Alors que le film éponyme vient de sortir dans les salles obscures, Deadline Games s’empare du titre de la Warner pour nous pondre une adaptation peu commune, puisque c’est via le Xbox Live Arcade que celle-ci a été mise à disposition des joueurs.
Watchmen
Watchmen : The End is Nigh vous propose une sorte d’introduction au film, puisqu’il s‘agira là d’incarner un des deux héros au choix, Rorschach ou Nite Owl, dans une aventure au scénario plutôt anecdotique, normal me direz-vous pour un beat them all. Dans la vraie vie, celle où vous êtes vous-même et où vous lisez ce test (ça va, vous suivez ?), Nite Owl est sans doute un jeu de mots à relier à Owl, une chouette, et Night Owl, une personne qui est victime de troubles du sommeil (pouvant aller jusqu’à la dépression). Rorschach, quant à lui, est le nom d’un psychologue qui a inventé un test à son nom, rien que ça, et qui consiste à demander à un patient ce qu’il voit quand on lui montre un dessin avec deux taches symétriques selon un axe commun. Vous comprenez alors bien mieux pourquoi chacun de ces personnages fictifs, ceux que vous incarnez quand vous êtes devant votre console (vous suivez toujours ?), est soit affublé d’un masque aux formes en perpétuel changement soit d’un costume assez original avec des lunettes à quintuple foyer. Un moyen comme un autre pour un héros dont nous allons dresser le portrait de faire trembler ses potentielles victimes…
Sadique
Car des victimes, il va y en avoir. Au travers des six chapitres que propose le jeu, vous aurez à faire mordre la poussière à bon nombre d’ennemis. Pour cela, vous aurez à disposition une panoplie de coups allant du coup rapide (X) au coup fort (Y) en passant par la projection (B). C’est sans compter les combos possibles, qui, une fois débloqués (il suffit de ramasser la manip’ à effectuer au détour des couloirs du niveau), vous permettront d’enchainer les ennemis avec classe et une relative facilité. Contre-attaque, dégât extrême, dégât maximum, assommer,… vous aurez de quoi faire.
Au début, ces combinaisons de touches, qui semblent pourtant faciles à réaliser, nécessitent un timing peu évident, mais ce choix porte finalement ses fruits avec l’habitude puisqu’il offre un bon compromis entre accessibilité et technicité. Et croyez-moi, ces combinaisons ne sembleront pas si bidons à caser au milieu d’une dizaine d’ennemis en colère. Car les affrontements se font rarement à un contre un, et ce sera là l’occasion parfaite pour déclencher le mode rage, si la barre correspondante est préalablement remplie par vos précédents combats, qui vous autorisera un bref instant, et quel que soit le héros choisi, à frapper plus fort ou à faire tomber votre ennemi à terre par exemple.
Asocial
Chaque héros possède ses spécificités, même minimes : Rorschach est plus un combattant de mêlée et se déplace plus lentement, Nite Owl compte avec des gadgets fort utiles comme sa combinaison électrifiée, un grappin permettant d’atteindre ou de descendre des toits des immeubles (en total style !) ou encore son système de vision nocturne pour se diriger dans les zones les plus sombres. Le héros que vous ne choisissez pas est incarné par l’ordinateur, mais il ne vous sera pas d’une aide vraiment précieuse. Quel que soit le héros, les animations sont de très bonne facture et très réalistes. Dès qu’un ennemi sera proche du KO, il vous sera en plus offert la possibilité de l’achever en appuyant sur la touche adéquate au bon moment (QTE serait vraiment surestimer le laps de temps que vous avez, considérons plus ça comme un MQTE – Moderately Quick Time Event), donnant lieu à une petite scène du plus bel effet…au début. Car oui, la diversité modérée de ces interludes les rend vite quelconques et on pourra trouver qu’ils cassent un peu le rythme des combats à la longue, même si dans l’ensemble, on appréciera d’achever ses ennemis avec violence et style en même temps.
A tendance autiste
Puisqu’on parle de la qualité du jeu dans la durée, il est nécessaire de relever que ce dernier point que je viens d’aborder illustre plutôt bien tout le jeu : très enthousiasmant au début, avec des combats pêchus, variés et nombreux, on a tôt fait de les trouver plutôt répétitifs et assez monotones, faute d’ennemis foncièrement différents. Bien évidemment, l’esprit est ailleurs, il s’agit avant tout d’un beat’em all, et on se retrouve, comme dans tout jeu du genre, à avancer, castagner, écouter nos personnages parler/regarder une cinématique dans le style du comic (personnellement je n’ai pas du tout accroché), avancer, castagner, castagner encore. Les vilains se ressemblent tous et l’intelligence artificielle très redondante participe à installer cette monotonie après 1h de jeu d’affilée.