Test - RWBY : Arrowfell - Carré de dames dans la neige

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Après cinq ans d’absence sur nos consoles, la licence RWBY revient, pour le plus grand plaisir des fans. L’opus Grimm Eclipse de 2017 avait été développé directement par Rooster Teeth Games pour un résultat plutôt mitigé. Ce hack’n slash était visiblement fun en coopération mais relativement quelconque dans sa partie solo. Pour cet épisode, suivant plus ou moins l’évolution de la série, la formule a été changée et le projet confié à WayForward Technologies, à qui l’on doit entre autres la rafraîchissante série des Shantae.

Le chemin est incertain mais nous sommes ensemble

Mais en fait c’est quoi, RWBY ? Cette série d’animation américaine en 3D initiée en 2013 nous invite dans le monde techno-fantastique de Remnant. Menacé par des créatures nommées Grimms, les différents royaumes comptent sur les “Chasseurs”, des combattants aux capacités extraordinaires, ainsi que sur les nombreuses applications du Dust, un minerai aux propriétés magiques, pour éradiquer cette engeance.

Cheeeese !

Chaque province possède sa propre académie pour la formation des nouvelles recrues et nous suivons les aventures d’un quatuor d’apprenties aux personnalités classiques pour ce type de production. Ruby est énergique et optimiste, Weiss autoritaire et réfléchie, Blake calme et réservée et Yang enjouée et sérieuse. Voici donc la team RWBY, en rassemblant les initiales de chacune de ses membres.

Certaines demandes sont... incongrues

RWBY : Arrowfell s’intègre à l’histoire de la septième saison qui se déroule sur le continent de Solitas et sa capitale Atlas. Cependant, le jeu s’adressant avant tout à un public déjà conquis et au fait des développements scénaristiques, nous n’avons droit qu’à un court résumé textuel de la situation avant de nous lancer dans l’action. L’équipe locale des Aces Ops est bien entendu présente ainsi qu’une partie des personnages secondaires de l’arc narratif. Seule nouveauté, la présence d’une team inédite qui ridiculise nos héroïnes dès le premier chapitre, devenant par là même les rivales toutes désignées pour le reste du jeu.

Mon coeur amoureux s’est pris au piège de tes grands yeux

Nous commençons donc notre périple en haut d’une montagne enneigée typique de la région, avec pour mission d’investiguer sur la recrudescence des Grimms. Ce chapitre “zéro” permet de prendre en main nos quatre héroïnes en les alternant par une pression sur les bumpers. Leur design est vraiment sympa, tout particulièrement dans les artworks et leurs mouvements sont fluides. Il n’y a pas à dire, la team RWBY a la classe. Là où le bât blesse très rapidement, c’est sur la survivabilité de chacune. Si Weiss et Blake frappent à courte distance avec leur arme, Yang avec ses gantelets est contrainte à un style au corps à corps tendance collé-serré. C’est donc fatalement que nous nous rabattons sur Ruby, qui est probablement le choix de la raison, sa faux Cresent Rose garantissant une portée confortable pour conserver une distance de sécurité avec les ennemis lors des affrontements.

Ca va faire mal !

En plus de leur attaque classique, d’un tir ainsi que d’un saut simple, chaque chasseuse peut utiliser sa semblance, sa compétence signature. Là encore celle de Ruby est la plus utile puisqu’elle consiste en une téléportation tourbillonnante vers l’avant, permettant de se sortir de nombreuses situations et de franchir des distances importantes, surtout après un saut.

Un bouton, un clone, un trésor.

Weiss crée une plateforme glacée qui explose après quelques secondes et permet de rejoindre des endroits autrement inaccessibles. Blake invoque un clone statique, pour attaquer en toute tranquillité ou activer certains interrupteurs. Enfin, Yang frappe le sol pour générer une courte vague d’énergie et est la seule à pouvoir détruire certains blocs qui entravent notre chemin.

Je veux être une chasseuse à nouveau

Nous arrivons enfin au sommet et en guise de boss, nous sommes pris en “embuscade”. Des vagues d’ennemis nous assaillent et il faut vaincre ou périr. C’est peut-être à cette occasion que notre barre d’aura se vide pour la première fois, nous privant de l’un de nos trois cœurs situés en dessous dans une animation digne d’un game over. Le système ici est subtilement différent de la majorité des titres du genre et il est facile de tomber dans la confusion car cette notion est liée au lore de la série.

Embuscade défoulatoire

L’aura fonctionne comme une réserve d’énergie. Chaque coup reçu la réduit sans nous blesser et bizarrement chaque tir effectué également, alors que l’utilisation des semblances est complètement libre. Elle se recharge naturellement de manière très partielle ou en récupérant des fragments verts qui sont lâchés par certains ennemis à leur mort et présents dans les nombreux objets destructibles du jeu. Il y a donc un équilibre à trouver, car à vouloir jouer à distance de manière trop poussée, nous prenons le risque de nous retrouver avec les batteries à plat et de devoir aller au contact sans droit à l’erreur.

Au cours de nos explorations, nous récupérons dans des coffres, le plus souvent placés bien en vue sur notre chemin, des points de compétence. Il peuvent être utilisés à tout moment via le menu d’inventaire pour améliorer l’une des quatre caractéristiques de nos chasseuses sur quatre niveaux : puissance, défense, régénération d’aura et puissance à distance. Nous aurions espéré un système plus riche et solide, des attaques directionnelles, chargées, sautées, plongeantes, des furies, des mouvements supplémentaires, un arbre de compétences pour chaque chasseuse permettant de débloquer des coups spéciaux, mais malheureusement il n’en est rien.

La carte se remplit petit à petit

C’est reparti pour un tour

Une fois cet échauffement expédié et quelques lignes de dialogue plus tard, nous nous dirigeons vers une zone urbaine proche, clairement identifiée par un icône de maison. Ce type d’écran est souvent peuplé par plusieurs PNJ nous invitant à effectuer des quêtes très “fedex” et parfois un marchand à l’inventaire tout à fait classique.

Première quête d’une longue liste

Il est même possible de lui acheter des points de compétence supplémentaires, en quantité limitée bien entendu, ainsi qu’un cœur en plus. Les missions proposées sont obligatoires puisqu’elles débloquent de nouveaux lieux à explorer et sont souvent interdépendantes. Après quelques aller-retours dans des grottes gelées, quelques escarmouches prétextes à un génocide de Grimms et la poignée d’objectifs complétée, un nouvel icône à l’aspect peu engageant apparaît. Il est temps de se frotter au premier boss.

Doté de schémas offensifs d’un classicisme absolu (une charge, un projectile en cloche qui éclate ainsi qu’une pluie de glace), on lui reconnaît surtout une certaine résistance. Ici encore c’est Ruby qui brille, l’utilisation de sa semblance permettant de s’affranchir d’une série de sauts au timing probablement un poil trop serré pour esquiver sa première attaque. Le chapitre se termine par une sympathique séquence animée nous présentant une nouvelle team de Spice Girls, à première vue franchement antipathique.

Ca sent le traquenard

La suite de l’aventure nous conduit à l’académie Atlas et la ville de Mantle, où nous découvrons de nouveaux environnements urbains, accompagnons les Aces Ops dans leurs œuvres et découvrons des ennemis inédits. Hormis quelques trop rares surprises, les chapitres restants se déroulent peu ou prou selon la même recette.

Il y a un moment où ça bascule, il y a un moment où ça casse

Et c’est fort dommage, car jamais ce RWBY : Arrowfell ne parvient à déchaîner notre enthousiasme une fois passée la fort bonne impression visuelle initiale et la prise en main dynamique. Même s’il est toujours agréable de voir nos héroïnes se chamailler pour des broutilles, l’histoire est très convenue et n’entraîne pas une réelle implication du joueur, tellement tout est sur rails. La palette de mouvements est réduite au strict minimum, aux antipodes des combats absolument dantesques de la série. Weiss et Blake peuvent être utilisées ponctuellement pour se débarrasser de certains ennemis dans des contextes très précis, mais Yang ne sert au final que de casse-briques, ce qui est un comble pour l’une des combattantes les plus redoutables de la série. Même une fois améliorées au maximum, c’est encore et toujours Ruby qui tire son épingle du jeu en proposant le meilleur équilibre de puissance, uniquement surclassée par la multifrappe des clones de Blake et la flèche de Weiss.

Gourmandise non assumée

Plus nous nous rapprochons de la conclusion de l’aventure, plus les limites du jeu sont visibles. Les escarmouches se présentent désormais en brochettes, certains ennemis sont remplacés par une version robotique plus agressive et résistante, enfin les retours dans des niveaux déjà visités se multiplient, sans jamais offrir le frisson de la découverte d’un mur friable derrière lequel se cacherait éventuellement un bonus inédit ou d’un raccourci fort opportun.

RWBY, RWBY, RWBY, RWBY… Se pourrait-il que tu te moques de moi ?

Six heures. C’est ce qu’il faut pour arriver à la fin du jeu, en ayant exploré la grande majorité des lieux, fait un peu de tourisme et acheté tout ce qu’il était possible. SIX heures. Soyons fous, on en rajoute une ou deux pour finir de trouver les derniers points de compétence manquants et ainsi atteindre les 1000G. Ensuite, rien. Pas de contenu bonus endgame, pas de New game +, pas même un “Boss Rush” qui aurait permis d’y revenir et donc aucune rejouabilité.

Couché, Médor !

Forcément c’est déceptif, surtout que le dernier vilain ne donne pas vraiment de fil à retordre, là encore la faute à des schémas d’attaque relativement téléphonés et laissant la part belle, comme trop souvent, aux passages dans le dos pour une punition beaucoup trop généreuse. Avec son univers et les bases du gameplay qui ont fait leurs preuves sur d’autres jeux, Wayforward Technologies aurait pu nous pondre un titre immensément plus riche pour une durée de vie beaucoup plus correcte.

Testé sur Xbox One et Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • L’univers et les personnages respectés
  • La direction artistique vraiment sympa
  • La fluidité des animations en jeu
On n’a pas aimé :
  • Un système de jeu rachitique
  • Une difficulté aux abonnés absents
  • Aucune rejouabilité
Continue à rêver d’un monde meilleur

RWBY : Arrowfell n’est pas un mauvais titre, loin de là. Visuellement surtout, on sent qu’un joli travail a été fait de la part de Wayforward Technologies. Malheureusement, pour des raisons qui nous sont inconnues, tout se résume en deux mots : Trop peu. Les codes du metroidvania sont réduits à leur plus simple expression et le challenge est presque inexistant. En étant ainsi dépouillé de toute la richesse inhérente à ce style de production, RWBY : Arrowfell tient plus du jeu d’action scénarisé que de l’aventure épique dans d’interminables couloirs tortueux aux ramifications multiples et aux secrets très bien gardés.

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RWBY : Arrowfell

PEGI 7

Genre : Aventure/Plates-Formes

Editeur : WayForward Technologies

Développeur : WayForward Technologies

Date de sortie : 15 novembre 2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch