Le rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft refait parler de lui ces derniers jours. En mars dernier, la CMA britannique avait demandé à Microsoft de justifier plusieurs points de son argumentaire, conduisant ensuite l’organisme à affirmer qu’il n’était plus préoccupé par l’impact du rachat sur le marché des consoles. Sony n’était évidemment pas de cet avis et craignait notamment toujours l’impact d’une version « dégradée » de Call of Duty sur sa plateforme, poussant Microsoft à réitérer son engagement envers PlayStation.
Sony a toujours des craintes
Dans un document rendu public récemment, nous en apprenons un peu sur les craintes du géant japonais. En marge des conclusions de la CMA jugées « surprenantes, inédites et irrationnelles », Sony a expliqué à quel point il craignait que Microsoft propose une version PlayStation moins bonne que la version Xbox, ou toute autre forme de désavantage à sa plateforme.
Toute dégradation du prix, des performances ou de la qualité du jeu sur PlayStation ou tout retard dans la sortie du jeu nuirait rapidement à la réputation de Sony Interactive Entertainment et entraînerait une perte d’engagement et de joueurs.
Il expliquait également que les joueurs faisait très attention aux détails et à la moindre différence qu’il peut y avoir entre les versions Xbox et PlayStation des jeux, et prenait notamment en exemple les comparatifs de Digital Foundry et VG Tech pour illustrer ses propos en expliquant que ces derniers avaient une « grande influence » :
Les joueurs de Call of Duty sont passionnés, bien informés et sophistiqués. Ils s’intéressent à chaque titre de la franchise dès sa sortie, sont très attentifs au prix, à la qualité et aux caractéristiques d’un jeu et comparent régulièrement la qualité, les performances et les caractéristiques de leurs jeux préférés sur PlayStation et Xbox
Par exemple, dans la semaine qui a suivi la sortie de Modern Warfare II, Digital Foundry, un analyste de premier plan, a comparé les performances sur PlayStation 5 et Xbox Series X et S. Un autre spécialiste de l’industrie, VG Tech, a comparé les taux de rafraîchissement de Modern Warfare II sur PlayStation 5 et Xbox Series X. Les études montrent que ces types de comparaisons ont une grande influence
Sony concluait son argumentaire sur le sujet en indiquant que « les plantages, les freezes et les glitchs, ainsi que les graphismes et les temps de chargement ont un impact significatif sur la satisfaction des consommateurs » pour appuyer ses craintes sur le sujet.
Microsoft réitère son engagement
Dans une nouvelle réponse de Microsoft publiée le 3 avril dernier, il est de nouveau confirmé que Microsoft n’a pas l’intension de « refuser ou de dégrader l’accès à Call of Duty ou à tout autre contenu d’Activision sur PlayStation » et qu’une telle stratégie « irait directement à l’encontre des intérêts des joueurs au Royaume-Uni et dans le monde entier ».
L’intension de Microsoft est au contraire d’offrir davantage de jeux à un plus grand nombre de personnes sur davantage de plateformes et d’appareils, et ses récents engagements avec Nintendo et les plateformes de cloud gaming comme GeForceNOW, Boosteroid ou encore Ubitus vont également dans ce sens.
Si on sait qu’un accord de 10 ans concernant l’exploitation de la franchise Call of Duty a également été proposé à Sony, rappelons que rien n’a visiblement été signé entre les deux géants, et que le japonais pourrait aussi perdre gros si les organismes en charge d’évaluer le rachat validaient la transaction sans demander plus de concessions à Microsoft.
Le verdict de la CMA est attendu le 26 avril 2023, tandis que la Commission européenne s’exprimera le 22 mai prochain. Le Japon a de son côté validé le rachat le 28 mars dernier. Pour tout comprendre des enjeux de l’affaire, vous pouvez retrouver notre dossier complet sur le sujet.