La semaine se termine plutôt mal pour Bungie. Une enquête conduite par nos confrères d’IGN révèle que le studio derrière la licence Destiny est source d’un environnement toxique, mais le principal concerné s’acharne à faire changer les choses.
Des révélations qui font tache
Ubisoft et ses NFT, Activision et son conseil d’administration qui exaspère ses salariés... Ces derniers temps, l’industrie du jeu vidéo traverse une grosse zone de turbulences et c’est peu de le dire.
Pour ne rien arranger, Bungie s’est lui aussi invité à la fête avec une affaire des plus délicates qui risque d’écorner l’image de l’entreprise. Nous avons en effet appris que le studio a été soumis à une enquête il y a plusieurs jours, après que des accusations portant sur sa culture d’entreprise jugée toxique aient été divulguées à son encontre.
L’entité se voit ainsi accusée de sexisme envers ses employés féminins pendant que leurs homologues masculins bénéficient d’une espèce de protection garantie par les responsables des ressources humaines. À cela vient également s’ajouter du crunch, et pas moins de 26 témoins voulant rester anonymes insistent sur le fait que l’entreprise n’est pas aussi géniale qu’elle le laisse paraître aux yeux du grand public.
Ces constatations sont le fruit d’une enquête menée depuis plusieurs mois par nos confrères d’IGN.
Leurs investigations ont également mis en lumière, plusieurs histoires de microagressions, ou encore de la difficulté pour les femmes de faire entendre leurs voix pendant les réunions du groupe. De nombreux salariés ont souvent essayé d’alerter la direction suite à tous ces comportements, mais leurs nombreuses plaintes sont souvent restées sans réponse.
Une situation pour le moins difficile à gérer chez Bungie, qui voulait se porter comme un réformateur au sein de ses effectifs après la découverte de l’affaire Activision. Bien mal lui en a pris. Les récentes révélations ont contraint Gayle d’Hondt à prendre une décision radicale.
Celle qui était responsable du pôle RH depuis 14 ans a en effet décidé de démissionner avec effet immédiat ainsi qu’elle l’a annoncée dans un mail interne où elle explique avoir elle-même été victime d’abus par un employé dont elle préfère taire le nom, puisque celui-ci a été renvoyé quelque temps après l’incident :
J’ai fait tout ce que je pouvais pour m’assurer que tous ceux qui travaillent chez Bungie bénéficient d’un environnement de travail sûr, accueillant et favorable. Je suis fière du travail que j’ai fourni pour cette entreprise. Je crois avoir fait des recommandations qui allaient dans le meilleur intérêt de notre personnel et au service de l’entreprise que nous souhaitons devenir.
Je pense aussi que nous avons commis des erreurs et que, pour devenir la meilleure version de nous-mêmes, nous devons les reconnaître et les affronter, sans peur et avec lucidité, afin de devenir l’entreprise que nous pouvons être, et de surcroît évoluer ensemble.
Le patron de Bungie s’excuse et assure faire son possible pour que les choses s’améliorent
Loin de nier les accusations portées à son encontre, Pete Parsons, PDG de Bungie, prend personnellement ces déclarations, mais assure que l’entreprise s’améliore lentement mais sûrement au fil du temps :
Nous sommes conscients que ces actions ou, dans certains cas, notre inaction, ont causé de la souffrance à ces personnes
Bien que les faits soient établis, il est important de préciser qu’aucune plainte formelle n’a encore été déposée contre le studio au moment où nous écrivons ces lignes. L’avenir dira si les choses sont amenées à changer.
