Disponible depuis un mois sur le store de Microsoft et le Xbox Game Pass console/PC, Genesis noir est le premier jeu du studio américain Feral Cat Den. Ayant marqué les esprits dès 2019 via un trailer d’annonce fort réussi, cette aventure unique propose de partir à la découverte des origines du Big Bang et ce sous la forme d’une enquête onirique aux allures de polar. Sortez votre meilleur whisky et laissez-vous séduire par l’appel grandissant des cuivres et de la contrebasse, l’Univers a besoin de vous !
L’origine de l’Origine
Tout démarre d’un coup de feu, d’une femme aux courbes à faire damner un saint et à une mystérieuse tentative de meurtre. Nous sommes témoins, au même titre que notre personnage, d’une succession d’évènements catapultant notre Univers sur un autre plan astral, aboutissant à la naissance du Big Bang.
Cette vague description reflète la narration du jeu, parfois suggérée, souvent cryptée, laissant libre court à l’interprétation. C’est sur cette base métaphysique que nous sommes amenés à voyager à travers le temps et l’espace pour mener à bien notre mission. Mais c’est surtout l’occasion d’en prendre plein la vue.
Musique Jazz et alcool frelaté
Comment parler de Genesis Noir sans aborder sa magnifique direction artistique ? Inspirées très librement des tendances à la mode, telles que le face line art (pensez aux personnages de Soul, le dernier Pixar), les formes abstraites bougent, dansent et se retournent pour se mélanger au rythme de la bande-son, donnant place à des décors aux silhouettes infinies et indéfinies. Les animations sont somptueuses et on reste souvent pantois devant les nombreux tableaux qui peuplent le récit.
À cela s’ajoute une multitude de trouvailles visuelles plus réussies les unes que les autres, nous laissant tout simplement admiratifs face à tant de créativité. Certaines rares explosions de couleurs viennent perturber la monochromie caractéristique du jeu, rappelant les effets rouges du très bon Sin City. Le visuel est quant à lui magnifié par l’incroyable bande-son... ou peut-être est-ce l’inverse.
Le rythme du « sound design » remplace les dialogues, le Charley et la caisse claire de la batterie ponctuent chaque interaction et le saxophone s’en donne à cœur joie. Difficile de ne pas être charmé par cet univers jazzy rappelant les belles heures des clubs américains des années 50.
Contrôle forcé
Ce tableau frôlant la perfection artistique se voit néanmoins entaché d’un gameplay assez limité. On parle ici de faire des quarts de cercle avec notre joystick, de cliquer à répétition sur une touche ou encore de prendre et de déplacer des objets (une horreur à faire à la manette)… L’intérêt de ces phases est si limité qu’on finit par se demander si le média choisi pour conter cette histoire est bien le bon.
Nous sommes plus en présence d’un roman graphique saupoudré de quelques interactions que d’un jeu vidéo, un sentiment exacerbé par le côté répétitif et souvent forcé de ces dites phases.
Heureusement, l’expérience est courte (comptez 4h maximum pour en venir à bout) car malgré tout, le titre arrive à nous perdre et à provoquer l’ennui. Il serait pourtant dommage de passer à côté de cette expérience unique en son genre, qui reste gravée dans notre esprit plusieurs heures après avoir posé la manette.
Test réalisé sur Xbox Series X.