Acclamé par la presse, vomi par les plus vieux fans de la série, Resident Evil 5 est un jeu vraiment à part qui alimente encore aujourd’hui de nombreux débats. Il faut tout de même rappeler qu’il s’agit du deuxième épisode le plus vendu de la franchise (juste derrière son petit frère Resident Evil 6, qui provoque d’ailleurs le même genre de débat) et l’un des jeux les mieux écoulés par Capcom dans le monde. Étrange paradoxe quand on voit ce que doit devenir le septième volet, l’éditeur japonais ayant préféré écouter les vieux cons dans mon genre qui considèrent Resident Evil 5 et 6 comme deux furoncles sur le doux fessier de Jill Valentine. Retour en arrière sur ce survival action prenant place en Afrique.
Sheva, c’est plus fort que toi
Comme son cadet, Resident Evil 5 nous revient dans une édition repasteurisée (selon le procédé de Louis Pasteur) qui est censée donner un coup de jeune à un jeu souffrant de la vieillesse. En ce qui le concerne, sept petites années se sont écoulées depuis sa sortie originale en 2009, soit un an après Gears of War 2. Et cela me pose toujours problème quand je me souviens des louanges accordées à RE 5 sur sa qualité graphique et son action frénétique. Car mes yeux de l’époque se rappellent particulièrement des textures dignes d’une Nintendo 64, aux cotés d’une modélisation des personnages principaux de très bonne facture. À croire que toute la puissance des nos consoles était allouée aux biceps de Chris et au déhanché de Sheva, sa nouvelle partenaire au charisme aussi évident qu’un parc aquatique en Éthiopie.
Cette édition full HD est supposée apporter une résolution en 1080p et une fluidité en 60fps. Dans les faits, le jeu est affiché nativement en 900p et souffre de nombreuses chutes de frame rate pouvant parfois descendre en-dessous des 45fps, même dans des moments très calmes comme la séquence d’introduction dans le village par exemple. Resident Evil 6 HD faisait bien mieux en offrant une fluidité irréprochable. Néanmoins, contrôler Chris (ou les autres) dans cette version rehaussée est moins frustrant que par le passé, surtout au niveau de la visée qui devient pour le coup très propre. On peut également apprécier l’aspect visuel plus fin mais globalement moins abouti que la version PC, ce qui rend donc cette adaptation très moyenne. Petite subtilité, la caméra derrière le personnage joué peut être légèrement reculée par rapport au jeu original en allant dans les paramètres de jeu et en plaçant la caméra en “personnalisée”, donnant simplement un zoom négatif pour proposer une vision plus large, une bonne initiative.
Tanker Simulator
Pour rebondir sur la bonne idée de la focale, il est en revanche dommage que Capcom n’ait pas programmé le fait de pouvoir bouger tout en visant. Ce qui est techniquement possible quand ont voit l’option “moderne” dans les paramètres de jouabilité de Resident Evil HD et Resident Evil Zero HD. C’est à mon sens ce qui fait de cet épisode 5 un très mauvais jeu d’action, surtout avec la sortie de Gears of War trois ans avant. Et juste avec ce détail, cette remasterisation aurait eu du sens puisque beaucoup considèrent ce cinquième volet comme un bon défouloir. Je suis en revanche conscient que cela fait partie de l’expérience originale et qu’il ne faudrait pas la supprimer, mais je reste convaincu que même à l’époque, cette maniabilité n’était pas du tout adaptée à l’action et au level design proposés par le jeu.
La dernière chose apportée par ce remaster est l’ensemble du contenu sorti après le lancement de Resident Evil 5. Les scénarios “Perdu dans les cauchemars” et “Une fuite désespérée” sont deux aventures alternatives proposant une ambiance plus horrifique mais très plate pour la première (sans parler du fan service livré à la pelleteuse) et une séquence d’action survitaminée pour la deuxième. Dans ces deux DLCs, vos sauvegardes disparaissent si vous quittez la partie. Mais de toute façon, il faut bien moins d’une heure pour terminer chaque aventure, absolument anecdotique. Le mode Affrontement n’est qu’un simple Deatmatch en 2vs2, que je n’ai jamais réussi à lancer faute de joueurs. Le dernier est le fameux mode Mercenaires qui peut se jouer en solo ou en duo, avec également la variante “Pas de Quartier” augmentant considérablement la difficulté en solo.
Dans tous les cas, il est possible de jouer en coopération en ligne et en local avec un écran partagé toujours aussi étrange et impossible à modifier dans les options (prévoyez un très grand écran). En ligne, rejoindre ou inviter un ami se fait sans trop de mal. Capcom a même rendu accessible les anciennes sauvegardes de la version originale Xbox 360, qu’il est donc possible de transférer. Un bon point puisque les deux aventures en DLC ne se débloquent qu’à partir d’une certaine progression dans l’aventure principale, probablement pour éviter tout spoiler.