Chaque Gears of War a posé sa pierre à l’édifice. Le premier a posé les bases, créant un gameplay depuis copié par beaucoup de jeux. Le deuxième a poussé le bouchon plus loin dans le spectacle, en jetant au visage des joueurs des scènes homériques. Le troisième a tenté, avec plus ou moins de succès, d’intégrer une narration plus poussée en creusant un peu les personnages. Du côté du multijoueur, même logique avec un contenu toujours plus complet, et l’invention du fameux mode Horde qui a plus qu’inspiré de très nombreux titres. Ce nouveau Gears, un des derniers gros titres de cette génération sur Xbox 360, va devoir trouver, lui aussi, sa place.
Accusés, levez-vous !
Le jeu s’ouvre sur le début du procès, mené par le Colonel Loomis, de l’escouade Kilo. Celle-ci est composée de Sofia Hendrick, dont on retiendra le pantalon délicieusement moulant, de Paduk, un indépendantiste ayant du mal à oublier qu’il a une dent contre la CGU, de Cole l’ancien sportif, et de son acolyte le fameux Baird, personnage beaucoup apprécié pour son sens permanent de la dérision. L’histoire que nous allons jouer se situe avant les évènements de la saga principale, cet épisode Judgment en étant un spin off : ce sont les témoignages de chaque membre de l’escouade qui vont faire office de niveaux. Etant donné qu’ils sont jugés, on se doute qu’ils n’ont probablement pas suivi à la lettre les ordres qu’on a pu leur donner…
Si leur quête, classique, ne restera pas dans les mémoires, le principe de narration est astucieux, et nous met dans la peau de tous les personnages. La volonté affichée est de donner un ton plus léger à cet épisode, le tandem Cole-Baird étant traditionnellement l’élément comique de la série. Ce n’est malheureusement que partiellement réussi. Alors que dans les Gears chaque apparition de Baird était synonyme de vannes souvent vraiment drôles, on a là quelque chose d’assez timide, alors qu’il y avait moyen d’y aller franchement dans les situations et les dialogues.
Je parlais dans l’introduction de ce qui pouvait différencier cet opus des autres. Cela aurait dû être l’humour bien plus présent, mais ce n’est pas suffisamment le cas. C’est d’autant plus dommage qu’à côté de ça Gears of War Judgment offre une très belle prestation. Un peu comme Halo ODST en son temps, c’est définitivement un jeu directement adressé aux fans de la franchise, contenant tout ce qu’on a envie d’y trouver : un rythme très soutenu, des scènes haletantes, et une ambiance de destruction massive, typique de la série. Ce sont ainsi 7 niveaux qui sont proposés, pour une aventure courte en normal (environ 6 heures de jeu) mais qui ne demande qu’à être rejouée grâce à une replay value très forte. Soulignons également que l’on pourra télécharger gratuitement le premier opus de la série, qui, s’il date un peu, reste un excellent titre même aujourd’hui.
De bruit et de fureur
La nouveauté de Gears of War Judgment se trouve plutôt dans quelques choix de gameplay et dans la construction des niveaux, témoignant d’une philosophie de jeu encourageant très fortement le scoring. La maniabilité de Gears est bien là, avec juste un changement pour la sélection des armes, puisqu’on switche désormais entre deux armes par une simple pression sur Y, et que les grenades sont en permanence affectées à la tranche de la manette. Une excellente initiative tant cela facilite les choses, permettant de passer d’une arme à l’autre en un clin d’œil.