Être un pixel n’est pas de tout repos. Ça l’est encore moins lorsqu’on est un pixel dans un monde où la résolution fait tout : richesse, beauté, intérêt. Mais que se passerait-il si la beauté ne venait pas de l’extérieur, mais de l’intérieur ? Impensable ! Je sais ! Et pourtant, c’est une des valeurs que souhaite nous inculquer Adventures of Pip avec un protagoniste très carré.
T’es moche
Adventures of Pip est un jeu d’action plateformes en vue de côté et tout de pixels vêtu. La princesse a été kidnappée par une vilaine sorcière haute résolution qui veut rendre tout le monde carré afin de supprimer les classes sociales qui dépendent du nombre de pixels dont chaque personnage est composé. Les pauvres sont de vulgaires carrés d’une couleurs, tandis que les hautes résolution, les nobles, sont des sprites détaillés et colorés. Bien évidemment, il y a tout un tas d’étapes d’évolution au milieu qui se réfèrent à autant de classes sociales. Mais pour Pip, seul pixel épargné par la malédiction, seules trois évolutions sont accessibles : pixel simple, un amas de pixels à la 8-bits, et un magnifique sprite 16-bits pas si magnifique que ça. Chacune de ces transformations possède ses propres caractéristiques et inconvénients, ce qui demande au joueur de s’adapter à… Mais ! A s’adapter à rien du tout !
Le gameplay est un calvaire pas possible. Je ne sais pas si c’est un souci de programmation ou un souci de programmation, mais diriger son personnage est une torture ! Entre les temps de réaction longs, les hitboxes complètement à la ramasse et incohérentes, les bugs de saut et les “je ne sais pas comment décrire ces réactions totalement folles du personnage quand le jeu cafouille”, les crises de nerfs sont vite arrivées. A croire que c’est un artifice fait pour prolonger la faible durée de vie du titre. Mais artifice ou erreur de programmation, le jeu reste injouable dès lors qu’on doit enchaîner transformations et phases de plateformes en milieu hostile. Et je ne parle même pas des situations où le timing est essentiel !
De l’intérieur aussi
Pourtant, le jeu avait plein de bonnes idées comme les différentes transformations et leurs aptitudes, l’inventaire de boosts qui ne servent finalement à rien ou encore les éléments à débusquer. Mais voilà, de bonnes idées sans une technique à son service ne sont qu’un gâchis total. Nous avons déjà abordé les “petits” problèmes de gameplay et de jouabilité, mais le jeu, même pour un jeu “hommage” envers la génération 8 et 16 bits, n’est pas très reluisant. Seul le carré unicolore, première de vos évolutions, est joli ; le reste bave affreusement. Rappelons que le jeu a été développé sur le moteur Unity qui nous a déjà offert de bien jolis rendus en tous genres. Mais là, c’est totalement raté. Encore plus lorsqu’on surprend le jeu à ramer un peu à certains moments. Les bruitages et autres musiques sont assez timides et anecdotiques, ce qui est bien dommage car elles arrivent à souligner correctement l’action à l’exception de quelques bruitages très bas de gamme que même une gameboy ne voudrait pas. Il ne faudra pas non plus compter sur les textes qui passeront au dessus de la tête de nombreux anglophobes. Ce qui est regrettable, car l’humour pas forcément très finaud est plutôt efficace.