Test - Bugsnax - Un mélange de saveur qui fait mouche

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Annoncé lors d’un événement Sony comme figurant parmi les titres de lancement pour sa nouvelle PlayStation, Bugsnax a très rapidement fait sourire par sa technique d’une autre génération. On était loin de ce que l’on imaginait de la promesse next-gen, du moins en termes de présentation. S’en sont suivis d’innombrables mèmes, grâce notamment à son thème musical très accrocheur et jusqu’à en faire, de manière plus ou moins ironique, un des titres les plus attendus du 12 novembre 2020, sacro-saint jour de sortie de la PS5. Et, surprise, le jeu fût dans l’ensemble salué par la critique. Mais est-ce que ses qualités persistent une fois le “good buzz” passé ? Vaut-il la peine d’y investir son temps plus d’un an après sa parution originale ? Bonne nouvelle, c’est accompagné de sa nouvelle extension que Bugsnax débarque sur les consoles de Microsoft, et ce dès aujourd’hui dans le Xbox Game Pass.

On remet le couvert

Reprenons les bases. Bugsnax est un jeu d’aventure à la première personne où nous incarnons un journaliste parti sur les traces de Lizbert, un explorateur ayant disparu. C’est en suivant ses derniers messages que l’on arrive sur la mystérieuse Île aux Zenkas, perdue au milieu de l’océan et peuplée d’étranges créatures. Ces petites (et moins petites) bêtes ne sont autres que les Bugsnax, mi-insectes, mi-nourritures. Le bestiaire, et surtout son design général, est un des véritables points forts. On aura le plaisir d’apercevoir des Scarburger, croisement entre un scarabée et un hamburger, ou encore les Meximante, un mélange entre une mante religieuse et des nachos.

L’écran de chargement évolue en fonction de votre progression

Chaque espèce a son propre comportement et réagit différemment face à notre présence, selon son caractère. Difficile de ne pas faire une comparaison, flatteuse, avec Viva Pinata et le sentiment de découverte lorsque nous rencontrons une nouvelle variante (parmi la centaine proposée), toutes plus mignonnes les unes que les autres. Jusqu’à les capturer et les manger, car n’oublions pas que les Bugsnax sont aussi agréables à voir qu’à grignoter.

Mange, avant que la vie te mange

Afin de réussir à les capturer, plusieurs outils seront mis à notre disposition tout au long de l’aventure. Il faudra, dans un premier temps, analyser chaque nouvelle créature pour comprendre leur pattern ainsi que leurs affinités. Catapultes, pièges, filets à courte portée, les possibilités sont nombreuses et même si certaines situations nécessitent un enchaînement précis (comme le fait de mettre notre piège sur une catapulte avant de le propulser pour attraper une créature volante), notre imagination aura également son mot à dire. Il faudra être créatif pour toutes les capturer, surtout que certains Bugsnax ne se montrent que sous certaines conditions (un système de météo et un cycle jour/nuit étant présents).

On peut personnaliser sa maison

Une fois dans notre sac à dos, libre à nous de les utiliser pour compléter des missions secondaires, aussi nombreuses que variées, ou de simplement les donner comme encas aux habitants de Snaxburg, ceux-ci raffolant de ces petits snacks vivants. Ce sera également l’occasion de personnaliser le look des PNJ puisqu’à chaque créature avalée, un de leur membre se transforme et prend l’apparence de la bestiole consommée. On se retrouve donc avec des personnages affublés de nez en frites, d’oreilles en fraise ou encore de pattes en saucisse, selon nos envies, ce qui n’enlève rien au côté loufoque de l’ensemble. Comme dit la maxime, “on devient ce que l’on mange”…

Promenade gourmande

Toutefois, derrière ce côté tout mignon, une drôle de sensation s’installe. Un sentiment que quelque chose ne tourne pas rond, sans vraiment savoir quoi. D’où viennent les Bugsnax ? Pourquoi se transforme-t-on lorsqu’on les mange ? Qu’est-il arrivé à Lizbert ? Plus travaillé qu’il n’y paraît, le titre parvient, contre toute attente, à nous captiver avec un scénario prenant, notamment grâce à son panel de personnages hauts en couleur et charismatiques. Ces derniers, souvent axés sur un stéréotype pourtant classique (le sportif, l’ami des animaux, le scientifique, etc…), vous étonneront plus d’une fois. Mention spéciale pour les doublages (en anglais uniquement) qui sont tout simplement excellents. L’humour prend, les jeux de mots sont nombreux et l’écriture se joue du paradoxe entre l’émerveillement de la découverte de ces insectes-friandises et l’envie irrésistible de les dévorer. Gloups !

A table !

L’exploration se fait de manière scénarisée, structurée en différents biomes abritant tous une faune et une flore qui leur sont propres. Mont enneigé, plage tropicale, désert, et bien d’autres lieux seront à visiter. Ces mini-zones (au nombre de neuf, avec une dixième qui se débloque via le DLC) se découvrent les unes après les autres, au gré de notre progression. Ce sera l’occasion de demander aux habitants que l’on croise de retourner vivre au village, ces derniers étant partis en exil suite à la disparition de Lizbert.

Le bestiaire s’avère très utile
Nous prenons vite goût à ce petit univers que nous voyons grandir, au point de passer plus de temps au village que dans les zones explorables

Au fur et à mesure de notre avancement, on aura le plaisir de voir le village reprendre vie. Les lumières reviennent dans les maisons, les plantes repoussent, de la musique se fait entendre, etc... On finit par avoir une vraie petite communauté, certes prédéfinie et scriptée, mais suffisamment bien conçue que pour que l’illusion fonctionne. Les habitants interagissent entre eux, nous sollicitent en nous donnant des missions secondaires qui permettent d’agrandir le village. Nous prenons vite goût à ce petit univers que nous voyons grandir, au point de passer plus de temps au village que dans les zones explorables, jusqu’à réussir à élucider le mystère derrière ces incroyables Bugsnax.

Un arbre à ketchup, le rêve !

On note quelques grosses baisses de framerate, en particulier dans le village. Rien d’injouable non plus, mais pour un jeu aussi… modeste graphiquement, c’est difficile à accepter. Et tant qu’on est sur les points négatifs, le voyage rapide a rarement porté aussi mal son nom puisqu’il est entravé par des temps de chargements beaucoup trop longs.

The Isle of Bigsnax

C’est accompagné de sa première extension, The Island of Bigsnax, que le titre nous arrive aujourd’hui. Ajoutant du contenu dans l’histoire de base (notamment en termes de personnalisation de notre village et avec des skins pour nos Bugsnax), c’est avant tout une nouvelle île à explorer qui nous est promise. Petite surprise, pas forcément plaisante pour ceux qui ont déjà fini le jeu sur un autre support, cette extension n’est accessible qu’une fois atteints les 100%. Et par 100% on entend absolument toutes les quêtes secondaires.

L’extension comporte des passages d’adresse

Alors certes, la durée de vie de base n’est pas forcément longue (comptez une dizaine d’heures) et certaines des missions optionnelles sont particulièrement intéressantes. Néanmoins, cela reste un choix étrange de la part des développeurs de limiter ainsi l’accès à une nouvelle zone qui, au final, ne perturbe pas particulièrement le rythme de notre progression. Il est facile d’imaginer que de nombreux joueurs vont tout simplement passer à côté de ce contenu, ce qui serait dommage au vu de ses qualités.

Ces nouveaux défis nous forcent à pousser la réflexion encore plus loin

Qui dit nouvelle île dit nouveaux monstres, et c’est parmi des espèces anormalement grandes que nous évoluons cette fois-ci. Une nouvelle mécanique apparaît, celle de pouvoir rétrécir les Bugsnax gigantesques avant de pouvoir les capturer.

Certains Bugsnax sont énormes !

S’ajoutant à l’ensemble des mécaniques de base apprises tout au long de notre aventure, ces nouveaux défis nous forcent à pousser la réflexion encore plus loin, allant même jusqu’à proposer des casse-têtes plus ou moins complexes et plutôt bienvenus. En dehors de ça, rien de bien surprenant à l’horizon, la narration est encore une fois au centre de la progression, l’extension faisant plus dans la continuité que dans l’originalité. Le tout se finit en 2-3h et on en redemanderait presque.

Test réalisé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • Les différents Bugsnax et leurs comportements
  • Le doublage et l’interprétation très réussis
  • Un scénario captivant
  • L’évolution du village
  • Un contenu varié
On n’a pas aimé :
  • Les chargements un peu longs
  • Les chutes de framerate dans le village
  • L’obligation de finir le jeu a 100% pour avoir accès au DLC
Le lombric du patron

Plus qu’un concept marrant, plus qu’un jeu mignon pour enfant et tellement plus qu’un simple mème, Bugsnax est un jeu captivant au scénario qui tient en haleine, notamment grâce à ses personnages touchants et bien écrits. Le jeu arrive à nous surprendre là où on ne l’attendait pas tout en proposant un gameplay inventif qui pousse à l’expérimentation. L’extension ‘Island of Bigsnax’, quant à elle, est dans la continuité du concept de base et nous permet de nous (re)plonger une poignée d’heures de plus dans cet univers si particulier.

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Bugsnax

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Young Horses

Développeur : Young Horses

Date de sortie : 28 avril 2022