Quel marché plus juteux que les jeunes brebis de moins de 10 ans, ces féroces chatons capables en une crise dans un grand magasin de convaincre jusqu’aux plus grands orateurs ? Cela étant, ce Skylanders Spyro’s Adventure auquel nous avons pu jouer un chouillat après une présentation conséquente a toutes les chances de laver l’image assez médiocre qu’ont la plupart des jeux de cette catégorie. Et afin de clore dignement les nombreuses previews que Xboxygen a pu pondre pour vos beaux yeux cette semaine, voilà LA preview que tout le monde attendait. Les personnes sans enfant, s’abstiendront, mais elles passeront à côté d’une belle tentative d’apporter de l’originalité à un vidéoludique souvent considéré comme un peu morne.
Dis papa, c’est quoi cette bouteille de lait ?
Skylanders, pour ceux qui n’auraient pas du tout suivi, est une nouvelle itération des aventures de Spyro le dragon violet qui a sévi en premier sur PlayStation 1. Ici, la volonté d’Activision, et l’essence même de l’originalité de ce titre, a été de lier le monde du jouet et celui du jeu. En effet, hors de ce qu’on voit à l’écran, le jeu en galette est accompagné d’un socle d’une quinzaine de centimètres de diamètre et de 3 figurines (dans le pack de base). Ces figurines en plastique sont vraiment bien designées et plutôt variées dans l’ensemble. Les créatures ont un côté pokemon sans pour autant avoir l’air d’appartenir au même univers enfantin.
L’idée est que chaque jouet est une entité unique, qui prend vie à l’écran dès qu’on la pose sur le socle et qui est exportable à loisir ; Activision propose des figurines inter-compatibles entre les différentes versions du jeu : Xbox 360, PS3, Wii et même DS ! En fait, quand vous jouez, quelle que soit la version, vos attributs (objets ramassés, parfois spécifiques à la console, etc) sont synchronisés avec votre avatar réel, qui peut rejoindre une partie d’un autre joueur sur une autre console.
Hormis cette ingénieuse possibilité de pouvoir trimballer son mec un peu partout, il y a bien sûr la possibilité de soi-même interchanger les créatures avec lesquelles ont joue, soit pour varier les styles, soit pour passer certains passages obligatoires (pour activer un interrupteur derrière une porte fermée par exemple).
Trois bêtes pour les contrôler toutes
Si j’ai précédemment annoncé 3 personnages de base, c’est parce que bien évidemment il y en a plus. Au total, 13 figurines étaient présentes durant la présentation, mais rien ne dit que d’autres monstres viendront les rejoindre par la suite. Les 3 de base permettent de finir le jeu mais les autres devrait autoriser le joueur à accéder à des zones inaccessibles autrement. Les statistiques des monstres, d’un point de vue chiffres, étaient assez différentes ; à voir si dans le jeu elles s’expriment vraiment ou si on ne les ressent guère. Côté prix, chaque figurine sera vendue dans les 10€, et des packs avoisinant les 20€ permettront d’en acquérir plusieurs d’un coup (3, ou avec des objets spéciaux). La sélection des 3 monstres présents avec le jeu variera en fonction de la console, et une version Dark Spyro sera disponible en exclusivité pour la version DS.
Et sur l’écran, ça donne quoi ?
Au niveau du jeu, parce que ça reste ce qui nous concerne le plus quand même, il s’agissait d’un gameplay à la 3ème personne alternant phases d’action, de plates-formes ou de puzzles, chaque genre étant réduit à un niveau de simplicité adapté aux plus jeunes. Deux boutons pour frapper ou faire des roulades offensives, des blocs à pousser, ... rien de bien compliqué, le tout dans un univers très coloré qui ne fera pas cracher ses trippes à la console. Bien évidemment, au vu du système de portabilité des jouets, il sera possible de jouer à 2 en coop ou en duel dans une vingtaine d’arènes différentes avec leurs spécificités (pièges à éviter par exemple) pour tenter de faire la misère à son ami du moment et lui piquer un trésor.
La compatibilité avec la 3DS était plutôt simple : un socle un peu plus petit faisait la synchronisation sans fil avec la console, comme les version consoles de salon. La version portable était néanmoins adaptée d’un point de vue gameplay pour permettre des parties plus rapides et simplifiées.
Dis-moi Bilanman
Ce Skylanders Spyro’s Adventure n’est bien évidemment pas un jeu pour tous les publics. Les amoureux de flingue ou de sang n’y trouveront certainement pas leur compte, mais le pari d’Activision de relier enfin le réel au virtuel au moyen de jouets à la réalisation réussie et d’assurer leur viralisation par une portabilité inter-consoles est une vraie bonne surprise. Reste derrière ce concept plaisant un jeu de plate-forme pour les enfants qui semblait se tenir sans révolutionner le genre.
Dommage parceque sinon y’avais du potentiel.