Il faut bien l’avouer, depuis sa sortie, Kinect est surtout réservé aux plus jeunes joueurs et aux parties en famille. Après un premier jeu plus orienté “hardcore” gamer avec Child of Eden, voici que Sega se jette à l’eau et lance le premier jeu classé PEGI 18 sur le capteur de Microsoft avec Rise of Nightmares. Un survival horror peuplé de de zombies et entièrement jouable avec Kinect, voilà une recette bien alléchante pour attirer les gamers. Encore faut-il que l’expérience soit au rendez-vous.
Ambiance de série B
Après un court passage servant de tutoriel pour apprendre les mouvements de base, on se retrouve aux commandes de Josh, touriste américain en voyage avec sa femme, Kate, en Europe de l’Est. Après un énième verre de trop à bord d’un train, Kate décide de laisser Josh seul et de changer de wagon. En tentant de la rejoindre, celui-ci découvre un horrible massacre perpétré par un étrange colosse qui finit par kidnapper Kate. Le drame ne s’arrête pas là puisque le train ne tarde pas à dérailler et à s’écraser dans un fleuve déchaîné. Parmi les tôles froissées, Josh se retrouve avec un groupe de survivants dans une grotte à la lisière d’une forêt, qu’un autochtone ne tardera pas à qualifier de maudite. Prenant leur courage à deux mains, les survivants décident d’avancer dans le bois sombre pour tenter de s’échapper de cet endroit.
Ainsi, après quelques minutes seulement, le décor est planté : atmosphère glauque et angoissante avec l’ensemble des stéréotypes du cinéma d’horreur. Du cimetière au château mystérieux en passant par les expériences scientifiques loin d’être éthiques ou encore les hordes de zombies, tout y est. Cette atmosphère est renforcée par une bande son très oppressante qui vient encore renforcer l’immersion. Le jeu est totalement en version originale sous-titrée français, ce qui permet une synchronisation labiale d’assez bon niveau même si des décalages sont bien visibles.
Si le scénario n’est pas particulièrement original, puisqu’on retrouve la bonne vieille recette des séries B qui privilégient l’action à l’histoire, Rise of Nightmares n’en est pas pour autant inintéressant grâce à différentes bandes sonores à récupérer tout au long du jeu.
Dans celles-ci, un personnage, qui semble avoir parcouru les lieux plus tôt, nous explique ses découvertes plus étranges les unes que les autres. De plus, entre l’objectif de retrouver sa femme et les différentes découvertes sur l’horreur des lieux, on se trouve vite plongé dans l’aventure.
‘Cause this is a thriller, thriller night...
Avec cette ambiance, on serait tenté de s’installer confortablement sur le canapé pour profiter du spectacle mais il n’en est pas question. Rise of Nightmares est le premier jeu Kinect qui nécessite réellement d’utiliser l’ensemble du corps pour avancer. La diversité des mouvements possibles et la qualité de détection sont impressionnantes. En effet, plus qu’un simple rail-shooter, RoN est un réel FPS sans manette offrant la liberté de jeu que promettait Kinect. Le tutoriel initial permet d’apprivoiser ce nouveau type de gameplay car, il faut bien l’avouer, les premières minutes sans plutôt perturbantes. Un simple pas en avant permet d’avancer, plus celui-ci est important plus le personnage marche vite, et inversement pour reculer. C’est assez bluffant de voir la précision de Kinect qui détecte facilement si la jambe est bien avancée ou si elle l’est à peine pour marcher lentement. Par contre, n’espérez pas courir (si ce n’est dans certains passages), l’ensemble du jeu se fait au pas, caractéristique bien souvent retrouvée dans le survival horror, accentuant ainsi le sentiment d’oppression. Pour se diriger à droite ou à gauche, il suffit de pivoter son buste dans la direction voulue. Après quelques minutes d’adaptation, on finit par se déplacer presque aussi facilement qu’à la manette. Le level-design est de toute façon bien étudié pour permettre une avancée facile avec des espaces larges et des couloirs suffisamment courts pour ne pas avoir d’impression de lenteur.