qu’un cauchemar et nous nous réveillons avec l’estomac dans les talons. Il est temps de chasser pour subvenir à nos besoins en nourriture. Alors que nous partons à la poursuite d’un cerf, nous tombons sur un sanctuaire qui est un point de sauvegarde à activer avec une fleur rouge. Nous repartons en quête de notre repas et découvrons que notre objectif est affiché sur une boussole en haut de l’écran, ce qui facilite grandement la direction à prendre. Après quelques secondes, nous faisons la rencontre d’un petit hérisson, qui vraisemblablement a aussi faim que nous. Une pomme est accrochée à un arbre, un fruit qui lui donne envie ! Après avoir décoché une flèche, l’animal le récupère. En gage de récompense, nous recevons un bonus de moralité positive. Nous en profitons pour faire un tour dans les menus afin de comprendre les conséquences de nos actes.

Chaque action, dans notre cas tuer des oiseaux pour récupérer des plumes ou aider notre petit hérisson influe sur notre moralité. Une barre de progression nous indique notre posture morale qui, si elle est assez importante, que ce soit vers les ténèbres ou la lumière, nous fait gagner des bonus.

Comme nous sommes dans les menus, jetons un coup d’œil sur les fonctionnalités proposées. Nous avons accès à un onglet Inventaire qui est indépendant des ressources récoltées pour fabriquer les flèches et antidotes. Il semble que les objets importants soient stockés ici. Nous avons quand même la possibilité de créer des munitions et potions, très utiles si nous affrontons un adversaire difficile, sans passer par le menu rapide : Souffler un peu et réfléchir à la stratégie à adopter peut être salvateur !

Un onglet Journal nous renseigne sur l’évolution de l’histoire ainsi que des objectifs en cours et déjà réalisés. Nous pouvons accéder directement à la carte et choisir la quête à suivre.

Passons à l’onglet Talents. Ici il s’agit d’un arbre de compétences. Beaucoup de points sont déblocables à l’aide de pages perdues. Les autres le sont grâce aux ingrédients récoltés ici et là durant notre aventure. Nous remarquons que certains de ces ingrédients sont des dents ! Nous en reparlerons très vite.

Ensuite nous avons l’onglet Almanach qui sert de base de connaissances au jeu. Notons que le studio polonais détaille avec soin l’univers de Blacktail afin d’immerger au mieux le joueur. Après ce petit interlude, nous reprenons la chasse, guidés par le brame du cerf. nous croisons aussitôt d’étranges araignées avec un œil sur l’abdomen. Une fois occises, nous récupérons sur celles-ci des cristaux utilisables pour nos recettes alchimiques. Suite au décès du cerf tombé sous nos flèches, nous nous dirigeons au plus vite vers notre feu de camp, sans oublier au passage de fouiller minutieusement le reste de la zone et découvrons un coffre n’attendant que nous pour s’ouvrir. Ó joie, nous récupérons à l’intérieur une dent, synonyme d’une possibilité d’améliorer une compétence de notre héroïne. Revenus à notre point de départ, nous utilisons le feu afin de cuire notre viande. Un mini jeu se déclenche, où il faut manoeuvrer habilement un cercle ouvert sur une partie de sa structure, pour laisser passer les flammes.

Une fois rassasiés, nous apprenons que des états positifs et négatifs peuvent s’appliquer à Yaga. Commençons avec les positifs : la régénération permet à notre vitalité de remonter peu à peu, la hâte accélère nos déplacements et la concentration active les dégâts critiques de nos flèches. Pour les négatifs : le poison diminue notre vitalité, le ralentissement gêne nos déplacements et enfin la confusion complique notre visée à l’arc.

Nous apercevons subrepticement un esprit éthéré qui nous guide enfin vers la hutte. Sur le chemin nous apercevons une étrange créature : un Bobok. C’est une sorte de pomme de pin avec des yeux brillants, qui sont disséminés dans le jeu. Si nous leur tirons dessus, leurs âmes s’élèvent et ils laissent derrière eux de précieux ingrédients alchimiques appelés Shelloks. C’est alors que nous apparaît, au détour d’un chemin obscur, la hutte dont nous parlait la voix dans notre rêve.

Avant d’y entrer, nous apercevons un chat noir. Celui-ci nous permet d’entreprendre des voyages rapides entre les nombreux points de téléportation et la hutte, qui se trouve être notre base. À l’intérieur nous pouvons utiliser un chaudron afin d’améliorer notre personnage à l’aide des ingrédients trouvés précédemment. Après une courte cinématique nous sommes conviés à suivre une piste qui nous amène vers une famille de champignons assez loquaces. Ils nous demandent d’accomplir une certaine quête contre un accès à la prochaine zone et c’est ainsi que débute notre épopée !

Des contes dans un conte

Le studio polonais nous invite à redécouvrir nos contes d’enfance. En effet, le jeu est truffé de similitudes, que ce soit de près comme de loin à des histoires telles que La Belle au bois dormant, Les Trois Petits Cochons, Blanche-Neige et bien d’autres. Associons à cela notre voie et nos choix pour créer notre propre histoire que ce soit lors de points clefs, des quêtes annexes ou pendant les phases de découverte. De plus, la moralité influe sur notre style de combat ainsi que sur la récupération des ressources pour la fabrication de nos flèches et de nos potions.

Enfin, Blacktail est assez long tant du point de vue de l’histoire que pour les phases d’exploration. L’histoire se déroule au gré des quatres saisons, chacune étant associée à un environnement, c’est-à-dire qu’une zone se déroule au printemps, la seconde en été, etc. Bien entendu la direction artistique représente fidèlement celles-ci. En termes d’exploration, nous pouvons vous annoncer qu’après avoir été bloqués faute de pouvoirs spécifiques dans les premières zones, nous sommes retournés jeter un coup d’œil histoire de voir ce que l’on pouvait y découvrir. Quelle joie de trouver de nouvelles quêtes annexes afin de trouver une amélioration pour l’un de nos nombreux pouvoirs, entre autres, mais nous n’allons quand même pas tout vous dévoiler ! En parlant d’amélioration et d’exploration, les deux sont intimement liées et les plus téméraires seront grandement récompensés.

En ce qui concerne la prise en main de notre héroïne masquée, nous pouvons affirmer que THE PARASIGHT maîtrise son sujet. Malgré quelques bugs pour s’accrocher à des endroits spécifiques, notre personnage réagit au quart de tour, les attaques et les pouvoirs sont d’une fluidité parfaite. Notons que nous pouvons effectuer un mappage des touches ce qui devrait, à notre avis, être possible dans tous les jeux. En termes de bande sonore, les allergiques à la langue de Shakespeare vont attraper des boutons ! Ne vous inquiétez pas, il est quand même traduit en français, les sous-titres sont bien visibles et restent longtemps à l’écran. Les interactions entre Yaga et la voix sont omniprésentes et nous font franchement rire par moments. Sinon, les bruitages environnants sont très corrects ainsi que leur spatialisation. Nous reconnaissons assez facilement au bout de quelques heures les différents bonus ou ennemis qui nous entourent. Les musiques sont assez agréables à l’oreille, même si nous regrettons qu’il n’y en ait pas plus. En comparaison nous sommes plus près d’un CD deux titres que d’une symphonie de Mozart. Passons dès à présent à notre coup de cœur sur ce titre, la direction artistique ! Le jeu est vraiment très beau. Les couleurs sont chatoyantes au printemps, chaudes en été, ternes en automne et froides en hiver. Les particules pullulent dans tous les sens, particulièrement lorsque nous utilisons nos pouvoirs. Les effets de lumière sont bien réussis, surtout lors des transitions ombre/lumière, gage que le studio polonais a très bien travaillé sur ce point. Un petit clin d’œil, visible à chaque instant, nous rappelle que nous sommes dans un conte. On croirait presque qu’un enfant a dessiné le ciel lorsque le soleil, les nuages, la lune et les étoiles apparaissent.

Notons également que deux réglages vidéo sont disponibles dans les options, performance et qualité. En cela rien de bien nouveau par rapport aux autres jeux qui sortent depuis quelque temps. Par contre, nous avons la possibilité de plafonner le framerate à 30 ou 60 FPS et ce, sans aucune limite, même en réglage qualité. Il y a quand même un point négatif, eh oui tout n’est pas parfait malheureusement, c’est le bestiaire. Trop peu d’ennemis différents tomberont sous notre puissance. De plus, leurs attaques sont peu variées et l’IA obsolète. Dommage.

Pour les chasseurs de succès, la vraie difficulté est de farfouiller intégralement toute la carte afin de découvrir tous les coffres, collectibles et quêtes annexes cachées. Après cela, il faut opter dès le début du jeu vers la voie des ténèbres ou de la lumière sans trop en dévier, sous peine de ne pas pouvoir débloquer les quelques succès liés à la moralité.

Testé sur Xbox Series X (version optimisée)

Bilan

On a aimé :
  • L’histoire captivante
  • Les graphismes envoûtants
  • Une très bonne prise en main
On n’a pas aimé :
  • Le bestiaire trop faible
  • L’IA inexistante
  • Pas de VF audio
Une vraie réussite

Avec Blacktail, nous pouvons affirmer que ce titre restera dans nos mémoires. Le studio polonais a réussi à nous captiver aussi bien avec l’histoire, l’intégration des contes de notre enfance et la magnifique direction artistique. Les interactions entre Yaga et la voix omniprésente qui l’accompagne sont un vrai plus en termes d’immersion dans l’univers qui nous entoure. Malheureusement tout n’est pas parfait, car le bestiaire et l’IA ternissent l’image du jeu. Malgré cela, nous avons vraiment passé un très bon moment en compagnie de Yaga. Une réussite pour le premier titre de THE PARASIGHT !

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BLACKTAIL

PEGI 12 Langage grossier Violence

Genre : Action

Editeur : Focus Entertainment

Développeur : THE PARASIGHT

Date de sortie : 15/12/2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows

1 reactions

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Jack O’lantern

15 déc 2022 @ 11:32

Intéressant, à tester, même si les défauts (notamment le faible bestiaire et le niveau de l’IA) est souvent pour moi rédhibitoire à la fin pour ce type de jeu. Baba Yaga, ça me rappelle l’excellent passage dans Rise of the Tomb Raider !