Test - Sherlock Holmes contre Jack l’éventreur

«Bienvenue à Whitechapel» , - 23 réaction(s)

Sherlock Holmes est une légende de la littérature, un cerveau hors du commun capable de déductions qui échappent aux hommes ordinaires. Jack l’éventreur est lui aussi une légende. L’auteur de crimes abominables dans le Londres de la fin du 19ième siècle a inspiré un nombre d’ouvrages et de films incalculable, et le mystère autour de son identité reste entier. Qui de ces deux hommes, de celui qui trouve toujours ou de celui qui n’a jamais été trouvé, va sortir vainqueur de ce duel au sommet ? C’est à cette question que répond le jeu.

Un cri dans la nuit

Alors que la brume habituelle de WhiteChapel se dissipe comme tous les matins de cet automne londonien, le corps d’une prostituée affreusement mutilé est découvert. Tout le monde est sur le coup. Les journalistes, la police, les badauds ne parlent que de ça. Face au peu de résultats de la police, impossible que Sherlock Holmes ne s’intéresse pas à l’affaire. Dirigeant tour à tour le plus grand des détectives et son acolyte le Docteur Watson, vous allez donc mener votre enquête parallèle afin de mettre fin aux agissements sanguinaires de celui qu’on ne va pas tarder à nommer Jack L’éventreur. Vous allez explorer toutes les pistes, analyser les scènes de crime, interroger les protagonistes de l’affaire, rassembler des indices, pour en retirer des déductions « élémentaires » qui vous mèneront vers différents suspects, puis vers l’odieux coupable. Pour ce faire, vous vous déplacez sur une carte pour aller d’un lieu à un autre, puis vous explorez la ville, dans une vue en caméra fixe ou bien à la première personne. Avoir donné ce choix est d’ailleurs une excellente idée. En caméra fixe, on profite de la mise en scène voulue par les auteurs, et la vue à la première personne est plus immersive.

Ceux qui sont familiers de l’univers de Jack l’éventreur seront en terrain connu, puisque le jeu respecte les faits établis, et en tire ses propres conclusions quant à l’identité du tueur. Connaître les faits avant de jouer est donc un avantage non-négligeable, mais ce n’est pas une obligation pour avancer dans l’enquête. Ceux qui ne se sont jamais intéressés à Jack découvriront dans le jeu les dessous de cette affaire. Les amateurs d’horreur pure risquent d’être déçus : ce n’est pas cet aspect qui est mis en avant dans le jeu, qui peine à donner le frisson. On se concentre avant tout sur l’enquête et ses mécanismes.

Les faits, juste les faits

En pratique, le jeu se décompose en deux gameplays bien distincts. Quand vous vous déplacez, les mécanismes de jeu s’apparentent à ceux d’un point’n’click : il faut trouver le bon objet et la bonne façon de s’en servir pour résoudre des énigmes plus ou moins tordues. La progression se fait très logiquement et pousse le joueur à la réflexion sans l’obliger à essayer au hasard de multiples combinaisons pour trouver la solution. C’est donc plutôt une réussite : on est rarement bloqué, ou jamais très longtemps, et le jeu n’impose pas des procédés pour allonger artificiellement sa durée de vie. On avance donc dans l’enquête avec une belle régularité jusqu’à sa conclusion après une petite quinzaine d’heures.

On peut reprocher quelques énigmes sans grand intérêt (aider quelqu’un pour qu’il aide quelqu’un pour qu’il accepte de nous aider), mais globalement tout s’enchaîne très bien et donne véritablement l’impression d’être un vrai détective de première catégorie. L’autre aspect du jeu prend l’apparence de divers casse-tête à résoudre pour découvrir des éléments clés ou pour faire ses déductions. Ils prennent la forme d’énigmes où il faudra décoder des messages, reconstituer des puzzles ou trouver de bonnes combinaisons. Leur intérêt est très variable. D’une façon générale, on peut trouver tous les éléments pour s’en sortir en se creusant un peu la tête, mais si certains sont bien vus et plutôt amusants, d’autres sont des épreuves laborieuses à passer. Les plus réussies, qu’on rencontre régulièrement, sont les tableaux de déduction ou de ligne temporelle sur laquelle il faut placer le moment du meurtre. Dans les premiers, il faut collecter les indices, et une fois cela fait, les utiliser pour croiser les informations qu’on peut en retirer afin d’en déduire des éléments nouveaux, qui eux-mêmes amènent Sherlock à tirer ses conclusions. Ce n’est pas très compliqué, mais c’est très intéressant à faire, car cela donne au joueur un rôle actif dans la résolution du crime, et cela montre la décomposition de la réflexion du détective. Même chose pour les échelles de temps pour lesquelles il est nécessaire de bien relire les rapports afin d’en retirer les éléments importants. Il aurait pu y avoir une troisième catégorie de gameplay avec les très nombreux dialogues du jeu, qui auraient pu être l’occasion de diriger la conversation avec habilité pour découvrir des indices, mais malheureusement ce n’est pas le cas. En effet, on doit se contenter d’interroger les témoins en explorant tous les sujets, et en écoutant avec attention ce qu’ils disent. On est très loin d’un Mass Effect, et tous ces dialogues, souvent longs, brisent le rythme du jeu. Il y a des moments où ils s’enchaînent, donnant ainsi l’impression de plus assister à une histoire que d’y participer réellement. Heureusement qu’ils sont très bien écrits, et qu’ils bénéficient du travail de bons doubleurs (sauf pour quelques personnages, comme le Dr Watson qui ne m’a pas vraiment convaincu). Il est tout de même regrettable qu’on ne puisse pas choisir sa langue, car l’anglais sous-titré aurait probablement renforcé l’ambiance d’une aventure se déroulant exclusivement à Londres. En tant qu’adaptation de jeu PC, le titre s’en tire plutôt bien, et l’usage de la manette n’est pas un problème. Comme il n’y a pas de curseur à l’écran, les points d’intérêt sont identifiés par des icônes quand on s’en approche, icône qu’on sélectionne facilement. Même si ce n’est pas aussi pratique qu’avec une souris et si certaines choses auraient pu être mieux optimisées, il n’y a pas de soucis de ce côté-là.

Bilan

On a aimé :
  • Une enquête sur console
  • Des efforts pour varier les énigmes
  • Un doublage globalement de qualité
  • Fidèle à la véritable histoire
On n’a pas aimé :
  • La réalisation faiblarde
  • Quelques problèmes de rythme
  • Pas de voix anglaises
  • Peu de liberté
Elémentaire, ma chère console

Au final, bien que souffrant de faiblesses réelles et non négligeables, Sherlock Holmes contre Jack l’éventreur est un véritable rafraîchissement sur console, tant il est le représentant d’un genre rarement exploité. Naturellement, c’est typiquement un jeu qui ne sera même pas regardé plus de deux minutes par beaucoup de joueurs, du fait qu’il n’est ni beau, ni spectaculaire : il faut au départ un minimum de curiosité pour le sujet ou pour ce type de jeu. Pour tous ceux qui veulent quelque chose de différent au milieu de tous ces jeux de tirs, de course ou de sport, celui-ci peut être une pause agréable. Si en plus vous êtes amateur d’énigmes policières, du légendaire Sherlock Holmes, de l’histoire du mythique Jack l’éventreur ou tout simplement de cette époque, alors l’aventure peut même être plus qu’accrocheuse, et vous passerez outre les faiblesses du titre. Enfin, pour ceux qui aiment tout cela, comme votre serviteur, le jeu sera même passionnant. Il ne vous reste plus qu’à voir dans quelle catégorie vous êtes…

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Sherlock Holmes Vs Jack L’eventreur

Genre : Aventure/Plates-Formes

Editeur : Focus Home Interactive

Développeur : Spiders

Date de sortie Europe : 19/11/2009

23 reactions

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Apollon13

28 nov 2009 @ 13:32

quand même dommage de vendre un jeu pareil si cher... 40€ sur PC, 60€ sur console... + 50 % c’est quand même un peu raide.

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Apollon13

28 nov 2009 @ 14:55

pardon 20€ sur pc. C’est donc du simple au triple.

streptos

28 nov 2009 @ 15:43

Tiens, la note a perdu une manette au profit d’un coup de cœur.

Billou

Rédaction

28 nov 2009 @ 16:47

C’était le vœux de Rone dès le départ ce 3 manettes + coup de cœur (il a vraiment été agréablement surpris par ce jeu), mais vu que cette note n’existait pas encore au moment de la mise en ligne du test, on a mis à jour tout à l’heure !

jaireimy

30 nov 2009 @ 02:11

Y’en a qui ont l’œil quand même ^^

Stéphan

08 avr 2013 @ 22:13

Les coups de cœurs ont été instaurés dans les tests, suite à un constat : Quid des jeux qui dégagent un quelque chose, une sorte de charisme qui plaira outre la qualité explicite d’un jeu ? Seuls les plus méritants provoquent des sensations incroyables, encore trop rares pour être signalés, et ce Sherlock Holmes contre Jack l’éventreur fut le premier jeu à bénéficier de ce système de coup de cœurs (même si quelques jeux testés en ont par la suite bénéficié rétroactivement.)


Voici ton indice : 4

La petite question fastoche qui va bien pour vérifier que tu es bien passé par ici, puisque tu vas devoir y répondre dans un commentaire (il suffit juste de lire l’article) :
Comment s’appelle le genre d’énigme pour lequel on doit collecter des indices pour les recouper ?


Et l’énigme pour trouver la prochaine étape :

Mon cœur est revenu pour quelques petites secondes avant de retourner ensuite au néant. Noooon ! Tout comme il t’a fallu trouver l’origine de mon cœur, il te faudra désormais te diriger vers l’origine du néant vidéoludique, avant que tu ne sois aspiré par sa nullité !

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CHaoS PaMoa

08 avr 2013 @ 22:20

les tableaux de déduction !!

Wipness

08 avr 2013 @ 22:24

Ce sont les tableaux de déductions !!!!

work44

08 avr 2013 @ 22:40

J’y étais. Il s’agit des tableaux de déduction.

WHo_DAT

08 avr 2013 @ 22:43

Le tableau de déduction est le genre d’énigme pour lequel on doit collecter des indices pour les recouper.

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