Test - Hades - Le prince des Enfers est enfin là

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Est-il encore possible de ne pas connaître Hades, véritable jeu phénomène qui a raflé plus d’une centaine de prix depuis sa sortie l’année passée, dont celui du meilleur jeu d’action aux Game Awards 2020 ? Véritable poster-boy de la scène indépendante actuelle, ce dernier s’est néanmoins fait attendre sur les consoles de Microsoft, les ayant boudées jusqu’à aujourd’hui. Problème à présent résolu puisque celui-ci fait une entrée fracassante dans le Xbox Game Pass dès le jour de sa sortie.

La vie n’est pas un long Styx tranquille

Le jeu nous propose d’incarner Zagreus, fils d’Hadès, qui se décide enfin à quitter les Enfers et par la même occasion son tyran de père. Retenu captif depuis toujours, notre héros souhaite en apprendre plus sur le monde extérieur, ses origines et ses liens avec l’Olympe. Utilisant la mythologie grecque comme toile de fond, les interactions entre les différents personnages sont souvent sulfureuses, passant d’alliances en trahisons au point de rendre les scénaristes de ‘Plus belle la vie’ jaloux.

Charon, loquace comme à son habitude.

Afin de quitter l’outre-monde et de découvrir l’air pur de la surface, Zag’, de son petit nom, se doit de traverser les différentes strates qui le séparent du monde des vivants, représentées par quatre biomes distincts. Non sans se frotter aux hordes démoniaques envoyées par le paternel dans le but de stopper son ascension. Au programme de la visite touristique, le Tartare et ses décors de palais en ruine truffés de pièges, l’Asphodèle et ses lacs de lave au souffle asphyxiant, l’Elysée avec ses champions déchus assoiffés de sang et enfin le temple de Styx, où les monstres en décomposition tenteront de nous intoxiquer.

Pas de GOTY sans jeu de pêche.

De quoi avoir le mal du pays. Ces quatres zones, divisées en une dizaine de salles chacune, s’enchaînent toujours dans le même ordre et aboutissent sur un combat de boss attitré. Pas de redondance pour autant car en bon rogue-like qu’il est, Hades propose des salles générées aléatoirement et chaque run demeure unique, avec quelques rencontres surprises en bonus, histoire de pimenter le tout.

Le nerf du dieu de la guerre

Pour réussir à partir, notre héros va devoir jouer de ses armes à maintes reprises et déjouer les pièges perfides de son père. Un dash, une attaque basique complétée d’une attaque spéciale et enfin un projectile, le gameplay se veut simple à prendre en main tout en étant nerveux à souhait. Le jeu propose un challenge conséquent, les morts seront nombreuses et il sera nécessaire de s’y reprendre plusieurs fois avant de pouvoir s’extirper des Enfers.

Quelle bénédiction choisir ?

Heureusement, notre cher Zagreus n’est pas sans aide, ses tontons et tatas de l’Olympe sont pressés de rencontrer leur neveu et mettront à sa disposition de nombreux pouvoirs divins. Par exemple, la bénédiction de Zeus gratifiera nos attaques d’éclairs, Hermès, lui, boostera notre mobilité et ainsi de suite. L’ensemble du panthéon y passe et les combos possibles entre les nombreux pouvoirs sont quasi infinis, donnant une sensation de surpuissance grisante quand des pouvoirs complémentaires s’additionnent.

Six armes différentes (ainsi que des variantes qui se débloquent une fois un premier run réussi) sont disponibles, chacune ayant ses spécificités. Vous avez envie de bourriner sans réfléchir ? Alors l’épée de base ou les poings (qui rappellent fortement Balrog dans DMC) sont faits pour vous. Vous voulez garder vos distances ? Pas de soucis, l’arc ou le canon permettent de faire d’énormes dégâts tout en restant loin des attaques ennemies. Ou simplement faire un maximum de dégâts de zone ?

Le choix d’une bénédiction divine se fait parmi trois proposées.

Alors optez plutôt pour le bouclier-ricochet ou la lance, qui proposent une mécanique d’aller/retour similaire à la hache de Kratos dans le dernier God of War. Bref, il y a de quoi s’occuper et on trouve rapidement une arme favorite, tout en s’amusant à chercher les meilleures synergies avec les pouvoirs divins. De quoi faire tourner la tête, surtout en fin de run où les explosions volent de partout, parfois au détriment de la lisibilité.

Le choix infernal

Comme dit plus haut, chaque biome est divisé en une dizaine de salles qui s’enchaînent avant d’affronter un boss. Ces salles sont remplies de monstres et il n’est possible d’avancer qu’une fois celle-ci complètement vide.

Dans certaines situations il sera même possible d’avoir deux bonus simultanément.

C’est ici qu’un choix est à faire puisqu’il reste très fréquent qu’un ou plusieurs chemins s’offrent à nous, représentés sous forme de portes. Ces dernières sont surmontées d’une icône indiquant la récompense liée à la réussite de la salle attitrée. Les bonus sont nombreux, on vous a déjà parlé des bénédictions des dieux mais il y a aussi des modificateurs d’armes, des bonus de vie ou tout simplement des ressources à récupérer qui se gardent de run en run. Ce sont ces choix qui vont façonner la partie en cours, jusqu’à enfin pouvoir atteindre la surface… Ou mourir et tout recommencer.

Pause café

Chaque tentative ratée aboutit à la même action : retour à la case départ, c’est-à-dire au début du palais d’Hadès qui sert de hub central au jeu. C’est ici que l’on peut changer d’armes, augmenter nos stats ou encore discuter autour d’un café à la cafétéria.

C’est l’heure de la pause !

Oui, vous avez bien lu, l’antre du dieu des Enfers n’est pas que désolation. Un grand nombre des personnages rencontrés durant nos tentatives d’évasion y vivent leur vie, flânent et y vont de leur petit commentaire toujours bien servi. Ainsi Hadès, dieu puissant au courroux redoutable, passe la majorité de son temps à traiter de la paperasse administrative derrière son bureau. Les harpies, premier boss du Tartare, ne manqueront pas de vous narguer s’il vous arrivait à perdre face à elles. Ce détournement humoristique est un vrai vent de fraîcheur, on arpente avec plaisir le hub à l’affût du moindre dialogue d’autant plus que ceux-ci sont si nombreux qu’il n’y a toujours pas de redite après plus de vingt heures de jeu. Tout simplement bluffant.

DJ Orphée aux platines

Et comment parler des qualités du titre sans mentionner son excellente bande-son ainsi que le grand soin apporté aux dialogues, tous doublés. Les balades orientales flirtent avec des sonorités plus agressives lorgnant vers le métal, dynamisant les rencontres et les combats de boss. Derrière ce travail de titan se cache Darren Korb, véritable génie du genre à qui on doit déjà les bandes-son des précédents jeux de Supergiant Games (Bastion, Transistor, etc.).

Apprêtez-vous à voir souvent cet écran.

Petite anecdote sympa, c’est Darren lui-même qui s’essaie au doublage et qui interprète la voix de Zagreus, tout en justesse et en subtilité. On notera quelques rares envolées lyriques telle que la magnifique Good Ridance en duo avec Ashley Barrett, habituée elle aussi des précédentes productions du studio et qui interprète ici la voix d’Eurydice.

Précisons juste qu’il n’y a malheureusement pas de cross-save avec les versions Switch ou PC et qu’il faudra donc créer une nouvelle partie sur cette version Xbox.

Test réalisé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Beau à damner un saint
  • Un gameplay démentiel
  • Du contenu plus long que le Styx
  • La jouissance d’une run réussie
  • Un doublage complet et de qualité
  • Une bande-son exceptionnelle
  • Le palais d’Hadès
On n’a pas aimé :
  • Pas de cross-save avec les versions PC et Switch
  • Parfois un peu brouillon
Baboom. Mon nom est Hadès.

Hades nous ouvre enfin les portes des Enfers et nous engloutit, non sans plaisir, dans ses limbes ardents. Beau, nerveux et proposant un contenu si conséquent qu’il en est presque indécent, c’est avec exaltation que l’on rend coup pour coup aux démons infernaux sans pouvoir déposer la manette. Plus qu’un simple rogue-like, Hades enchaîne les bonnes idées avec brio tel que son hub social ou sa multitude d’armes personnalisables. La qualité de la bande-son et des doublages ne sont pas en retrait et en font une expérience immanquable. Les Enfers n’ont jamais été aussi attirants.

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Hades

Genre : Action

Éditeur : Supergiant Games

Développeur : Supergiant Games

Date de sortie : 13 août 2021

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, Nintendo Switch

4 reactions

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Bally

10 aoû 2021 @ 17:13

Vous faites de fausses joies à vos lecteurs avec ce genre de titre « trompeur »… (limite putaclic) HADES n’est PAS encore là, puisqu’il ne sort que vendredi 13 août ! (ce qui me laisse peu de temps pour finir The Ascent au moins une fois)

Par contre j’ai testé Curse of the Dead Gods, qui ressemble très fortement à Hades (du moins le genre de jeu, mais pas que), par contre, il ne lui arrive pas à la cheville à première vue. Les dev de Dead Cells n’ont pas récolté le succès qu’ils attendaient de ce titre j’ai l’impression… mais face à Hades, ça semblait difficile. Dead Cells était une pépite, tout comme Hades semble l’être. Il me tarde de l’essayer, vendredi.

kalas68

11 aoû 2021 @ 02:22

Vraiment dommage pour le cross save ...

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like an animal

11 aoû 2021 @ 07:10

Pffff, j’ai une liste de jeux à faire qui ne cesse de croître... tant pis, ça fera un de plus à au moins essayer si j’en crois les avis dithyrambiques sur ce titre.

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Banania

11 aoû 2021 @ 09:42

Hâte de l’avoir en mains celui-là… depuis le temps qu’il me fait de l’œil !

Plus que deux jours à attendre B-)