The King of Fighters est enfin de retour ! Si vous n’êtes pas familier de la licence, ce qui serait logique vu son absence ces dernières années, vous serez sans doute stupéfaits de voir que nous en sommes déjà au quinzième épisode. N’ayant proposé qu’un seul titre en 11 ans (le dernier, le XIV, est sorti en 2016), le monument du versus fighting qu’est The King of Fighters avait un peu disparu des écrans radars depuis la fin de l’ère Playstation 2, moment où les épisodes sortaient quasiment annuellement. Pour rappel, KoF (pour faire court) est un crossover des licences phares de SNK telles que Fatal Fury ou Art of Fighting, pour ne citer qu’elles. Mais a-t-il toujours les poings suffisamment solides pour rivaliser dans ce genre de jeu au public si exigeant ?
EVO 2022 sinon rien
On ne s’en rend pas forcément compte, vu la quantité et la qualité des jeux qui sortent en ce mois de février, mais l’arrivée de KoF XV est un petit événement pour la scène du versus fighting (Je vous conseille cette magnifique vidéo de Crowbcat qui met en lumière la Figthing Game Comunity si atypique).
- Les combats se font en trois contre trois
En 2022, les ténors du genre sont vieillissants et un vent de renouveau se fait attendre. Street Fighter V arrive en fin de cycle avec un bilan final plus que mitigé et le papy Tekken 7 commence sérieusement à boiter. Les amoureux du genre ont faim et l’os à ronger que fut Guilty Gear Strive, sorti l’année passée, a laissé un goût de trop peu. Bref, The King of Fighter XV faisait plus d’un envieux. Et disons-le directement, l’attente en valait la peine.
Back in business
On retrouve donc Shun’ei, Terry Bogard, Mai et toute la clique. Les combats se présentent toujours en 3 contre 3 avec un gameplay à base de quarts et doubles quarts de cercle très old school. La possibilité de faire des combos automatiques plus impressionnants qu’efficaces en appuyant sur une seule touche est reprise du dernier épisode, puisant dans notre précieuse barre de spéciales pour les enclencher. Pour remplir cette dernière, il suffit d’infliger et de parer un maximum de coups pour ensuite relâcher le tout dans une attaque boostée.
- Terry Bogard est bien évidemment de retour
On parlait de combat en équipe un peu plus haut, mais nous sommes loin des changements de personnages à la volée d’un Tekken Tag ou d’un Marvel vs Capcom. Dans KoF, le prochain combattant entre dans l’arène uniquement quand les points de vie du personnage précédent tombent à zéro. Il existe malgré tout une alternative pour faire du 1 contre 1 dans les options, ce qui retire un peu l’intérêt du titre.
- Et bim !
Un autre trait propre à la série est de pouvoir effectuer une roulade avant ou arrière afin d’éviter toute attaque à distance ou simplement se repositionner. Plus qu’un gimmick, cette action dynamise les affrontements et renforce la richesse du gameplay. Ce dernier demeure nerveux, précis et exigeant sur les timings des attaques spéciales. Kof XV ne déçoit en rien sur ses mécaniques de combat, ce qui au final est le plus important. Malheureusement, il n’y a pas grand chose d’autre à se mettre sous la dent.
Menu 3 services
Le contenu du jeu ne surprend pas et propose au final peu de modes de jeu. Commençons par les différentes options d’entraînement. Un premier didacticiel très (trop ?) basique nous guide dans les mouvements de base. Si vous avez déjà tenu une manette en main ces 20 dernières années, vous devriez le compléter aisément. Une seconde option d’entraînement, appelée ‘mission’, est spécifique au personnage choisi et permet d’apprendre un combo précis. Là aussi, on manque de profondeur et le jeu échoue tant sur le point ludique que sur le point pédagogique.
- Voici le mode Mission dans sa totalité.
On réalise son combo puis c’est tout. Finalement, on en revient aux fondamentaux avec le mode Entraînement classique, nous permettant d’exercer nos combos face à une IA punching ball. Néanmoins, The King of Fighters étant très technique, on aurait aimé des options d’entraînement plus poussées, comme on en retrouve dans d’autres titres du genre.
Un mode Histoire fait office de mode arcade avec une succession de 6 combats suivi de celui avec le boss de cet épisode. Une petite vidéo d’introduction, une autre pour l’outro, un slideshow propre aux personnages choisis en guise de récompense et c’est tout. Malheureusement, on le plie en 15 minutes chrono.
- On aura vite fait le tour du didacticiel
Reste le mode Versus, le cœur du jeu voire même son principal attrait, qui permet de jouer contre une IA plus ou moins costaude selon l’envie ou contre un autre joueur, en local comme en ligne. Quelques options sympathiques sont présentes comme le fait d’apercevoir la jauge de ‘fair-play’ d’un adversaire et de refuser l’affrontement si celui-ci a tendance à ragequit ses parties, ou la possibilité de créer des tournois en ligne. On notera qu’un netcode sur base de rollback est implémenté pour la partie online. Ce système favorise l’action et plaît beaucoup aux amateurs du genre.
- Les douze cases grises correspondent aux futurs DLC
Ainsi, Kof XV nous sert le strict minimum en modes de jeu et rien n’est mis en place pour retenir les joueurs les moins acharnés. C’est là que des jeux comme Mortal Kombat avec son mode Krypte ou encore Smash Bros avec ses mini-jeux ont réussi à s’adresser à un public plus large, en proposant un contenu ludique qui diversifie l’expérience de jeu, ce qui manque cruellement ici. D’ailleurs, quasiment aucun contenu est à débloquer, les 39 personnages du casting sont tous présents dès le début. Le titre s’offre à nous dans sa plus simple expression, destiné à un public précis d’aficionados.
Un lifting bien senti
Trois nouveaux personnages rejoignent un casting déjà bien complet et varié. On retrouve ainsi la plupart des têtes connues de la série et certains absents de marque ont déjà été annoncés pour les prochains packs de personnages (en DLC payants). Les nouveaux venus sont très réussis, et si vous avez suivi la communication faite autour du jeu, vous les aurez sans doute aperçus à travers les nombreuses vidéos promotionnelles, l’éditeur ayant fait un focus tout particulier sur eux.
- A gauche, Isla, un nouveau personnage très réussi
Isla, Dolores et Krohnen, de leurs petits noms, rejoignent donc ce roster 3 étoiles et n’ont pas à rougir face aux autres personnages cultes, tant sur le point du gameplay que sur leur présentation.
La réalisation exemplaire est d’ailleurs une des grandes forces de ce nouvel épisode. Les attaques spéciales explosent de mille feux et les différentes arènes fourmillent de détails. Un petit bémol tout de même concerne le rendu des personnages lors des ‘cinématiques’ du mode histoire qui est loin d ’être convaincant, on sent que les modèles ont été conçus uniquement pour du semi 2D.
Reste à voir si le plaisir manette en main sera suffisant pour maintenir l’intérêt assez longtemps, faute d’un contenu trop peu diversifié ou d’un quelconque système de progression.
Testé sur Xbox Series X.
