Le handicap et jeu vidéo : c’est possible, portraits croisés

«Des acteurs qui font avancer la cause» le 9 décembre 2017 @ 10:582017-12-09T02:33:30+01:00" - 1 réaction(s)

Le 3 décembre dernier avait lieu la journée Internationale des personnes handicapées et à cette occasion, Xbox France a lancé la semaine de l’accessibilité avec le programme #TousGamers, et par la même occasion a donné un coup de projecteurs sur différents acteurs du milieu.

Plusieurs personnes évoluant dans le milieu du handicap sont intervenues durant cette semaine pour évoquer des problématiques que l’on connait hélas trop peu. Il s’agit pourtant d’un sujet de taille puisque aujourd’hui, environ 12 millions de Français se trouvent en situation de handicap, soit presque 20% de la population.

Voici donc quelques portraits de ces personnes qui font avancer la cause en France. Chacun à sa manière et avec souvent trop peu de moyens, mais de beaux résultats.

Jérôme Dupire, enseignant à l’Enjmin et chercheur au CNAM

Jérôme est enseignant à l’école nationale du jeu et des médias interactifs numériques d’Angoulême et chercheur au CNAM sur l’accéssibilité du numérique et du jeu vidéo

Hichem, gamer en situation de handicap

Hichem, alias DJ H, est un joueur qui ne peut pas se servir de ses mains et qui s’est fait construire une manette spéciale par son papa. Cette manette lui permet de jouer avec ses pieds et il explique comment on pourrait améliorer l’accessibilité dans le jeu vidéo, et notamment avec l’aide de périphériques tels que Kinect.

Stéphane Laurent, éducateur spécialisé - GameLover

Stéphane Laurent travaille dans l’association des Papillons Blancs de Roubaix-Tourcoing qui a créé GameLover, une structure dont l’objectif est de tester des jeux vidéo sous l’angle du handicap et de noter les jeux selon différents critères d’accessibilité. Ceci afin que les joueurs atteints de handicap puissent trouver un jeu adapté. Très bonne idée, non ?

David Combarieu, créateur du projet HandiGamer

David Combarieu a créé HandiGamer, une structure dont le but est de créer des manettes adaptées aux joueurs en situation de handicap, sur-mesure. David travaille ainsi avec son fils Théo sur la conception des manettes adaptées à chacun.

Just One Hand : un joueur engagé

Flavien Gelly, alias Just One Hand, joue depuis longtemps à une main et explique de façon très claire les différentes problématiques qu’il peut rencontrer, mais aussi les solutions qui existent, et ce qu’il serait possible de faire davantage pour rendre les jeux plus accessibles. Jetez donc un œil à sa chaîne Youtube !

Capgame : l’association pour promouvoir l’accessibilité des jeux vidéo

Capgame est une association qui cherche à facilité l’accès aux jeux vidéo pour les personnes en situation de handicap. Sur son site, Capgame aborde le handicap du point de vue des développeurs (recommandations), mais aussi et surtout du point de vue des joueurs, en évoquant entre autre une panoplie de solutions de manettes adaptées. Par exemple, une manette Xbox One qui permet de jouer à une seule main avec un joystick au dos ou encore les manettes contrôlables à la bouche. Capgame évoque entre autre le Projet Iris qui permet de commander des jeux avec ses yeux, vidéo ci-dessous.

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Date de sortie : 22/11/2013
Date de sortie Xbox One sans Kinect : 09/06/2014
Date de sortie Xbox One S 2To : 2/08/2016
Date de sortie Xbox One S 500Go/1To : 23/08/2016

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Oaistar

09 déc 2017 @ 21:13

Je souhaite apporter mon témoignage personnel car c’est un sujet qui me tient à coeur.

J’ai été victime d’un très grave accident de canyoning en 2015. J’ai eu une lésion du plexus brachial droit. C’est du jargon médical et pour faire simple, les nerfs de mon bras droit ont été touchés et j’ai perdu l’usage complet de ce bras. Vous voyez Jamel Debbouze ? Pareil.

Les toubibs étaient incapables de me dire si ça allait revenir et je suis resté avec mon bras et ma main entierement paralysés pendant 3 mois. Puis c’est revenu petit à petit. Et aujourd’hui j’ai récupéré un bras a peu près normal, après 2 ans de rééducation.

Je passe les aspects psychologiques et physiques, ce n’est pas le sujet.

Je centre mon post sur le sujet de l’article : l’handicap et le jeu vidéo (et plus particulièrement la Xbox one).

J’ai toujours été un gros joueur et ce depuis le cpc 6128 (j’ai 36 balais).

Je venais de faire l’acquisition d’une One que j’avais préféré à la PS4 pour des raisons qui seraient encore une fois hors sujet.

Pendant les premiers mois d’une telle catastrophe, je peux vous assurer que les jeux vidéo sont le cadet de nos soucis. Tout s’effondre et on essaie surtout de ne pas devenir fou. Les seules préoccupations sont son avenir, son travail, ses enfants (liste évidemment non exhaustive). Comment rester un homme et comment pouvoir continuer à être un père pour mon cas personnel.

Et puis les progrès aidant, il m’a été permis d’espérer à vivre a nouveau une vie normale, avec tous les plaisirs du quotidien qui vont avec et dont on ne se rend absolument pas compte en temps normal.

Lorsque j’ai pu plier mon index, j’ai essayé de lancer la MCC qui m’avait fait craqué pour la One. Mais sans pouce droit on fait comment ? Et je crois que c’est à ce moment là que j’ai réalisé que les jeux vidéo c’était fini pour moi. Je n’étais plus capable d’exercer une de mes principales passions. Et je ne parle même pas de mes autres passions : jouer de la basse, monter sur ma moto.

Je me retrouvai face à cette boite noire si chèrement acquise et désirée, en étant capable de m’en servir que pour matter Netflix...

Ça me rendait dingue. J’aimais trop jouer et je n’étais même plus capable de tenir un pad.

Alors j’ai parcouru le marché Xbox en long large et travers et j’ai fini par installer The Pinball Arcade.

Le majeur s’était enfin remis à bouger à son tour et au début j’avais suffisamment de force et d’endurance dans mes deux doigts pour faire des sessions de quelques minutes. Et petit à petit mon endurance augmentait.

Les jeux de flipper n’ont jamais été ma tasse de thé. Vite fait, pour tester une démo ou un f2p. Comme beaucoup d’entre nous je pense. Mais je peux vous assurer que j’ai passé des heures sur ce jeu et que je remercie de tout coeur les développeurs de ce jeu de m’avoir permis d’oublier, le temps de perdre mes 3 billes, que je ne pourrai peut être plus être en mesure de jouer à un vrai flipper dans un mauvais PMU.

Alors mon histoire fini bien. J’ai eu énormément de chance. J’ai fini COD advanced warfare ce matin (oui j’ai trois épisodes de retard lol) et j’ai hâte qu’arrive Noël pour que ma fille ouvre la switch que je lui (nous) ai offerte. Tout ça n’est qu’un horrible et mauvais souvenir.

Mais je n’oublierai jamais ce que j’ai traversé et ce que l’on ressent quand on est handicapé. Je n’oublie pas ceux qui n’ont pas eu la chance d’en sortir. Cet article me touche beaucoup et je vous remercie chaleureusement d’aborder ce sujet.

Ça nous semble tellement loin de nos quotidiens... Jusqu’à ce que ça nous tombe sur la gueule...

Voilà pour mon témoignage, je tenais vraiment à partager ça avec notre communauté, nous autres addicts :) car on se sent bien seul face à notre One quand on n’est plus en mesure de se servir d’un pad !

Prenez soin de vous et faites gaffe en canyoning ;)