Test - Train Sim World 3 - God Save the Train

«Goodbye Élisabeth» , - 1 réaction(s)

Cet été, les amateurs de Train Sim World 2 furent pris de court suite à l’annonce surprise de l’arrivée du troisième opus, sorti ce mardi 6 septembre sur PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et directement dans le Game Pass PC et console. Ce fut tellement inattendu, que les fans absolus de la franchise, à la teneur des premières annonces concernant le titre, firent grise mine. Le sentiment d’une simple version 2.5 flottait dans l’air et la révélation des trois nouveaux itinéraires phares présents dans le jeu de base, situés à nouveau dans le sempiternel AAA : Angleterre, Allemagne, Amérique du Nord, ne fit que conforter ce ressenti mitigé. Et pourtant, ce que nous proposent finalement les anglais de Dovetail Games dans Train Sim World 3 est une nouvelle référence de la simulation ferroviaire sur Xbox. En voici les raisons.

Et dire que Galtier peut acheter tous les DLC…

Comme un nombre significatif d’entre vous, nous sommes tombés dans le piège tissé par le studio britannique il y a quelques mois, lors du passage de Train Sim World 2 dans le Xbox Game Pass. Au départ sceptiques, nous nous sommes lancés dans l’expérience, comme le font de nombreux abonnés au service de Microsoft, par soif de découverte. Nous avons commencé les premiers tutoriels, parcouru un scénario, puis deux, puis tous, pour finalement être contaminés par la magie de cette simulation de conduite de trains et voir défiler les heures sans sortir des rails, cherchant simplement à tenir ses horaires malgré toutes les péripéties.

Deutsche qualität

Comme tout nouveau fan, nous avons découvert les “joies” du système économique de Train Sim World : une pléthore de DLC d’itinéraires et de locomotives authentiques pour une somme dépassant le millier d’euros si nous tombons dans la collectionnite aiguë ! De nature raisonnable, nous n’avons craqué que pour quelques itinéraires supplémentaires, selon nos préférences et coups de cœur. Heureusement, à de rares exceptions près, tous les DLC achetés pour les versions précédentes de la franchise sont compatibles avec Train Sim World 3.

Si le système économique mis en place par Dovetail Games peut faire grincer des dents, nous ne pouvons que saluer leur travail sur la préservation des achats pour les joueurs de leur simulation. Ainsi, sur notre Xbox Series X, nous avons dès le 6 septembre pu profiter à nouveau de nos anciens tracés préférés sans aucune difficulté en les téléchargeant et en profitant de leur intégration remarquable via les menus du titre.

British quality

Contrairement aux fans de la première heure et aux “grands collectionneurs” de la série, notre nouvelle passion est récente et nous n’avons pas ressenti un certain agacement lors de la présentation des trois nouveaux tracés présents de base dans la version standard de Train Sim World 3 ; disons deux et demi puisque l’itinéraire britannique se compose de celui d’un ancien DLC best-seller auquel le studio a ajouté une extension du tracé. Nous aurions aussi aimé une nouvelle destination française ou une ligne plus exotique, plutôt que Dovetail mise sur la tradition. Nous n’avons pas non plus l’expérience et la connaissance de tous les itinéraires antérieurs pour juger du placement de ces nouvelles liaisons dans une tier list digne de ce nom. Toutefois, nous apprécions leur qualité intrinsèque et la diversité des expériences de jeu qu’ils proposent.

Des trains pas comme les autres

En effet, les itinéraires présents dans la version standard de Train Sim World 3 mettent en avant les principales expériences que l’on peut envisager de rencontrer pour la conduite d’un train, que ce soit au niveau du maniement des locomotives, du rôle du convoi ou des types de tracés. De plus, ils dépassent chacun la centaine de kilomètres, chose inédite pour la franchise. Avec toujours la volonté de proposer des itinéraires et des locomotives fidèles à la réalité. Ces dernières sont remarquablement modélisées et jouissent d’un travail étonnant sur le son qui les rendent uniques et authentiques.

C’est tout droit !

La première destination se situe en Allemagne : la Schnellfahrstrecke Kassel-Würzburg. Cette liaison fait la part belle aux trains à grande vitesse, avec pour la première fois la modélisation du premier ICE germanique, qui accompagne le déjà connu ICE 3 pour les amateurs de la série. De très nombreux viaducs et tunnels sont présents sur cette liaison de 186 km. Ces derniers mettent bien en valeur le bond en avant effectué sur la lumière par rapport à Train Sim World 2, avec notamment la mise en place d’un “éblouissement” en sortie de tunnel. Si la sécurité de cette ligne impose en temps normal une vitesse maximale de 250 km/h, des scénarios permettent de s’affranchir de cette limite pour jouir d’une pointe à plus de 330 km/h.

Néanmoins, une certaine monotonie s’installe rapidement sur cet itinéraire très “rectiligne”, encore plus si le système LZB (système de contrôle de la vitesse à distance) et son mode “pilotage automatique” sont activés. Les amateurs des lignes ferroviaires allemandes préfèreront vite se tourner sur d’anciens itinéraires plus complets via les DLC.

Un soleil de plomb

La deuxième destination nous embarque de l’autre côté de l’Atlantique, au cœur de la Californie avec le célèbre col de Cajon. Cette fois-ci, le changement est radical puisque nous conduisons des convois dédiés au fret lourd (jusqu’à 100 wagons sur Series X) entre San Bernardino et Bartow via le col sur une section de 136 kilomètres. Si la vitesse “conseillée” n’est que de 30 miles/h la majeure partie du temps, nous vous garantissons un travail conséquent pour la gestion des trois freins différents de la locomotive impressionnante ES44C4 et du dénivelé tout en courbe du Cajon Pass.

Vous comprendrez rapidement que la conduite d’un train de fret lourd, avec sa grande inertie, est à l’opposé de celle d’un train de voyageurs, à l’accélération et au freinage rapides. C’est une autre vision moderne de l’Ouest américain que nous partage Dovetail et un réel plaisir de parcourir cette voie ferrée implantée au milieu de terres arides et gorgées de soleil, qui accompagne sa célébrissime voisine dédiée aux deux et quatre roues : la route 66.

UK lélé

La troisième et dernière destination du jeu standard nous transporte dans le sud-est de l’Angleterre avec la Southeastern High Speed Extended. Il s’agit d’une version étendue de la route reliant Londres à Faversham, avec des extensions d’Ebbsfleet à Ashford (suite de la ligne internationale à grande vitesse vers le Tunnel sous la Manche) et de Gravesend à Dartford, portant la longueur totale du tracé à 143 km. Ainsi cette ligne est le chaînon manquant entre les deux premières destinations très spécialisées, puisqu’elle propose à la fois de la grande vitesse, du train de banlieue de voyageurs et du fret.

De plus, nous devons aussi gérer les différentes signalisations dédiées à la grande vitesse d’un réseau international ou aux voies locales, sans compter les deux alimentations électriques distinctes pour nos locomotives (électrification aérienne via caténaires ou troisième rail électrifié). Quatre locos sont disponibles sur cet itinéraire dont la Javelin, le train domestique le plus rapide de Grande-Bretagne avec une vitesse maximale de 225 km/h. Ce tracé était déjà l’un des préférés de la communauté, ses extensions ne font que conforter cet état de fait. Petite anecdote sympathique, cet itinéraire passe par Chatham, là où se situe le siège de Dovetail Games.

Vive le train train quotidien

Toutefois, ce n’est pas l’apport de ces deux nouvelles destinations et d’une troisième plus étendue qui justifient le 3 présent à la fin de ce nouveau Train Sim World. D’aucuns suggèrent que Dovetail Games pouvait les proposer en DLC de Train Sim World 2 ; ils n’auraient pas tort. Mais c’était sans compter sur tout le travail de fond et de réorganisation qu’a reçu Train Sim World 3, dont ces trois tracés ont pu bénéficier.

Avec Train Sim World 2, le studio s’est retrouvé coincé par son game design. Chaque nouvelle locomotive (via DLC) se devait d’être rattachée à un itinéraire existant sous peine d’être inexploitable. De plus, les nouveaux joueurs n’étaient pas accueillis de la meilleure des manières avec une ergonomie des menus compliquée et la quasi impossibilité de bien s’approprier le fonctionnement d’une locomotive sans subir la pression du temps liée à un horaire ou du scénario choisi, la faute également à des tutoriels souvent courts et restreints…

Y a quelqu’un ?

Le cœur de ce nouvel épisode (et sa principale justification à nos yeux) est donc bien l’ajout du Centre d’entraînement, censé résoudre tous les problèmes mentionnés ci-dessus. Et avouons que cette feature est une vraie réussite, si l’on fait abstraction du manque de vie abyssal du lieu. Bienvenue dans le Centre d’entraînement fantôme ! Aucune trace de vie humaine, ni même un pigeon ! Bon, nous sommes les pigeons… Hormis cet aspect fâcheux, le Centre d’entraînement est une bénédiction pour la franchise. Enfin, nous pouvons prendre tout notre temps pour tester, fouiller, expérimenter, maîtriser et pousser dans ses retranchements chaque locomotive en notre possession ! Chaque loco achetée en DLC se retrouvera automatiquement au Centre et sera exploitable même sans posséder son “itinéraire dédié”.

Un Centre bien conçu

Au-delà d’un dépôt ferroviaire digne de ce nom avec une multitude d’aiguillages à gérer, le Centre d’entraînement se caractérise surtout par la présence de deux boucles oblongues de voies : une courte de 3 kilomètres avec deux mini gares présentes pour simuler les lignes de trains de banlieue et métros aux arrêts courts et fréquents, une longue de 6 km adaptée à la haute vitesse.

Cela donne envie de pêcher

Se promener à pied dans le centre est aussi agréable et devient obligatoire pour ceux qui apprécient de restituer les cartes des lieux et autres accessoires disparus, sans compter que le cadre se veut bucolique avec la présence d’une montagne au loin et d’un lac dans la zone située à l’intérieur de la petite boucle. Le Centre d’entraînement est donc un vrai plus pour les chevronnés comme les néophytes, qui trouveront ici un lieu plus amical pour prendre leurs marques.

Skyfall

Simple et efficace

D’autres changements sont apparus avec Train Sim World 3, à commencer par une refonte complète de l’interface utilisateur. Plus jolie et intuitive, accompagnée d’une bande-son inspirée par la météo dynamique, cette nouvelle interface rafraîchit sensiblement la précédente : mode de jeu rapide aléatoire, possibilité de sélectionner d’abord son train, puis de choisir l’itinéraire sur lequel nous souhaitons voyager, ou vice-versa, nouvelles fonctions de recherche, de classement et de filtrage. L’objectif est atteint de démarrer son expérience choisie le plus rapidement possible, sans se perdre dans des onglets et menus abscons.

L’orage ne va pas tarder à se pointer

La météo dynamique, introduite dans quelques scénarios de l’opus précédent, fait cette fois partie intégrante de toute l’expérience Train Sim World 3 : scénarios et horaires. Dorénavant, des conditions météorologiques défavorables peuvent casser notre routine à tout moment et créer des défis supplémentaires. Une fois qu’on a goûté à la météo dynamique, il est impensable de revenir en arrière, et nous étions frustrés de ne pas pouvoir en profiter pleinement dans TSW 2. Quel plaisir incroyable de démarrer un trajet avec un ciel menaçant et de le terminer en plein orage lors d’un été ou au milieu d’une tempête de neige en hiver. L’eau et la neige influencent réellement le gameplay : distances de freinage accrues et patinage sur les rails plus fréquent. L’immersion est totale.

Les effets de lumière dans la cabine sont top

Et que dire des levers et couchers de soleil magnifiques auxquels nous assistons. Dovetail Games a introduit dans TSW 3 le ciel volumétrique proposé par l’Unreal Engine et a retravaillé entièrement la gestion de la lumière. Le résultat donne une skybox encore plus réaliste, un meilleur contraste, une colorimétrie plus dynamique et une adaptation oculaire comme nous l’avons mentionnée lors des sorties de tunnel. Les développeurs ont également incorporé des détails comme les flashs électriques au niveau des caténaires ou des étincelles au contact du troisième rail sur la ligne britannique. Les passagers (nombreux sur Series X) changeront aussi de tenue vestimentaire en fonction des conditions météorologiques. Des détails qui font toujours plaisir et renforcent une fois de plus l’immersion. Avec tout ce travail sur le ciel, la lumière et la météo dynamique, le rendu final est spectaculaire et devient une vraie plus-value par rapport aux opus précédents.

La nuit cache parfois la misère

Malheureusement, le titre, comme son prédécesseur, dispose de textures très moyennes au niveau des bâtiments et des paysages et souffre d’un clipping assez important sur la végétation et le trafic routier éloignés, un phénomène accentué lors des trajets à grande vitesse. Nous constatons également quelques chutes de framerate sur Series X, surtout en vue cabine, qui nous font craindre le pire pour les consoles Xbox One. Nul doute que ces soucis techniques devraient faire l’objet d’une optimisation au fil des mises à jour, sans toutefois en attendre une disparition totale.

Le gameplay et le HUD restent identiques à l’expérience connue dans le précédent épisode. Bien que le curseur « souris » soit plus lent et lourd à manipuler avec la manette, le titre n’exige pas une réactivité folle qui nuit au plaisir de jeu. De plus, les principales manipulations, du moins celles qu’on utilise le plus souvent, sont assignées à des raccourcis liés aux boutons, à la croix directionnelle ou aux gâchettes (leviers d’accélération et de freinage). Dans les cabines, la majeure partie des boutons et leviers sont activables et l’on s’amuse à essayer de comprendre leur utilité.

Concernant les outils à notre disposition dans le jeu, Dovetail Games a bien entendu gardé le planificateur de scénarios qui permet de créer des services personnalisés. Il est même possible de proposer des scénarios “exotiques” en mélangeant des locomotives et des itinéraires avec l’option “En roue libre” (un train allemand sur un itinéraire anglais par exemple). L’éditeur de livrée et le Creators Club sont toujours de la partie, ainsi que le Dovetail Live qui tient à jour notre journal de bord du conducteur et ajoute des défis de maîtrise. Train Sim World 3 est encore plus complet. Ce sont des heures de jeu à l’infini qui nous sont proposées. Cerise sur le gâteau, tous les horaires des itinéraires proposés sont ceux de cette année, soit la totalité des horaires d’une année “normale”, non affectée par des périodes de confinement, contrairement à ceux de TSW 2.

Pour finir, soulignons également que le jeu propose à l’achat une édition Deluxe, qui ajoute le DLC Spirit of Steam à l’offre standard. Ce dernier, mettant en vedette deux locomotives à vapeur sur la liaison Liverpool-Crewe, a reçu toutes les nouvelles fonctionnalités de Train Sim World 3, contrairement aux anciens DLC issus de la Collection préservée qui profitent uniquement de l’apport de la météo dynamique. C’est toujours cela de pris.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Le Centre d’entraînement !
  • La météo dynamique
  • Cajon Pass et la Southeastern étendue
  • Le rendu global du ciel et de la lumière
  • La modélisation impeccable des locos
On n’a pas aimé :
  • L’itinéraire allemand plutôt décevant
  • Le clipping important à haute vitesse
  • Le rendu moyen de certains paysages
  • Les chutes de framerate en vue cabine
”À nous de vous faire préférer le train”

Si la révélation du contenu de Train Sim World 3 avait reçu un accueil mitigé par les fans de la série, force est de constater que ce nouvel opus mérite amplement son nouveau numéro et devient la nouvelle référence de la simulation ferroviaire sur Xbox. Le titre de Dovetail Games est prêt pour la neuvième génération de consoles (et l’arrivée de nombreux DLC), avec la refonte de l’interface utilisateur, l’ajout d’un Centre d’entraînement, tous les deux fonctionnels et réussis, et le travail remarquable fait autour de la skybox, la lumière, le son des locos et la météo dynamique généralisée à tous les modes de jeu. Seuls des soucis techniques viennent ternir un peu la fête, mais ne gâchent pas l’immersion prenante et la passion intense pour le train que suscite l’aventure Train Sim World.

Accueil > Tests > Tests Xbox One

Train Sim World 3

Genre : Gestion

Editeur : Dovetail Games

Développeur : Dovetail Games

Date de sortie : 06/09/2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows

1 reactions

Snoopy92

09 sep 2022 @ 11:59

Par contre helas c’est bien un TSW 2.5 car celui ci a les même problème et buf que le 2 ! C’est inadmissible et au final je reste bloquer à une gare sans pouvoir atteindre la précédente