Lorsqu’on jette un rapide coup d’oeil au calendrier de sortie de 2017, on se rend vite compte que, contrairement à certaines période de vache maigre, le jeu de baston revient en fanfare cette année. Avec le portage de Marvel vs. Capcom 3, sa suite Marvel vs. Capcom Infinite, Tekken 7 et Injustice 2, il risque d’y avoir un beau paquet de gnons à distribuer. Ce rapide état des lieux permet aussi de mettre en lumière l’omniprésence des super-héros puisqu’ils concernent trois des quatre titres précédemment cités. Aujourd’hui, c’est au représentant de DC Comics, Injustice 2, que l’on va s’intéresser.
Batman vs. Superman
Sans conteste dotée, en son temps, de la meilleure campagne scénarisée des jeux de versus fighting, Injustice : Gods Amongs Us proposait une réalité alternative où Batman et Superman se mettaient joyeusement sur le nez (étonnant non ?) après que notre Kryptonien favori s’est transformé en tyran d’un ordre mondiale sécuritaire. Le premier opus se terminait par la capture de Superman par Batman et ses amis de l’insurrection venus d’une dimension parallèle et la mise en déroute de tous ses alliés (Wonder-Woman, Green Lantern, Black Adam et Aquaman). Injustice 2 prend place quelque temps après les événements du premier opus et fait la part belle à de nouveau combattant jouables tels que Supergirl, Firestorm, Black Canary ou encore Blue Beetle tout en faisant disparaître certains personnages ou en reléguant certains au rang de simple guest (coucou inutile Joker). S’étalant sur 5 bonnes heures, ce mode histoire possède une mise en scène impeccable entrecoupée de combat durant lesquels le joueur prend la manette. Injustice s’impose donc comme une sorte de film interactif pouvant combler les fans de super héros non-allergiques au DC Universe.
Cinématiques soignées, modélisation impeccable (in-game comme en cut-scene), humour omniprésent, retournements de situation tout est là pour divertir le joueur, qu’il soit ou non un adepte des jeux de combats. Pour les joueurs ayant fait Injustice 1 mais ayant fait l’impasse sur les comics sortis durant l’année pour préparer la sortie du jeu, la résurrection miracle de certains personnages pourra laisser perplexe et un petit tour sur les forums/wiki du jeu s’imposera pour découvrir le pourquoi du comment. En dehors de ce léger accroc, le mode solo d’Injustice 2 se révèle être une superbe expérience. De plus, le chapitre final possède une fin alternative pour les complétistes et les curieux. De quoi satisfaire les envies des uns et des autres selon vos héros préférés.
La saison des châtaignes
Côté gameplay, Injustice 2 se révèle assez accessible à prendre en main, notamment grâce à un mode tutoriel pensé pour les débutants et fait avant tout pour inculquer les bases de la distribution de marrons. Des simples déplacements au combo utilisant le décor en passant par la garde et les différents types de coups, tout y passe et le jeu y gagne en s’ouvrant à un public plus large que certains concurrents. Loin des combos de plusieurs dizaines de coups d’un Marvel vs. Capcom, Injustice se base sur des combos de quelques coups à réaliser plus accessibles pour les débutants mais aussi plus permissifs pour les joueurs plus expérimentés. En effet, si jouer contre l’IA se révèle plutôt simple, la difficulté est largement revue à la hausse dès lors qu’on pénètre sur le territoire des combats classés en ligne. La différence entre les niveaux est flagrante dès les premières parties. Il est tout à fait possible de tomber contre des adversaires dont on se défait aisément comme certains joueurs ayant déjà bien trop dosé le jeu et nous couchant “comme Mylee” en utilisant à peine un quart de leur potentiel. Fort heureusement, se faire exploser de la sorte a tendance à remplir la jauge d’Ultra à une vitesse folle et on pourra, au moins, se faire plaisir en déclenchant une super attaque de quelques secondes nous en faisant voir de toutes les couleurs même s’il faut avouer que ce qu’il se passe à l’écran ne se retrouve pas tout à fait sur la barre de vie. Si un quart de barre de vie en moins fait la différence dans les matchs serrés, c’est juste la différence de ressenti qui laisse une impression de “tout ça pour ça ?!” dans un premier temps. Au final on s’y fait et on se dit que ce n’est peut être pas plus mal comme ça.
Pour se la jouer plus relax, ou pas selon le niveau atteint, le jeu met en place un mode Multivers en reprenant le concept des dimensions infinies du DC Universe et selon lesquels des ennemis de toujours peuvent se retrouver comme cul et chemise (Harley Quinn et Batou dans le premier épisode pour ne citer qu’eux). Ce mode remplace plus ou moins le mode Arcade des jeux de combats traditionnels. En mettant en place des séries de plus en plus longues et en y ajoutant certains modificateurs (des cœurs redonnant de la vie à qui l’attrapera ou encore un sidekick pouvant intervenir durant le combat). En plus de jouer “à la cool”, le Multivers permet de débloquer de nombreux équipements et coffres pour personnaliser les différents personnages.
Il est trop chou mon Batou !
Jamais jouer à la poupée n’aura été aussi tendance. Pour les accros du loot, il y a de quoi faire dans Injustice 2. De la simple personnalisation cosmétique pour les combats avec classements à l’amélioration des statistiques (vie, force, défense et pouvoir) pour le multivers il y a mille-et-une façons de personnaliser son combattant préféré. J’attends avec impatience de trouver un faciès qui conviendra mieux au charisme de Green Arrow car si ce dernier se trouve être infiniment drôle et un des personnages les plus sympas du jeu, il en est aussi un des plus kitsch en termes de visage.
Tous les éléments du jeu peuvent d’ailleurs être débloqués sans mettre la main à la poche… sauf un. En effet, Darkseid fait d’ores et déjà partie des personnages premium à débloquer contre quelques derniers. Si ce genre de pratique n’est pas imputable qu’à Injustice 2 mais bien au genre tout entier du Versus Fighting, c’est bien là une vraie tare que l’on se traine depuis des années en espérant s’en débarrasser un jour… en vain apparemment.