Comment oublier la déception FIFA 07 ? Une amputation de stades et de ligues avait largement écorché l’enthousiasme que l’on plaçait dans ce titre sur Xbox 360. Et même si le jeu avait moins à rougir face à son concurrent PES, il n’en restait pas moins un jeu moyen : capable d’occuper le fan de foot certes, mais pas de déchaîner les passions.
Le match retour
Le premier contact avec FIFA 08 peut être déconcertant : Ronaldinho, l’icône du football-spectacle, est seul avec le ballon face au but. On commence à le diriger comme on le souhaite, on s’amuse à sortir toutes ses cabrioles en jonglant avec les gachettes et les sticks. Tout est aisé, tout est rapide. FIFA serait-il retombé dans ses travers ?
Il est trop tôt pour le dire car ceci n’est que le mode Arène du jeu. Un joueur, un ballon, un but et un gardien, c’est à dire le strict nécessaire pour prendre en main le jeu et se divertir en attendant que le match démarre. Il s’agit donc d’un amuse-bouche très intelligent puisque lorsque la galette du jeu est lancée vous serez tout le temps en train de naviguer dans les menus ou en train de jouer, les chargements se faisant de façon « transparente » dans ce mode. Dommage qu’il fasse également office de mode entraînement, on aurait préféré un tel mode à part, plus complet, avec notamment la possibilité de jouer à l’attaque/défense avec le nombre de coéquipiers désiré. C’est donc assez inexpérimenté que l’on entre dans notre premier match...
Quel choc ! L’entrée des joueurs, le vacarme du stade et les commentaires nous plongent de suite dans une véritable ambiance de match ! Rien n’a l’air faux maintenant, tout a été copié des retransmissions TV. Mais il est déjà temps de commencer à jouer alors que nos joueurs s’impatientent pour le coup d’envoi.
Deuxième choc manette en mains : le jeu est plus lent, plus « posé » que ce à quoi l’on s’attendait. Il est devenu extrêmement difficile d’avancer dans le terrain sans faire de passes et quand bien même vous en faites, vous tomberez nez à nez avec un véritable bloc défensif. On ne peut jouer qu’en construisant son jeu, il n’y a pas d’alternative. Fait assez révélateur, les « Skill Moves » (dribbles élaborés) ne sortent plus aussi facilement en plein match, on doit vraiment persévérer dans la construction de ses actions quitte à reculer lorsqu’on se retrouve bloqué pour ainsi faire monter la défense adverse et avoir une chance de se créer des espaces. Savoir réorienter le jeu, à l’aide d’un ballon en transversale par exemple ou bien savoir quand accélérer le jeu seront des techniques que vous devrez maîtriser pour avoir l’opportunité de prendre la défense adverse à défaut. Il est d’ailleurs recommandé aux joueurs habitués à PES de faire un tour dans les menus et de règler le degré de simulation que vous proposera le jeu, il sera notamment plus aisé de doser ses passes et de reprendre plus rapidement le contrôle d’un footballeur non sélectionné. Il est donc terminé le temps de la traversée du terrain avec un seul joueur enchaînant dribble sur dribble ou bien des débordements sur les ailes suivis de centres toujours transformés en buts : l’IA des défenses vous mettra au défi de les supplanter, pour pouvoir planter.
Vous l’aurez compris, ce FIFA 08 est un jeu assez difficile au premier abord mais très stimulant. Quel plaisir de construire ses actions dans cette ambiance authentique ! FIFA semble avoir pris le meilleur chez son concurrent PES, le gameplay. La balle est enfin vraiment désolidarisée du joueur qui la conduit et les contacts entre joueurs ne mentent pas.
C’est une vraie révolution dans le gameplay de FIFA : alors que celui-ci ne semblait connaître que la gachette « course », voilà qu’il est maintenant affublé de la gachette « temporisation ». Cette dernière sert à ralentir le joueur, lui permettant de mieux protéger sa balle mais aussi d’augmenter sa précision avant un tir ou une passe, ou bien de préparer un Skill Move. Cette jouabilité est un bonheur et on réalise que les efforts d’Electronic Arts (et le débauchage de talents de Konami ?) paient enfin. La courbe d’apprentissage sera raide mais le jeu en vaut la chandelle. Seule ombre au tableau, dommage que l’équipe de développement ait cru bon de retirer les arbitres du terrain (ce qui nous rappelle les abus passés d’un certain jeu).
