Suite directe du reboot Call of Duty : Modern Warfare de 2019, ce deuxième épisode était forcément attendu après le succès de son grand frère. Du succès, la série en a d’ailleurs bien besoin après les retours plutôt mitigés de la communauté à propos du dernier jeu Call of Duty : Vanguard. Alors cet épisode peut-il décrocher tous les records ? C’est ce que nous allons voir tout de suite.
Toujours plus beau
Ce nouvel épisode est donc la suite plus ou moins directe de la campagne de 2019. On retrouve les membres de la Task Force 151, à savoir Price, Soap, Ghost et Gaz ainsi que quelques visages ou noms déjà vus auparavant (Farah, Laswell) et évidemment quelques nouveaux venus, alliés comme ennemis.
Côté scénario, on reste sur une trame globale assez classique, un grand méchant le major Hassan Zyani veut se venger des États-Unis pour l’assassinat de son général. Il dispose pour cela de missiles bien cachés que nos héros devront retrouver pour empêcher leur lancement. Sans pour autant prétendre à de l’excellence sur sa narration, le scénario va mêler différents protagonistes (russes, cartels mexicains, iraniens et terroristes de pays arabes fictifs). Tout est ainsi prétexte à nous faire voyager dans plusieurs endroits du globe.
Forte de nombreuses années d’expérience, la mise en scène est une nouvelle fois de très bonne qualité. Avec un sound design maîtrisé, des effets de lumière et un travail visuel réalisé sur l’eau de toute beauté, le jeu est bluffant par endroits, comme beaucoup l’ont découvert via des extraits de la séquence se déroulant à Amsterdam. C’est d’ailleurs surprenant à quel point les développeurs sont allés dans le détail en proposant cette partie pleine de vie et fourmillant de détails.
À cela s’ajoutent des cinématiques techniquement encore plus soignées et photoréalistes que l’épisode de 2019, lui qui mettait déjà la barre très haut. On prend vraiment plaisir à parcourir la campagne, pour laquelle il faudra compter entre six et sept heures pour en voir le bout, durée de vie classique pour le solo de Call of Duty. Pensez-bien à regarder le générique jusqu’au bout, les joueurs de l’époque devraient y trouver une jolie surprise.
Menu Best-of plus extra
Si cette durée de vie peut sembler courte, la campagne nous propose tout de même une grande variété dans sa proposition, qu’il s’agisse des dépaysements successifs autour du globe, mais également des différents éléments de gameplay.
On retrouve par exemple plusieurs séquences déjà vues dans l’épisode de 2019, à savoir la progression tactique pièce par pièce d’un bâtiment. Toujours autant réussies, elles sont cependant un peu trop utilisées dans ce jeu, leur insufflant malheureusement moins d’impact.
Les joueurs de l’époque pourront bénéficier d’un peu de nostalgie lors d’une mission qui rappelle “All Ghillied Up”, présente dans Call of Duty 4 : Modern Warfare (2007). Équipé d’une combinaison ghillie et d’un fusil de sniper, il faudra progresser discrètement, immobile dans les hautes herbes, tandis que l’ennemi marchera juste à côté de nous. Parmi les autres éléments inspirés par les anciens épisodes de la saga, on retrouve également une mission nous plaçant aux commandes d’un bombardier, éliminant la menace au sol tout en protégeant une escouade alliée, écho cette fois-ci d’une mission de Call of Duty : Modern Warfare 2 (2009).
En plus de ce best-of d’idées reprises du passé, Call of Duty : Modern Warfare II nous propose son lot de nouveautés, pour certaines plus ou moins ratées. Dans ce qui fonctionne bien tout d’abord, on peut noter l’ajout de choix de dialogue à certains instants de la campagne. Si parfois, cela n’impacte pas le scénario en dehors de déclencher certaines réponses spécifiques, certains choix peuvent en revanche signifier notre mort ou l’échec de la mission.
Certaines missions nous offrent quant à elles des terrains de jeu plus grands avec plusieurs types d’approche disponibles pour progresser. On pourrait presque se croire dans un jeu de la série Hitman lors d’une séquence d’infiltration dans une maison d’un cartel mexicain. Et si la quasi-totalité des idées proposées fonctionne bien, l’une d’entre elles nous a déçus.
Lors de la mission “Seul”, notre personnage se retrouve isolé, blessé, désarmé et traqué. Il faut alors progresser dans une ville où la mort rôde à chaque coin de porte et éviter les patrouilles ennemies sous peine de mourir très rapidement et reprendre au dernier checkpoint. Seule solution pour se défendre, nous pouvons ramasser des composants ici et là (scotch, pièces de métal, bouteilles, etc.) afin de pouvoir crafter divers équipements comme des cocktails molotov, des grenades fumigènes ou des pièges explosifs. Seulement, la lenteur de notre personnage, le nombre d’adversaires suréquipés et la longueur de la mission, nous a au final plus frustrés qu’amusés. On pourra également reprocher au jeu de nous opposer bien trop d’ennemis équipés d’armures, que l’on pourra très vite comparer à de gros sacs à PV, surtout dans les niveaux de difficulté les plus importants.
Un multijoueur qui joue la continuité
Que serait un Call of Duty sans son multijoueur ? Véritable pierre angulaire du succès de la série, les développeurs doivent à chaque sortie proposer une expérience de qualité à une communauté toujours plus exigeante.
Si vous aviez apprécié la proposition de 2019, vous ne serez pas dépaysés tant ce Call of Duty : Modern Warfare II reste similaire dans ses mécaniques de jeu. On retrouve donc un gameplay quasi-identique, avec la possibilité d’ouvrir/fermer les portes, poser son arme sur des murs/surfaces pour une meilleure stabilité de tir ou encore glisser. Seuls ajouts, le plongeon et la nage (bien que déjà vus dans Black Ops 3 notamment), qui apportent quelques solutions supplémentaires pour se déplacer sur les cartes. Ces dernières sont d’ailleurs plutôt bien désignées, proposant plusieurs chemins et de la verticalité.
L’expérience reste similaire pour la navigation dans les menus, la création de classe et l’armurerie pour personnaliser ses armes, à la différence que l’ergonomie n’est pas des plus réussies ici.
Côté nouveautés, on découvre quelques arrivants chez les modes de jeu avec KO et Sauvetage des prisonniers ainsi qu’un nouveau type de combat à grande échelle : Invasion. Dans ce mode, les joueurs sont répartis en deux équipes de 32 joueurs avec également la présence de PNJ dans chaque équipe. Si l’on ajoute la possibilité de conduire différents types de véhicules, ces parties promettent des affrontements plus intenses que les classiques 6 vs 6.
Le jeu propose également quelques changements autour des armes. Pour débloquer certains accessoires, il faudra au préalable jouer avec une autre arme (pas forcément de la même catégorie) et la faire monter de plusieurs niveaux. Si l’idée semble intéressante, elle peut aussi frustrer certains joueurs en leur imposant un type d’arme qui ne leur correspond pas. Toujours concernant notre arsenal, la création de classe est un peu modifiée au niveau du système d’atouts. À présent, seulement deux sont actifs dès le début de la partie, quand les deux autres sont obtenus plus tard dans le jeu, plus ou moins rapidement selon nos performances.
Un autre changement assez important concerne la quête du camouflage d’arme ultime. Dorénavant, chaque arme possède ses propres camouflages (et leurs défis associés). Une fois un camouflage obtenu, il est ensuite utilisable sur n’importe quelle arme. Pour obtenir le camouflage Or sur une arme, il faudra alors obtenir tous ceux propres à cette dernière. Vient ensuite le Platine déverrouillable une fois l’Or obtenu sur toutes les armes d’une même catégorie puis le camouflage Polyatomique et enfin le camouflage Orion, Saint Graal dans cette nouvelle épopée. Bon point pour certains, le déblocage des camouflages devient plus simple tout en étant moins rébarbatif que dans les derniers titres de la série.
Du côté des absences, on note les playlists Hardcore (prévues pour le lancement de la saison 1) et les défis de carrière. Pour ces derniers, on ne sait pas encore s’ils reviendront via le système de saisons, il faudra pour le moment se contenter des défis quotidiens pour récupérer quelques précieux points d’expérience supplémentaires. La page des statistiques est également absente, peut-être une façon d’éviter les comparaisons entre joueurs ou la frustration de certains.
Pour finir, le jeu propose pour le moment trois missions coop. Dans la même veine que le mode Opérations Spéciales du jeu de 2019, ces missions permettent de prolonger l’histoire de la campagne en complément des Raids prévus plus tard cette année. Dans celles-ci, il est possible de choisir un paquetage, que l’on peut améliorer moyennant des étoiles obtenues à la fin de chaque mission.
Testé sur Xbox Series X
