L’histoire vidéoludique de la marque Lego débute en 2005 avec la sortie de Lego Star Wars : le jeu vidéo. Original et rafraîchissant, ce premier opus a bâti les fondations d’une licence qui n’a eu de cesse de proposer de nouvelles expériences durant ces 17 ans, en allant piocher dans de grandes sagas du cinéma comme Harry Potter, le Seigneur des anneaux, Marvel, DC Comics ou encore Jurassic Park. Évidemment, la licence a su évoluer pour proposer de nouvelles fonctionnalités aux joueurs. La plus importante fut l’ajout de mondes ouverts ou hubs permettant d’explorer de larges environnements remplis de missions secondaires et autres énigmes pour y dégoter pièces et briques dorées. Un nouveau changement était attendu, et ce Lego Star Wars : la saga Skywalker a tout du parfait candidat pour y parvenir.
Une saga pleine de briques
Si la plupart des films de la saga Star Wars ont déjà pu bénéficier d’une version en briques Lego, les deux derniers longs-métrages y avaient pour l’instant échappé. Ici pas de jaloux, la prélogie (épisodes I, II et III), la trilogie originale (épisodes IV, V et VI) et la postlogie (épisodes VII, VIII et IX) sont toutes présentes.
Les développeurs de chez TT Games n’ont pas lésiné sur le contenu qui nous est offert. Le scénario de chaque épisode est respecté et on prend un réel plaisir à retrouver ses personnages préférés afin de plonger à nouveau dans l’univers créé par Georges Lucas. Notez qu’il est possible de démarrer une partie par la trilogie de son choix. Si l’épisode I, la Menace Fantôme, semble être le choix le plus logique, certains puristes pourront ainsi préférer suivre l’ordre de sortie des films.
Par le passé, les jeux Lego Star Wars avaient pour habitude de nous proposer un hub central d’où il était possible de lancer six niveaux par épisode. À présent, la progression est bien plus scénarisée. On évolue de planète en planète, chacune ayant la forme d’une zone plus ou moins grande que l’on peut à tout moment explorer librement. Là, un marqueur de quêtes nous indique où nous rendre ou à qui parler afin de déclencher une cinématique ou le lancement d’une mission.
En revanche, si dans les anciens épisodes, chaque niveau était assez long, le constat est un peu différent ici. Déjà, une partie des événements sont simplement traités au travers de la zone d’exploration et ne font donc pas partie d’un quelconque niveau. Le nombre de niveaux par épisode se voit également réduit, passant de six à cinq, et ces derniers sont aussi bien plus courts. Ils restent cependant de bonne facture et on ne boudera pas son plaisir à les compléter. En revanche, le traitement et la construction des niveaux nous ont semblé moins soignés pour la prélogie que pour le reste de la saga.
En ligne droite, comptez environ une heure par épisode, soit à peu près une dizaine d’heure pour compléter le mode histoire. La durée de ce dernier nous semble correcte, on reste dans les standards des jeux Lego, auxquels on peut ensuite rajouter la grosse partie secondaire. En effet, Lego Star Wars : la saga Skywalker ne déroge pas à la règle et nous propose une flopée de contenus annexes. On retrouve les minikits ou quotas de pièces à récupérer par niveau, mais cette fois des défis viennent les accompagner. Leurs objectifs sont masqués et c’est à nous de découvrir ce qu’il faut faire ou de dépenser quelques pièces pour obtenir des indices. Ajoutées à cela, les planètes regorgent de missions secondaires ou d’énigmes permettant de récupérer des briques kyber, des jetons de personnages ou de véhicules et des bonus à utiliser ensuite (pièces X2, Invincibilité, etc.).
Clairement, il y a de quoi faire pour s’occuper et on dispose pour cela d’un énorme casting avec un peu moins de 400 personnages et un peu plus d’un centaine de véhicules.
Un gameplay retravaillé
Destiné au grand public, y compris les plus jeunes, les jeux Lego ont toujours eu à cœur de proposer un gameplay très accessible, tout en ajoutant quelques puzzles pour progresser. Le schéma est ainsi resté globalement le même depuis 2005. La destruction des objets Lego nous octroie le plus souvent de précieuses pièces, mais cela peut aussi nous permettre de construire ensuite d’autres objets afin d’avancer plus loin dans le niveau. Les personnages disposent également de compétences propres afin de résoudre des puzzles, parfois sous forme de QTE. Au fur et à mesure des jeux Lego sortis, de nouvelles compétences sont apparues pour être ensuite réutilisées ou non dans les jeux suivants. Comme ses prédécesseurs, Lego Star Wars : la saga Skywalker apporte lui aussi son lot de nouveautés. On peut citer par exemple le fait de se déplacer sur certains murs à l’aide de notre sabre laser, ou encore les outils des personnages de type “pilleur”.
Mais ce nouveau jeu Lego ne se contente pas simplement d’ajouter de nouvelles compétences. Le plus gros changement dans le gameplay provient principalement de l’ajout d’un mode de visée en TPS et d’un système de couverture. Ainsi, les affrontements au blaster deviennent plus vivants que par le passé, même si l’on reste sur une expérience assez simpliste, loin des ténors du genre tels que les Gears of War. Il n’empêche que cet ajout est des plus appréciables et apporte un vent de fraîcheur bienvenu sur le gameplay de la licence.
Lego Star Wars : la saga Skywalker voit également revenir les combos. Ainsi, il est possible de varier les attaques de notre personnage entre les touches X, A et B. Chaque coup fait alors monter une jauge de combos, récompensés par l’obtention de pièces. En revanche, on pourra regretter le peu d’intérêt de varier les coups, puisque cela n’entre pas en ligne de compte dans la vitesse de progression de la jauge. Le seul moment où varier son attaque demeure utile, c’est lors de certains affrontements avec des adversaires plus coriaces (surtout des boss) afin d’éviter que l’ennemi ne pare nos coups. Pour parler plus spécifiquement des boss, Lego Star Wars : la saga Skywalker en comporte beaucoup trop. Malheureusement, ces derniers se ressemblent en plus énormément, ce qui peut lasser à la longue.
Dernière nouveauté du jeu, il est maintenant possible d’améliorer ses personnages. Ainsi, moyennant pièces et briques kyber, on a par exemple l’opportunité d’allonger le temps de sprint, d’augmenter les dégâts ou encore de détecter certains trésors autour de nous. Sans pour autant chambouler toute la licence, cet ajout est une bonne surprise et ajoute une légère dimension RPG au titre.
Enfin, notez que comme pour le reste de la licence Lego, il est possible de jouer jusqu’à deux joueurs en écran scindé. Le joueur 2 peut alors rejoindre et quitter la partie à tout moment sans aucun chargement, parfait pour offrir un peu d’aide à son enfant par exemple. Par contre, il n’est toujours pas possible de jouer en coopération en ligne.
Un joyeux brique-à-brac
Star Wars oblige, la bande-son du jeu se doit d’être à la hauteur des films. Pas d’inquiétude à avoir de ce côté, Lego Star Wars : la saga Skywalker nous restitue les thèmes les plus mythiques de la saga (Duel of Fates, La Marche Impériale, Battle of the Heroes,…). Les bruitages ne sont pas en reste, qu’il s’agisse des alarmes des stations impériales, des tirs de blaster ou encore des Jawas sans oublier le fameux cri de Wilhelm omniprésent dans la saga.
Le jeu se dote, comme depuis quelques épisodes, d’une VF intégrale. Malheureusement, si certains personnages sont doublés par les voix officielles (Obi-Wan, Padmé, Palpatine ou encore Mace Windu) il en manque beaucoup à l’appel et la qualité de certains doublages demeure assez inégale. Mais que les fans des jeux Lego de la première heure se rassurent, Lego Star Wars : la saga Skywalker permet de revenir dans le temps avec le retour du “Mumbling”. Une fois cette option activée, les dialogues sont alors remplacés par des marmonnements et bruitages, comme c’était le cas dans les premiers jeux de la franchise.
Visuellement, on sent qu’un cap a été franchi, ce Lego Star Wars : la saga Skywalker est bien plus joli que ses prédécesseurs. Les textures sont plus fines et détaillées, mais c’est surtout au travers des jeux d’ombre et de lumière que le titre vient quelquefois nous flatter la rétine. De plus, les différentes planètes (et elles sont nombreuses) sont parfaitement restituées et fidèles à l’œuvre d’origine.
C’est accompagné de ce mélange audio-visuel, que le jeu nous bombarde régulièrement de l’humour propre à la licence. Principalement mis en avant dans les différentes cinématiques, les développeurs n’hésitent jamais à parodier certains passages de l’œuvre originale pour y ajouter tout et n’importe quoi. Le résultat demeure toujours aussi bon et on s’amuse régulièrement de ce que l’on voit et entend.
Testé sur Xbox Series X.
