Test - IL-2 Sturmovik : Birds of Prey

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Lancée il y a tout juste 8 ans sur PC, la série des IL-2 venait alors concurrencer les fameux Combat Flight Simulator sur son terrain de jeu. Aujourd’hui, on ne peut pas dire qu’on ait vraiment de quoi contenter les appétits côté dogfights de la Seconde Guerre mondiale, et l’arrivée de ce IL-2 Sturmovik Birds Of Prey sera sans nul doute très bien vue par bon nombre de pilotes en mal de sensations ou lassés des avions modernes proposés dans Tom Clancy’s : H.A.W.X. ou Ace Combat 6.

  Faucon Millenium

D’entrée de jeu, on est marqué par une réalisation au niveau élevé : les avions sont parfaitement modélisés, les textures au sol, bien que généralement vastes et pas très garnies (il s’agit la plupart du temps de campagnes), sont très agréables à regarder des airs, et restent très correctes quand on s’en rapproche. A cela s’ajoutent la désintégration des avions sous les feus nourris de très bonne facture et des explosions, effets de fumée et giclées d’huile de bon aloi, renforçant un peu plus la très bonne impression que laisse le jeu à peine lancé. Malheureusement, tout ceci a un prix, et à de nombreuses reprises on sera désagréablement surpris d’assister à une baisse largement perceptible de framerate qui entache le tableau de la réalisation jusque là très bonne, notamment lors d’explosions d’avions proches de vous.

Par ailleurs, côté son, les musiques de Jérémy Soule (Oblivion, Icewind Dale, Guild Wars, …) sont souvent bien inspirées -parfois un peu décalées par rapport à l’action- et les bruits des moteurs propres à chaque avion changent selon la vue (ouf me direz-vous), rendant l’ensemble plutôt prenant. Petit bémol néanmoins avec les voix ratées de vos coéquipiers qui tentent de prendre un accent selon la campagne en cours ainsi que la conviction toute relative du pilote-narrateur que vous incarnez auront vite fait de ternir l’immersion.

Mais si vous espériez un bolide qui vous colle au fond de votre baquet, qui vous permette de dépasser plusieurs fois le mur du son, qui fasse des bips à tout va avec un ordinateur de bord ultra évolué, des cris stressants de vos partenaires, la fumée de roquettes un peu partout… vous vous êtes trompé de jeu. En effet, IL-2 Sturmovik Birds Of Prey vous permettra de voler, et c’est déjà pas mal. Les avions étant ce qu’ils étaient à l’époque, difficile de ressentir vraiment la vitesse de ce qui se passe à l’écran. Normal, il fallait être un peu à l’ouest pour attendre de Gaijin Entertainment qu’ils recréent les avions de l’Histoire juste pour procurer des montées d’adrénaline.

Là où on espérait peut-être un peu mieux par contre, c’est au niveau du challenge proposé par le jeu. En effet, les ennemis et les équipiers sont assez fades ; entendez par là que les abattre ne sera compliqué que selon le mode de pilotage choisi, pas à cause d’un quelconque génie ou réalisme de l’IA.

  Free as a bird

Le succès de la série des IL2 s’est forgé dès le début sur un gameplay qui se voulait réaliste et plus creusé que chez la concurrence ; et les fans seront ravis d’apprendre que cet épisode ne déroge pas à la règle !

Quel que soit le mode de pilotage choisi, la maniabilité à la manette sera déroutante pour les accoutumés des divers Tom Clancy’s : H.A.W.X. ou Ace Combat 6 qui avaient pour habitude d’accélérer et de freiner avec les gâchettes, de faire les lacets avec les boutons de tranche et de tirer avec les boutons colorés. Ici, c’est avec le stick analogique droit que vous accélèrerez (stick vers le haut), ralentirez (stick vers le bas) et ferez vos lacets (stick sur les côtés), avec la gâchette droite que vous mitraillerez et avec les boutons de tranche que vous larguerez bombes et roquettes. Reste un inévitable, la gestion de l’assiette avec le stick gauche, ça, ça ne change pas, et heureusement d’ailleurs. Enfin, vous pourrez regarder autour de vous en maintenant le stick droit appuyé et en le déplaçant (pas très pratique), regarder la carte avec les objectifs en appuyant sur le bouton B, donner des ordres avec le BMD (attaquer, rester en formation, couverture) ou encore changer de vue -externe, cockpit, intérieure sans tableau de bord et avec indicateurs- avec Y. Un choix de touches qui tranche donc avec la concurrence, et qui dépaysera pendant un bon moment plus d’un habitué aux jeux d’avions sur console. Par ailleurs, aucun niveau de difficulté type Facile, Normal, Difficile pour gérer l’agressivité de l’IA mais des niveaux de difficulté qui décideront des aides au pilotage dont vous bénéficierez.

Vous commencerez le jeu en mode Arcade : les décrochages sont rares, la vue externe est disponible, et enfin, le hub indiquant vitesse, altitude et munitions (illimitées) est présent, et bien qu’il soit horrible, il vous distillera les informations vitales à vos virées. L’avion, quel qu’il soit, se pilote plutôt facilement : vous virez quand vous voulez, vous faites vos lacets sans problème, et cette absence de difficultés pour piloter vous lassera peut-être vite du shoot’em up qui se présentera alors à vous. Il est agréable néanmoins de remarquer que chaque avion possède ses particularités au niveau de la maniabilité : certains sont plus véloces, plus agiles, ou au contraire, plus massifs et plus résistants.

Si vous trouvez cette facilité insultante pour vos capacités de pilote émérite, rien ne vous empêchera de passer votre brevet de pilote pour débloquer les modes Réaliste ou Simulation en passant par le didacticiel qui vous expliquera aussi les rudiments du gameplay du jeu. En mode Réaliste, vous devrez déjà faire plus attention à votre façon de pénétrer dans l’air, puisqu’un virage un peu trop brusque ou une quelconque manœuvre faite inconsciemment vous coûtera un décrochage, souvent assez difficile à rattraper. Vous aurez néanmoins droit au Hub mais les munitions ne seront (heureusement) plus illimitées. Enfin, les as du pilotage ou les amateurs de challenge pourront tenter l’aventure en mode Simulation, avec à la clé toujours des décrochages très fréquents, plus aucun Hub et donc l’obligation de se fier au tableau de bord de la vue interne qui est ici imposée. Celle-ci n’étant pas un modèle de clarté, autant dire qu’il faudra vraiment du courage ou de très bons yeux et un écran immense pour risquer l’expérience.

Côté avions, vous pourrez prendre en main une quarantaine de zincs au total dont les célèbres Hurricane MK, Mustang ou Spitfire. Malheureusement, il ne vous sera pas permis d’observer la modélisation détaillée de ces derniers ou encore vos manœuvres les plus acrobatiques via une quelconque fonction de replay, tout simplement absente.

  Three little birds

Côté modes de jeu, on se contentera de l’essentiel avec, pour le solo, un mode campagne qui comporte un didacticiel obligatoire au début (ainsi que pour débloquer tous les modes de difficulté), un mode campagne et un mode formation.

Le mode campagne d’IL-2 Sturmovik Birds Of Prey vous proposera de revivre le plus gros conflit mondial à ce jour à bord d’un avion et ce sur plusieurs territoires. Bataille d’Angleterre, Bataille de Stalingrad, Invasion de la Sicile, Poche de Korsun Tcherkassy, Bataille des Ardennes ou encore Bataille de Berlin, vous allez en voir du pays, et vous aurez l’occasion d’incarner à chaque fois un pilote différent dans vos pérégrinations. Les développeurs ont choisi de dynamiser un peu l’histoire sur laquelle repose le jeu et d’améliorer l’immersion, en ajoutant des images d’archive et en scénarisant la campagne principale, vous mettant dans la peau d’un pilote différent qui narre sa vision des évènements pour chaque campagne, sans pour autant réussir, loin de là.

Le nombre de missions pour chaque volet de la campagne est variable, mais vous en aurez une petite vingtaine à disposition au total, ce qui semble peu, je vous l’accorde. C’est sans compter sur la durée de celles-ci, puisqu’on arrive rapidement à des épisodes de 20/30 minutes après les premières d’entre elles. Néanmoins, les tâches à effectuer restent très banales puisqu’il s’agira en général d’attaquer des avions, de défendre des positions, de bombarder des éléments clés… Rien de bien folichon donc.

Chaque mission terminée vous permettra de débloquer divers éléments (des avions, des entrées pour l’encyclopédie, …) ainsi que des missions uniques pour une cinquantaine de dogfights supplémentaires. Pour en finir avec le solo, le mode formation vous laissera la main sur divers paramètres afin de créer vous-même vos joutes aériennes : nombre d’ennemis, arène, météo, armes, temps, carburant/munitions, … tout y est pour relancer temporairement l’intérêt d’un mode campagne un peu limité.

  Les oiseaux ne se cachent pas pour mourir

Une fois la campagne solo terminée -ou une fois lassé par sa redondance-, vous pourrez prendre part à des combats aériens jusqu’à 16 en ligne afin de mesure votre degré de maitrise des différents appareils. Les modes de jeu sont une nouvelle fois résumés à leur plus simple appareil (huhu), avec un mode combat, un mode combat par équipe, un mode capturer les aérodromes (tenter d’atterrir pendant un combat) ou un mode attaque (bombardement de positions) mais ils auront le mérite de relever l’intérêt des dogfights grâce à ce qui fait la force du multijoueurs : l’imprévu.

Les joueurs restent cependant assez rares, mais il est agréable de voir que même un débutant ne meurt pas trop rapidement. Les lags occasionnels poseront de gros soucis dans ce type de jeu où la précision est plus que jamais nécessaire.

Bilan

On a aimé :
  • La partie technique très réussie
  • L’ambiance générale
  • Accessible aux néophytes et aux joueurs expérimentés
On n’a pas aimé :
  • La répétitivité du solo
  • Les lags et le peu de joueurs en ligne
  • Chute du framerate lors des explosions
Lucy in the sky with diamonds

Fanas de jeux d’avions modernes ou futuristes, prenez garde : IL-2 Sturmovik Birds Of Prey n’est pas un jeu qui révèle son charme aux dilettantes, et ne procure de vraies sensations qu’aux courageux qui auront su élever le niveau de difficulté du pilotage, seul paramètre de difficulté gérable. La réalisation technique chiadée et les musiques épiques sauront convaincre les joueurs qui ne recherchent pas des impressions de vitesse uniquement, mais le jeu trouvera tout de même rapidement ses limites en solo, la faute à une répétitivité des missions et le régulier manque de panache. Le multijoueur en ligne ne sauvera que les courageux qui auront la patience d’attendre des adversaires dans les lobbys et qui ne seront pas lassés par les lags récurrents.

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IL-2 Sturmovik Birds Of Prey

Genre : Aviation

Éditeur : 505 Games

Développeur : Gaijin Software

Date de sortie : 04/09/2009

Prévu sur :

PC Windows