Test - XCOM 2

«Une invsion extra... (terrestre)» , - 3 réaction(s)

Le soleil disparaît derrière un nuage gris de poussière et de débris de béton. Malgré la peur qui devrait s’emparer de vous à cet instant, vous ne pouvez contenir le large sourire qui illumine votre visage. Vous êtes heureux. Les mains agrippées à votre arme, la phalange crispée sur la détente, vous attendez le bon moment. Votre moment. Le nuage s’éclaircit un peu, le soleil parvient à percer sa masse et à caresser le canon de votre fusil. Vous vous relevez prestement et enjambez le frêle muret qui vous servait d’abris. Vous contournez rapidement la carcasse encore fumante d’une voiture calcinée et glissez vers une portière ouverte pour vous en servir de bouclier. D’un mouvement d’épaule sec vous mettez en joue la créature grise qui s’était mise à couvert de vos tirs quelques instants plus tôt. Vous tirez. La créature se disloque un peu plus à chaque impact de balle. Vous souriez. Puis vous vous précipitez sur son corps pour écraser ce qui reste de sa face d’alien, pour vous venger de la perte de votre escouade, pour bien signifier à ses congénères que cette planète est la vôtre et que vous vous battrez pour la conserver. Vous tournez la tête vers soleil une dernière fois avant de vous écrouler sur le sol, abattu par un autre xénomorphe. Mais votre sourire ne s’éteint pas contre le bitume, car tout ceci c’est XCOM 2 et la source même de ce sourire béat qui ne vous quitte pas, même dans la mort.

XCOMme d’habitude ou presque…

Les baroudeurs sont déjà à pied d’oeuvre !

Permettez-moi d’introduire ce test par un petit préambule : si vous êtes un vétéran du précédent XCOM Enemy Unknown sorti en 2012 et de sa version améliorée Enemy Within de 2013, que vous l’avez écumé en long en large et en travers, que vous êtes un fan absolu de ces deux pépites de stratégie au tour par tour alors ce test n’est pas pour vous. Ne pleurez pas, séchez vos larmes, ne faites pas semblant vu que de toute façon vous n’allez pas attendre, ou n’avez pas attendu mon avis pour foncer sur XCOM 2 et vous avez eu bien raison surtout au prix modeste auquel il est proposé : 40 euros seulement. Non, ce test n’a comme vocation que de permettre à quelques joueurs encore réticents de voir s’ils peuvent ou non s’essayer à gravir cette montagne qu’est XCOM 2 et surtout s’ils vont arriver à y tirer un quelconque plaisir. Messieurs les débutants, suivez-moi !

Les agents d’Advent devraient changer de couturier

XCOM 2 place son contexte dans la continuité du premier opus, 20 ans plus tard pour être précis. Pas la peine toutefois d’avoir joué à XCOM pour prendre le train en marche, le jeu s’occupe de tout pour poser le contexte aux nouveaux venus ou rappeler de bons souvenirs aux vétérans de la première heure. Les Xénomorphes ont réussi à s’établir sur terre, la corruption et l’optique de bénéficier de technologies fabuleuses ont été des facteurs d’invasion plus insidieux et efficaces que l’affrontement direct. Un nouveau gouvernement mondial, l’Advent, sous l’égide des extra-terrestres s’est mis place et garantit l’ordre et la paix à l’humanité. Enfin, un semblant d’ordre et de paix, vu que les agents d’Advent ne ressemblent pas tout à fait à des humains et que d’étranges disparitions sont signalées un peu partout dans le monde.

La menace est toujours tapie dans l’ombre...

La résistance humaine ne tarde pas à se mettre petit à petit en place, menée par « Central », un survivant des épisodes précédents. Elle arrive à retrouver et à libérer l’ancien commandant d’XCOM (eXtraterrial COMbat unit en abrégé), un maître tacticien dont vous allez revêtir le pull vert kaki à col roulé, le béret et les rangers pour mener cette résistance vers la victoire. Dit comme ça cela semble facile, dans les faits, il en sera tout autre surtout que les extra-terrestres, sentant le vent tourner vont mettre les bouchées double sur leur projet ultra-top-secret d’annihilation de la race humaine. Il va falloir agir, vite et bien, et vous lancer à corps perdu dans un jeu de stratégie au tour par tour saupoudré d’une grosse pincée de gestion. Ne vous attendez pas à partir en sifflotant la fleur au fusil, car XCOM 2 nécessite un réel investissement de la part du joueur pour appréhender et maitriser toutes ses possibilités. Un apprentissage long, assez fastidieux qui se fait souvent par l’échec et qui vaut aussi bien sur la partie tactique que sur l’aspect gestion de la résistance. Mais voyons cela d’un peu plus près…

Tchoupi, le Ranger casseur de p’tits gris…

Tchoupi n’est pas content

Oui, je sais, dès qu’un jeu vous propose de créer vous même votre personnage vous perdez toute notion du temps. Vous êtes l’un de ces joueurs qui fignolent leur bébé à l’extrême jusqu’à plaquer au pixel près un tatouage que l’on ne verra jamais sur sa fesse droite. Avec XCOM 2 vous allez être aux anges vu qu’il est possible de sculpter chacun de vos combattants. Tout est modifiable, tête, cheveux, sexe, voix avec en prime la possibilité qu’il parle dans sa langue d’origine, tatouage et même donner un nom à sa petite arme modifiée. On crée plus qu’une équipe, on forme une véritable famille et la force de XCOM 2 est d’arriver à créer cet attachement presque viscéral entre le joueur et sa troupe puis de le confronter, tout comme le premier épisode, à la notion de sacrifice. Non, votre personnage fétiche n’est pas assuré de finir la mission debout le sourire aux lèvres et le cure dent coincé dans la mâchoire. Les Aliens sont vils, précis et n’ont que faire de l’affinité que vous portez à l’un ou l’autre de vos soldats. Un soldat mort est définitivement perdu, un soldat grièvement blessé en mission est sérieusement amoindri. Il n’est pas rare de rager ou de verser une larme suite à la perte de l’un de nos meilleurs éléments. Si cela vous insupporte, tentez l’aventure en facile et abusez des sauvegardes mais sachez qu’en faisant cela vous enlèverez beaucoup de piment au jeu.

On appelle cela avoir le cul bordé de nouille

Sur le théâtre des opérations le jeu se résume à une carte quadrillée sur laquelle on déplace tour par tour et l’un après l’autre les membres de notre escouade toujours constituée de 4 à 6 membres. Ils disposent à chaque fois de deux points d’action, permettant à chaque fois d’établir une action parmi celles qui sont disponibles, c’est à dire se déplacer, utiliser une compétence spéciale ou tirer, sachant que tirer met de toute façon fin au tour du personnage. Après avoir déplacé vos troupes, ce sont aux extra-terrestres d’agir et de contre-attaquer. L’une des nouveautés de XCOM 2 vis à vis de ses prédécesseurs est que votre équipe agit au début de chaque mission « dissimulée » et peut se déplacer et se mettre en position dans un certain périmètre sans se faire repérer par les troupes ennemies. Cela offre une approche tactique intéressante et très diversifiée suivant que l’on veuille prendre l’adversaire à revers, utiliser des positions hautes pour nos tireurs d’élite ou privilégier l’attaque frontale et rapide. Cette approche dépend essentiellement des deux facteurs, la composition de votre équipe et le type de mission à laquelle elle est confrontée.

L’efficacité du corps à corps n’est pas à sous estimer

Libre à vous de constituer votre équipe comme il vous semble, en essayant de l’adapter à votre façon de jouer. Entre le Tireur d’élite, le Ranger, le Spécialiste, le Soldat et j’en passe, vous n’aurez que l’embarras du choix. Chaque classe dispose d’un panel de capacités propres qui peuvent faire des ravages lorsqu’elles sont utilisées en synergie et donner un effet de domino grisant lorsque tout fonctionne comme prévu. Cela nous permet de souligner l’un des points qui risque d’en décourager plus d’un : l’échec d’un tir pourtant doté d’un pourcentage de réussite très élevé, couplé parfois à des lignes de tir pas souvent cohérente. Votre Ranger se glisse à 2 cm d’un xénomorphe et croit le couper en deux avec son fusil à pompe avec un joli 95% de réussite au tir ? Loupé et dans la foulée pour vous faire enrager un peu plus un Alien situé à 35 m arrive à décapiter l’un de vos soldats pourtant bien protégé par un bloc de béton et en principe hors de portée de ce genre de mésaventure.

...XCOM 2 privilégie le mouvement et pousse le joueur à oser se mettre sous le feu de l’ennemi et bénéficier des capacités qui jouent avec ce risque.

Ce type de situation arrive souvent, trop souvent même pour passer inaperçu et c’est vraiment dommage. Malgré ces désagréments, XCOM 2 privilégie le mouvement et pousse le joueur à oser se mettre sous le feu de l’ennemi et bénéficier des capacités qui jouent avec ce risque. XCOM 2 joue continuellement avec le temps, près de la moitié des missions qu’il propose sont des missions chronométrées que l’on devra accomplir en 8 ou 12 tours sous peine d’échouer. En parlant des missions, même si les décors ne changent pas assez, elles sont suffisamment variées pour briser la monotonie et satisfaire le joueur. Certaines d’entre elles nécessiteront de sauver une cellule de résistance attaquée, d’autres de liquider un VIP, pirater une cible, escorter, capturer un point, récupérer différentes ressources sans les abîmer etc. Le plaisir de jeu est sans cesse renouvelé et les possibilités tactiques énormes, on peut même se frayer un passage au travers des murs avec quelques grenades bien placées et un système de destruction beaucoup plus fin qu’avant. XCOM 2 est à ce niveau-là une sorte de mètre étalon du genre d’une grande richesse.

Fais XCOM l’oiseau !!!

Le Talion est votre base volante et le fer de lance de la résistance

Après avoir survolé l’aspect tactique au tour par tour de XCOM 2 attardons nous un peu sur son volet gestion. Réussir ses escarmouches contre l’envahisseur Alien c’est bien mais loin d’être suffisant à l’échelle de la planète. La résistance doit grossir et devenir suffisamment importante pour gagner cette guerre contre l’envahisseur. La base opérationnelle de XCOM 2, nommée Talion, est en fait un aéronef volé à l’ennemi. C’est avec lui que vous irez d’opération en opération. La mobilité de notre base est un point de gameplay très important, dans XCOM 2 on joue vraiment « contre » les Aliens. Ils s’évertuent à développer le plus rapidement possible leur projet secret qui, s’il arrive à être finalisé, clôture le jeu sur un simple game-over des familles. Il est essentiel de ralentir cette menace tout en renforçant la résistance. On est amené à se déplacer régulièrement dans les différents points d’intérêt dans le monde et d’établir le contact avec la cellule de résistance locale, tout ceci consomme du temps et nous rapproche de l’apocalypse promise par les Aliens. Mais une fois le contact avec ces cellules établi, elles nous fourniront de précieux renseignements et différentes opportunités pour accroitre l’influence et la puissance de la résistance (ressources à collecter, recrutement de soldats, etc.).

Votre troupes iront sur les opérations à l’aide de leur aéronef particulier... comme avant

Les choix que l’on est amené à effectuer sont cruciaux, sachant que la collecte des ressources est vitale pour la survie de la résistance et de l’espèce humaine, il faut gérer tout le temps ses priorités afin de prendre la moins mauvaise des décisions. Le Talion ne pouvant pas être partout à la fois, on ne peut aller que sur une mission à la fois et certains choix peuvent avoir de graves conséquences. XCOM 2 nous oblige à choisir régulièrement entre trois missions urgentes, chacune d’elle ayant d’importantes répercussions pour la suite de la campagne, afin d’empêcher la jauge de menace d’augmenter, les troupes adverses de posséder un nouvel équipement plus puissant ou l’envoi d’un ovni qui va traquer le Talion.

...XCOM 2 nous met sous une pression constante qui ne se relâche qu’à la toute fin...

Le jeu nous pousse continuellement à doser notre besoin pressant d’augmenter nos ressources pour obtenir une équipe potable et de ralentir au maximum le projet Alien. On joue contre le temps, XCOM 2 nous met sous une pression constante qui ne se relâche qu’à la toute fin avec notre victoire ou notre défaite. On réfléchit à chaque sou dépensé dans l’amélioration de notre équipement, dans l’aménagement intérieur de notre base et dans l’affectation de nos ingénieurs/chercheurs à leurs tâches. La partie gestion est elle aussi sous pression mais s’avère beaucoup plus intéressante et subtile. Une recherche sur une arme ou armure n’apporte pas automatiquement de meilleures statistiques mais une approche différente quant à l’évolution de notre équipe. L’ensemble est un véritable régal de richesse, de subtilité et d’équilibre.

Quand il faut y aller, faut y aller !

Techniquement, le jeu ne peut pas prétendre être un porte-étendard de sa génération : les effets sont simples, la direction artistique oscille entre le quelconque et le franchement mauvais (les armures Bioman des soldats Advent) et on subit quelques plans de caméra perdus dans le vide et autres ralentissements intempestifs. Heureusement, rien de réellement rédhibitoire au plaisir que nous procure le jeu. Firaxis a réellement fait des efforts de mise en scène et même si le scénario est assez convenu dans son genre, il arrive à impliquer le joueur et à l’attacher aux différents personnages qui l’accompagnent dans sa tâche de commandant. Une fois n’est pas coutume, la version française est de bonne qualité, les doublages sont toujours dans le ton, jamais surjoués et, sans être fantastiques, n’écorchent jamais les oreilles.

Bilan

On a aimé :
  • Le meilleur jeu du genre sur console
  • Une révolution en douceur mais bien réelle
  • Laisse le joueur continuellement sous tension
  • Plus riche, plus subtil, plus complexe mais plus agréable aussi
  • Gros effort sur la mise en scène
On n’a pas aimé :
  • Rater sa cible à 2cm et se faire sniper à 30m comme qui rigole
  • Quelques ralentissements
  • Une caméra parfois aux fraises
C’est le moment ou jamais de XCOMmencer !

Avant de sortir sous les huées, cruelles mais mérités, suite à ce jeu de mot minable, je me permets d’ouvrir modestement la porte d’XCOM 2 à tous ceux qui n’ont pas tenté l’expérience auparavant. A moins d’être totalement réfractaire au genre, il serait dommage de passer à côté de ce petit bijou de jeu de stratégie au tour par tour qui a su tirer partie des réussites et des lacunes des épisodes précédents pour en extraire leur quintessence et nous ouvrir un jeu aussi riche qu’affiné dans ses moindres détails. Tout en restant assez similaire au niveau du gameplay, XCOM 2 est plus agréable que ses deux (un et demi pour être exact) grands frères même si un tir loupé à 98% de réussite fait toujours aussi mal. Les amoureux de la première heure et les fans invétérés pourront regretter un certain manque de nouveauté mais dans le fond, les changements apportés redessinent complètement la philosophie de jeu et justifient pleinement de se lancer à corps perdu dans une gigantesque campagne de bottage de cul de xénomorphes. Et ça, ça fait du bien…

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XCOM 2

PEGI 0

Genre : STR

Éditeur : 2K Games

Développeur : Firaxis Games

Date de sortie : 30/09/2016

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4

3 reactions

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Okuma

24 oct 2016 @ 18:20

oh oui, tout d’accord comme dit le mr testeur : sa botte du xenos et avec grand plaisir !

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deadlyegoalan

25 oct 2016 @ 11:01

C’est se qui m’a fait désinstaller le premier XCOM rater sa cible avec un perso d’élite alors que l’ennemi est à 23 centimètre de lui, mais lui par contre pas de soucis pour me one shot un perso qui est à 265 km de distance avec un taux de réussite de 5 %. Au début je me suis dit c’est un coup de bol et puis c’est le but du jeu c’est normal que certain perso crève...Mais non ça arrive tellement souvent, trop souvent que on prend conscience que le jeu te troll...:’-(

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deadlyegoalan

25 oct 2016 @ 11:03

C’est se qui m’a fait désinstaller le premier XCOM rater sa cible avec un perso d’élite alors que l’ennemi est à 23 centimètre de lui, mais lui par contre pas de soucis pour me one shot un perso qui est à 265 km de distance avec un taux de réussite de 5 %. Au début je me suis dit " C’est un coup de bol et puis, c’est normal que certain perso crève...Mais non ça arrive tellement souvent, trop souvent que on prend conscience que le jeu te troll...:’-(