L’Amérique du Nord est en proie, depuis plusieurs mois, à un mouvement de syndicalisation de la part des salariés de l’industrie vidéoludique. Touchés par des conditions de travail pénibles et des attitudes parfois déplacées de leurs supérieurs, travailleuses et travailleurs s’organisent et s’unissent pour améliorer les choses. C’est le cas des employés de Keyword Studios, au Canada.
S’unir pour changer
Keywords Studios n’est pas, à proprement parlé, un éditeur ni un développeur de jeux vidéo. Il s’agit d’une société apportant son expertise technique pour des développeurs dans les domaines de l’art, de la musique, du son ou de l’assurance qualité. Fondée en 1998, la société a depuis ouvert de nombreux bureaux, dont celui d’Edmonton au Canada, qui travaille notamment sur Mass Effect Legendary Edition ou Dragon Age : Dreadwolf. Aujourd’hui, ce sont pas moins de 16 salariés du service qualité qui annoncent se syndiquer.
Les Studios Keywords acceptent le vote des 16 employés d’Edmonton qui ont choisi de se syndiquer. Nous apprécions nos employés et continuerons de nous efforcer constamment d’être un bon employeur. En tant qu’organisation, nous voulons assurer une expérience engageante à tous nos employés et nous prenons au sérieux toutes les préoccupations de notre personnel. Nous continuerons d’avoir un dialogue continu avec toutes les personnes de l’équipe d’Edmonton, alors que nous allons de l’avant ensemble, en apprenant et en nous améliorant toujours.
Abattus par des conditions salariales en baisse, les salariés ont envisagé la possibilité de se réunir en syndicat, après qu’une ordonnance de la direction du groupe leur impose le retour du travail en présentiel. Constatant que cela leur engageait des frais annexes de transport et un manque de flexibilité par rapport au télé-travail. Afin d’éviter le conflit ou la démission, les salariés ont opté pour la voie de la négociation et du dialogue :
Nous nous sommes tous réunis et avons commencé à parler de ce à quoi cela ressemblerait en termes de coûts pour chacun d’entre nous individuellement. Nous avions le choix. Nous pouvons soit essayer d’arrêter et aller trouver un autre emploi, mais nous aimons ce que nous faisons. Nous ne voulons pas partir. Nous avons donc décidé d’essayer de former un syndicat pour voir si nous pouvons apporter des changements positifs dans notre milieu de travail.
Une situation plus douce que celle qu’ont connu les employés de Raven Software ou Activision Blizzard ces derniers mois, mais qui vient toutefois rappeler la précarité des salariés du jeu vidéo en Amérique du Nord. Cela met en exergue le manque de protection sociale et les défaillances du système « à l’américaine », un système désormais de plus en plus contesté.
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