Annoncé il y a trois ans déjà et presque dix ans après la parution du troisième opus, Diablo IV se laisse enfin approcher par le grand public à travers deux weekends de bêta ouverte. Les attentes sont hautes, en partie dues à l’accueil en demie-teinte des fans pour l’épisode précédent qui arborait un style visuel différent, mais qui avait réussi en partie à redorer son blason au fil de nombreuses mises à jour. Cette inquiétude est également attribuable aux différents écarts en termes de qualité imputables à la maison-mère Blizzard depuis quelques années sur ses nouvelles sorties. Alors, avons-nous droit à un Diablo Immortal bis ou bien est-ce que le Seigneur des Enfers est enfin de retour ?
Acte 1
Cette première bêta ouverte nous permet de choisir parmi trois des cinq classes que proposera le jeu à sa sortie, c’est-à-dire le Barbare, le Sorcier et le Voleur. Le Nécromancien ainsi que le Druide, quant à eux, se laisseront approcher le weekend prochain, lors de la deuxième et dernière phase de test.
S’offre à nous la première zone de jeu, qui rassemble le tutoriel et le premier chapitre (sur les cinq proposés dans le jeu final), avec un level cap fixé à vingt-cinq.
De quoi avoir déjà un bon premier aperçu du système de compétences de nos personnages et du feeling global du titre. Premier constat : le jeu est vaste, très vaste. Il nous aura fallu entre cinq et sept heures pour arriver à finir ce premier chapitre, en éludant de nombreux donjons optionnels. Des grottes et autres endroits à explorer remplissent la carte, laissent la part belle à la découverte.
C’est aux commandes d’un Barbare que nous nous sommes aventurés sur ces nouvelles terres, munis de nos haches et diverses armes contondantes.
Peu ou pas de surprise dans un premier temps, la maniabilité à la manette est toujours aussi bien pensée. Viennent ensuite les premiers niveaux qui apportent leurs classiques points de compétence à attribuer. L’arbre de skill a été revu et corrigé, proposant différents paliers et orientations possibles pour le build de notre personnage, comme l’attribution de plusieurs points de compétences dans un seul pouvoir afin d’en améliorer la puissance, ou d’ajouter des modificateurs pour en altérer l’usage. Le tout semble très bien pensé et ouvre de nombreuses perspectives. Et rassurez-vous, la décharge d’endorphine liée à un drop d’item légendaire est toujours bien présente.
Même s’il est difficile de se faire une opinion définitive à ce sujet en seulement vingt-cinq niveaux, le peu que nous avons pu observer paraît très prometteur. Si les amoureux de la licence risquent d’être comblés, le titre n’oublie pas pour autant les nouveaux venus, proposant une aide à base de fenêtres pop-up pour accompagner nos premiers pas. N’ayez donc crainte si vous n’avez jamais joué aux précédents opus, les néophytes sont les bienvenus !
Un brin de nostalgie
Visuellement, difficile de ne pas remarquer le contraste entre ce Diablo IV et l’épisode précédent. On assiste ici à un véritable retour aux sources. Finies les explosions de couleurs flashy et les décors arborant des teintes chaudes, nous retournons à l’ambiance sale et crade que l’on pouvait avoir dans les deux premiers épisodes de Diablo.
Le choix graphique des décors en quasi-photoréalisme est du plus bel effet, en particulier grâce aux effets de lumière qui subliment chaque instant. Mais outre le rendu visuel, c’est l’aspect très brutal des scènes qui nous a rappelé les premiers Diablo. Des torrents de sang peignent les panoramas, des tentacules venus des enfers tapissent le sol des donjons, des créatures difformes sont empalées en arrière-plan, etc.
Côté biomes, nous avons eu l’occasion de passer à travers des marais, des montagnes enneigées, d’anciens champs de bataille et plusieurs villes/villages, tout cela uniquement dans le premier chapitre. Les différents endroits explorés sont peuplés de nombreux PNJ proposant des interactions diverses, comme des quêtes secondaires ou des échanges commerciaux, rendant l’ensemble très vivant. Mais ce n’est pas tout, puisque le monde est désormais partagé avec d’autres joueurs en ligne.
Destiny’s child
C’est d’ailleurs une des grandes singularités de cette nouvelle itération, le monde que nous explorons est connecté. Pour faire une comparaison très simplifiée, imaginez un système similaire à celui de Destiny, où nous pouvons croiser de nombreux joueurs dans les hubs (les villes), participer à des événements spontanés sur la carte ou bien tout tout bonnement créer un groupe afin d’aller arpenter des donjons à plusieurs.
Des instances particulières, comme des boss éphémères, sont d’ailleurs planifiées.
Cette vision d’un monde partagé cause malheureusement des soucis inhérents à la pratique, comme la connexion internet obligatoire. Connexion qui dépend des serveurs de Blizzard, qui ont connu quelques phases de stress durant ce weekend.
Le jeu est d’ailleurs dépourvu de chargements dans l’exploration de la carte de base, se reposant sur les serveurs pour gérer les différents éléments, ce qui amène parfois le joueur à buter contre des murs invisibles. Espérons que l’infrastructure réseau tienne le coup, le lancement de Diablo 3 nous ayant laissé un goût amer à ce sujet.
Vivement la suite
Pour faire court : oui, ce Diablo IV a répondu à (voir même excédé) nos attentes. Il nous aura été difficile de reposer la manette tant la formule de ce classique du ARPG fonctionne toujours aussi bien. Magnifié par une réalisation hors pair, ce retour aux sources est presque un sans-faute pour le moment.
Espérons que les chapitres suivants seront comparables en termes de qualité et que le endgame tiendra ses promesses, mais pour l’instant nous avons hâte de pouvoir nous plonger pleinement dans cette aventure qui s’annonce particulièrement réussie. Nous garderons une petite réserve quant à la stabilité des serveurs, connaissant le mauvais pli récent des sorties de Blizzard,et la monétisation globale du titre. Les développeurs ont garanti que seul du contenu cosmétique serait présent de manière payante, il ne reste plus qu’à voir si les engagements seront tenus.
Les portes de la bêta se réouvrent vendredi prochain à 17h, en espérant que les serveurs tiennent le coup. Quant au jeu complet, le rendez-vous est déjà pris pour le 6 juin.
Preview réalisée sur Xbox Series X.