Test - Kao the Kangaroo - Un bel hommage aux platformers 3D d’antan

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Surfant sur la vague des jeux de plateforme en 3D du début des années 2000, Kao the Kangaroo, né sur Dreamcast en 2001, a eu droit à plusieurs adaptations sur PC et consoles. Après une absence de plus d’une décennie, Tate Multimedia a déjà fait revenir le marsupial en 2019 sur Steam, avec succès. L’engouement des joueurs ayant été apprécié, le studio polonais essaie aujourd’hui de dépoussiérer la saga avec ce cinquième opus, et nous allons voir que malgré quelques menus détails techniques, c’est plutôt réussi.

Retour vers le futur

L’île d’Hopalloo fait office de tutoriel.

Nous n’allons pas nous éterniser sur le scénario, prévisible dans son déroulement. Le père et la sœur de Kao, notre protagoniste, ont disparu dans de mystérieuses circonstances. Ce point de départ est le prétexte de cette mignonne aventure, classique dans son déroulement, mais au délicieux goût des ténors du genre. Sans atteindre la maestria d’un Crash Bandicoot ou d’un Banjo Kazooie, Kao the Kangaroo parvient tout de même à nous divertir pendant une belle dizaine d’heures. Quelques heures supplémentaires sont néanmoins nécessaires pour les aficionados du 100% de complétion.

Sur les conseils du Maître Walt, le jeune marsupial doit ainsi apprendre à dompter les Gants Éternels appartenant autrefois à son paternel, afin de progresser sur un chemin semé d’embûches. Les pouvoirs de Kao demeurent limités en nombre et s’acquièrent progressivement, lissant ainsi la montée en puissance de notre héros sur l’ensemble de sa mission.

Les Gants éternels nous fournissent de l’aide.

Parmi les quelques déblocables, nous notons celui du feu. Nos gants se muent alors en poings de lave et nous permettent d’activer certains mécanismes ou de faire fondre des blocs de glace. Le pouvoir du gel transforme en patinoire une étendue d’eau infranchissable, rendant aussi possible le déplacement de blocs difficilement movibles sans verglas dans la zone. Le pouvoir du vent, qui arrive sans doute un peu tard dans l’aventure, donne l’opportunité d’aspirer à nous des plateformes bloquées quelques mètres plus loin, ou d’envoyer valser les quelques ennemis postés sur notre passage.

Le nombre de possibilités reste relativement chiche, et pourtant, nous ne ressentons pas particulièrement de redondance concernant le gameplay. Le fait que les niveaux se concluent en environ une demi-heure chacun, ainsi que l’alternance entre les phases de combat, de plateforme et d’énigmes qui sont plutôt bien dosées, nous évite de ressentir une forme de lassitude pourtant envisageable au premier abord.

Les qualités d’un platformer 3D d’il y a 20 ans…

Le lieu de vie de la famille de Kao et de leurs amis est vraiment dépaysant.

Concernant la structure même du titre, nous sommes en terrain connu. L’île d’Hopalloo, magnifique étendue sentant bon les Caraïbes, fait office de premier hub, dans lequel nous allons nous familiariser avec les commandes et apprendre nos premiers objectifs. Nous pouvons y converser avec différents personnages afin d’en apprendre un petit peu plus sur l’univers et les enjeux.

Ces échanges ne sont pas tous très intéressants et ce n’est pas la mise en scène un peu fade des phases de dialogue avec le fameux champ-contrechamp qui y remédie. Cependant, cela a tout de même l’avantage de rendre les lieux plus vivants et vraiment pas désagréables à explorer.

Gadget, l’ami de Kao, semble très inspiré de Flagada Jones, l’aviateur de la Bande à Picsou. Et ce n’est pas pour nous déplaire.

Pour reprendre les dires du sempiternel Joueur du Grenier, Kao the Kangaroo fait partie de la grande famille des jeux dits « à patounes ». Que ce soit dans la quinzaine de niveaux à traverser où les différents hubs que nous explorons, nous allons devoir rechercher différents objets collectables. Ils n’apportent pas grand-chose en soit, hormis ce désir de terminer chaque tableau à 100% et ainsi augmenter la durée faible du titre en incitant à la rejouabilité.

Les puits éternels sont des lieux de défis à base de parcours à effectuer ou de vagues d’ennemis à dézinguer.

Les ducats permettent d’acheter des vies supplémentaires ou des quarts de cœur, ainsi que de changer la tenue vestimentaire de Kao. L’obtention des diamants ou des coffres au trésor est assez inégale. Certains sont assez facilement débusquables en se référant à une petite musique que l’on entend lorsque l’on se trouve à proximité, tandis que d’autres sont cachés au milieu des fougères dans des lieux tantôt secrets, tantôt visibles à des dizaines de mètres. Les runes, elles, toutes trouvables sur le chemin, ou presque, sont les objets les plus importants. En effet, il nous faut en obtenir une quantité définie pour franchir chaque portail menant à un nouveau niveau. Leur obtention se fait sans mal même si toutefois quelques-unes sont mieux dissimulées et demandent un peu plus de recherche.

Le tableau de fin de niveau permet de savoir ce que l’on a manqué.

Sinon, à l’instar d’un Donkey Kong Country, nous devons aussi retrouver les lettres composant le nom de notre marsupial. Enfin, quelques parchemins que l’on peut obtenir à l’issue des combats nous dévoilent des lignes descriptives sur nos ennemis dans une encyclopédie disponible via le menu pause. Le bestiaire d’ailleurs parlons-en. Globalement, nous avons affaire à quelques redites d’un niveau à l’autre : les ennemis au corps-à-corps, ceux qui nous balancent des projectiles, et les soldats aériens. Un boss ponctue chaque biome, armé de patterns variant sur plusieurs phases. Occire toute cette armée animalière se fait sans trop de difficultés, les points de sauvegarde étant intelligemment postés et les combats très accessibles, quoique parfois brouillons.

Les sbires ne sont que rarement plus de 5 ou 6 à nous affronter.

Avant tout destiné à un jeune public, le titre se parcourt aisément. La palette de coups se veut simpliste et de fait, nous n’éprouvons aucune difficulté à nous défaire de nos ennemis, qui nous défient majoritairement en petits groupes. Nous distribuons les poings dans la mêlée, esquivons les attaques en faisant une roulade, et avons la possibilité d’étourdir ces sbires avec nos frappes au sol. D’ailleurs, ce mouvement est également requis pour activer certains mécanismes lors des phases de plateforme. Nous notons enfin la présence d’un double saut, nécessaire pour atteindre les hauteurs plus élevées, ou encore une attaque aérienne tournoyante afin de renvoyer les projectiles.

Les combats de boss sont les plus compliqués, mais restent accessibles.

Si les mécaniques de combat et d’exploration demeurent des plus classiques, le point fort du titre est clairement sa direction artistique avec son rendu 3D qui flatte la rétine. Les couleurs sont chatoyantes et les différents biomes font preuve d’une beauté visuelle affolante, à défaut d’être originaux. Accompagnés d’une bande sonore très agréable à l’oreille malgré un petit manque de diversité, les environnements deviennent un véritable plaisir à explorer.

Mais aussi les défauts, et pourtant

Nous avons l’impression de retrouver les jeux de notre enfance, tant la réalisation et le gameplay rappellent les titres qui ont fait l’âge d’or des jeux de plateforme 3D du début du siècle. Cela passe également par les quelques défauts inhérents à ce genre. Tout d’abord un certain manque d’originalité se fait ressentir tant dans le level design que dans les objectifs à accomplir. En effet, hormis les hub plus ouverts, la dizaine de niveaux à parcourir ont une structure très similaire à ce qu’il se faisait il y a vingt ans sans chercher à se renouveler. Nous aurions bien apprécié avoir la possibilité de choisir un chemin secondaire, histoire de ne pas refaire en boucle les mêmes niveaux sans éprouver parfois un petit ennui.

Aidé par sa direction artistique, le titre est visuellement très agréable.

Autre bémol, si le titre est d’une fluidité exemplaire en 4K et 60 images par seconde, nous notons quelques rares soucis de popping par-ci, par-là. De plus, quelques soucis de caméra viennent perturber la visibilité dans certaines zones un peu plus exigües. La facilité avec laquelle nous parcourons l’aventure peut aussi gâcher le plaisir suivant le profil du joueur. Comme nous l’évoquions plus haut, Kao the Kangaroo est certes un opus qui s’adresse avant tout au jeune public, cependant avoir le choix de la difficulté aurait été un plus.

Les moments de glissade ne sont pas les plus réussis.

Les phases de plateforme ne sont pas en reste. En effet, quelques passages nous ont fait grincer des dents, à cause de l’imprécision de certains sauts. Nous avons vite repris l’habitude de nous référer à l’ombre du héros afin d’effectuer les bonnes manipulations, mais ce n’est pas toujours fiable. Quant aux deux ou trois poursuites ou moments de glissades présents, les mouvements du marsupial restent un peu rigides et Kao semble comme fixé sur des rails où nous nous contentons d’appuyer sur gauche ou droite pour le faire évoluer d’une branche à l’autre. Si ces phases apportent un tantinet de variété dans l’aventure, nous devons reconnaître qu’elles ne sont pas plus amusantes que ça.

Enfin, évoquons la partie sonore. L’OST est variée et relativement bonne au global. En revanche, il nous est arrivé d’avoir quelques instants où la musique disparaissait totalement sans raison, souvent à la suite d’une cinématique. De même, nous regrettons l’absence de doublage en français, le titre se destinant avant tout aux plus jeunes. Les sous-titres sont présents dans la langue de Molière mais nous pensons que cela pourrait tout de même poser quelques soucis de compréhension pour nos chérubins.

La Kaopédia donne des informations sur les protagonistes.

Malgré tout, Kao the Kangaroo se savoure avec un plaisir non dissimulé. Le come-back de l’animal est réussi malgré quelques errances techniques. Le plaisir de (re)découvrir cette licence née il y a déjà une vingtaine d’années parlera aux plus nostalgiques, comme à ceux en manque de jeux de plateforme à l’ancienne. Vivement la suite !

Testé sur Xbox Series X (optimisé)

Bilan

On a aimé :
  • Le retour de Kao !
  • Les environnements colorés et variés
  • On retombe en enfance
  • L’OST entraînante
  • L’accessibilité du titre
On n’a pas aimé :
  • Le scénario classique
  • Les sauts pas toujours très précis
  • Pas de voix françaises
Il n’y a pas de quoi mettre K.O. la concurrence, mais…

“Une madeleine de Proust”, voilà le plus beau qualificatif pour le titre de Tate Multimedia. On a véritablement le sentiment de revenir aux jeux de plateforme du début des années 2000, et qu’est-ce que ça fait du bien ! Rappelant fortement des titres comme Rayman 3D, Super Mario 64 ou encore Banjo-Kazooie, certes il ne réinvente pas la formule, et on pourrait même trouver le titre trop peu original. Il n’y a effectivement aucune prise de risque concernant le gameplay ou les fonctionnalités. Néanmoins, si Kao the Kangaroo repompe une recette maintes fois utilisée, il le fait surtout bien. On a vraiment l’impression de revenir vingt ans dans le passé avec tout ce que cela avait de meilleur à l’époque : un titre fun, coloré, adapté à tout public et plaisant à jouer, en faisant fi des quelques soucis techniques. Tate Multimedia signe ici un bel hommage aux platformers 3D de l’époque, qui aurait pu devenir incontournable avec plus d’ambition. Si l’enfance ou l’adolescence vous paraissent trop lointaines, prenez un shot de nostalgie avec les aventures de Kao !

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Kao the Kangaroo

PEGI 7 Violence

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Tate Multimedia

Développeur : Tate Multimedia

Date de sortie : 27/05/2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch

1 reactions

lacrasse

02 jui 2022 @ 12:41

Je l’achèterai ça l’air sympa...