Des statues qui s’animent, des tableaux qui deviennent vivants, des squelettes qui courent partout, des animaux empaillés qui sautent dans tous le sens, et des petits soldats ou des personnages de cire qui se mettent à parler : voilà le programme des films « La nuit au musée ». Quand en plus il y a Ben Stiller qui est au milieu de tout ça (si, si, il a ses fans, dont moi-même), cela donne un concept au potentiel assez jouissif. Pourtant le film Une nuit au musée 2 n’arrive pas à retrouver ce qui a fait la réussite (relative) du premier. Et si le jeu rattrapait le coup ?
A la recherche de la tablette perdue
Le jeu reprend de façon fidèle la trame du film. Larry, l’ancien gardien du musée devenu inventeur, s’inquiète de ses amis qui prennent vie la nuit quand il apprend que toutes les œuvres vont être mises aux archives. Il les retrouve un peu tristes d’être remplacés par de froids hologrammes. Alors qu’ils sont transférés, Kahmunrah, le méchant frère du gentil pharaon Ahkmenrah, met la main sur la tablette magique qui anime tout ce petit monde. Il s’associe alors aux pires méchants de l’histoire (dont Napoléon en représentant de la France) pour faire jaillir de nulle part grâce à l’artefact une armée de morts à ses ordres. Le dernier espoir de l’humanité ? Le Capitaine Flam ! Euh…Non…Larry, bien entendu. Avec cet excellent concept, le jeu va nous promener dans différents environnements à la rencontre d’une grande variété d’ennemis. J’ai dit « va » ? Je voulais dire « aurait dû » !
En sept petits niveaux se bouclant chacun en maximum trente minutes, on visitera des musées qui se ressemblent et un sous-sol. Et alors que le film grouille de personnages hauts en couleurs dans une sorte de joyeux foutoir, on se sent tellement seul dans ces niveaux qu’on a envie d’embrasser les rares ennemis qu’on croise.
Larry et la lampe magique
Larry dispose pour vaincre l’adversité de sa lampe torche dotée de pouvoirs magiques donnés par les fragments de la tablette. Au fil des niveaux, il va en reconstituer les fragments afin d’avoir à sa disposition toujours plus de pouvoirs.
En éclairant sa cible, il peut animer les tableaux, réparer les objets, contrôler les animaux et même lancer des éclairs. Les possibilités sont donc vastes, et le concept intéressant, si ce n’est que chaque niveau ne demande majoritairement que l’usage d’un seul pouvoir, et qu’il n’y a pas beaucoup de place pour la d’action. On est tellement guidé qu’on n’a pas d’autre choix que de faire exactement ce qu’on attend de nous. L’intérêt d’avoir ce panel d’actions s’en retrouve annulé ! Larry peut également utiliser son trousseau de clés pour attraper les objets lointains ou pour se balancer au-dessus du vide comme Indiana Jones avec son fouet. De toute façon il peut bien faire ce qu’il veut, il le fera laborieusement, la maniabilité étant remarquablement approximative. La torche est superbement imprécise, et le personnage a une telle inertie dans ses déplacements qu’on a l’impression qu’il a des rollers sous les pieds. On n’a pas souvent à sauter, et c’est tant mieux car il est parfois compliqué de sauter tout droit, la caméra prenant un malin plaisir à se déplacer avec une volonté propre. « Heureusement », si on peut dire, que le jeu est d’une facilité assez stupéfiante, ce qui fait qu’aussi peu maniable qu’il soit, il est difficile d’échouer.
Jean-Pierre Stiller ?
Quand on commence le jeu, on peut raisonnablement penser qu’on a basculé dans un monde parallèle où le rôle titre serait joué par un lointain cousin de Ben Stiller, tant la modélisation du personnage est faible. A part les oreilles décollées, difficile de reconnaître l’acteur. Je ne vous parle même pas d’Alain Chabat qui joue Napoléon, c’est comme si on n’avait même pas essayé de modéliser un personnage lui ressemblant vaguement. Vous l’aurez compris, les graphismes du jeu sont très faiblards. Portage de la Wii, même sur cette dernière, pourtant pas une brute en la matière, les graphismes sont mauvais. Il n’y a pas grand-chose dans les décors, et ce qui s’y trouve est moche. Tout est à l’avenant, signe d’un jeu développé vite fait pour sortir en même temps que le film, en espérant bénéficier de sa notoriété éventuelle. Ainsi, les animations renvoient à ce qu’on pouvait trouver sur les consoles des générations précédentes, et la caméra, qui pourtant n’a pas grand-chose à faire étant donné la mollesse de l’action, réussit l’exploit de trouver des angles qui gênent la jouabilité. La fainéantise est poussée jusqu’à ne pas proposer de localisation (tout est en vost) alors que le jeu s’adresse en priorité aux enfants. A côté de ça, du fait que c’est une licence, les musiques en symphonique en provenance du film sont grandiloquentes et semblent en décalage complet avec l’ensemble. Rien à sauver de ce titre.