Annoncé en juin 2021, Redfall s’est dévoilé au gré d’événements organisés par Xbox au cours des deux dernières années, notamment depuis le Xbox & Bethesda Games Showcase de juin 2022 et surtout depuis le Xbox Developer Direct qui s’est tenu il y a deux mois. Depuis cette dernière conférence, nous avons découvert la date de sortie du jeu - fixée au 2 mai - mais aussi des détails sur la version physique, le cross-play, la personnalisation et bien d’autres choses.
À moins de deux mois de la sortie officielle de Redfall, nous avons eu la chance de nous rendre dans les bureaux de Bethesda pour essayer le dernier jeu d’Arkane Austin durant plus d’une heure et demie. Redfall peut-il être la belle surprise concoctée par le studio pour ouvrir le bal des grosses exclusivités Xbox de 2023 ?
Arkane Austin s’attaque au shooter en open-world
Alors qu’Arkane Austin est connu pour son travail sur Dishonored 2, Prey et Deathloop, le scepticisme des joueurs fut légitime lorsque l’on apprit que le studio voulait s’attaquer à un genre très en vogue et qui s’est beaucoup répandu à travers diverses licences depuis plusieurs années. Le studio n’en reste pas moins expérimenté et créatif ; pour le directeur d’Arkane Austin qui était présent pour l’événement, Redfall est à ce jour leur jeu le plus abouti, l’accomplissement de tout ce qu’ils ont fait en y ajoutant le côté coopératif et open-world.
Au cours des derniers mois, Redfall n’a cessé d’être comparé à plusieurs licences telles que Back4Blood ou encore Far Cry, mais Bethesda précise que Redfall est un jeu unique n’ayant pas de concurrent particulier sur le secteur. Selon eux, il est possible - à la limite - de comparer le jeu au dernier Borderlands, mais nous vous expliquerons plus loin en quoi Redfall se démarque de ses pairs. En termes de direction artistique, que ce soit visuellement comme dans la narration et la finesse des textes, nous retrouvons réellement la patte Arkane et ça fait vraiment plaisir.
La carte et l’univers de Redfall : rien de révolutionnaire, mais un traitement réussi
Commençons par le théâtre des péripéties de Redfall qui n’est autre que la ville éponyme. On ne peut pas dire que cette bourgade insulaire du Massachusetts révolutionne le genre (l’impression d’avoir vu pléthore de films et de jeux vidéo d’horreur/paranormal se déroulant dans ce contexte), mais Arkane réussit pourtant son coup sur différents aspects. Déjà, la carte n’est pas spécialement gigantesque, mais elle est assez variée, bien fournie et détaillée pour être intéressante. Il n’y a pas de remplissage, c’est immersif, il y a toujours quelque chose à observer et rien n’est laissé au hasard. La ville est séparée en différents quartiers, chacun possédant une atmosphère, une architecture particulière, des éléments marquants…
Le travail effectué sur le level design de Redfall est aussi notable avec pas mal de verticalité et des mécaniques de déplacement aussi agréables que permissives. C’est un excellent point qui offre différentes dimensions à chaque combat, essentiel pour un open-world nous laissant autant de liberté. Notons d’ailleurs que tout se fait à pied dans Redfall, car il n’y a pas de véhicules, mais comptez une dizaine de minutes pour traverser la carte de bout en bout sans vous faire attaquer.
Nous restons néanmoins un peu sceptiques en retrouvant une formule de zones à libérer pour avancer dans l’histoire et qu’on se le dise tout de suite, c’est de ça qu’il s’agit. Nous n’allons pas épiloguer sur cette mécanique devenue particulièrement populaire à travers les jeux Ubisoft, mais Redfall adopte la même recette.
Durant notre essai, nous avons pu partir en chasse avec quelques missions et pour la faire courte, nous devons libérer chaque quartier pour accéder aux missions finales du jeu et le terminer. Comment libérer ces zones ? En aidant des humains pris en otage, en tuant des lieutenants vampires, en détruisant des nids, etc. Cet aspect ne nous a pas particulièrement enchanté, mais il faudra voir ce qu’il en est à la sortie du jeu sur des sessions plus longues.
Les talents de narration d’Arkane : potentiellement le meilleur atout de Redfall
Le travail narratif effectué par Arkane Austin sur Redfall est assurément l’un des meilleurs atouts du jeu. Arkane nous a habitués à cela dans ses productions et le jeu peut clairement se démarquer de ce côté-là. Sur les quelques missions effectuées et notamment sur une mission principale, nous avons vraiment été surpris par la qualité de la mise en scène, des doublages, mais aussi de l’écriture. C’est fin, parfois drôle et piquant, parfois plus émouvant… De plus, l’univers du jeu regorge de notes à lire et de livres à découvrir pour mieux comprendre le lore du jeu et les origines de l’invasion de vampires sévissant à Redfall. Nous retrouvons encore une fois l’ADN Arkane à ce niveau-là : rentrer dans une maison, observer une tache de sang, lire des notes, découvrir une histoire alternative qui nous plongera dans une nouvelle quête secondaire… Il serait difficile d’épiloguer sur la narration après seulement une heure et demie de jeu, mais nous pouvons être certains d’avoir droit à une histoire digne de ce nom dans Redfall.
Malgré le fait que le jeu soit entièrement coopératif, Arkane et Bethesda ont aussi proposé un mode solo en pensant aux fans originels des jeux d’Arkane préférant jouer seuls et cela va de pair avec une narration de qualité. Nous avons néanmoins découvert l’existence d’un système propre au mode coopératif qui souligne l’attention portée à l’écriture du jeu par Arkane. En effet, si vous jouez en coopération avec un ou plusieurs amis, que chacun utilise un personnage différent et que vous conservez ces derniers à chaque partie sur la sauvegarde, vos personnages vont créer un rapport de confiance. Cette relation va évoluer au fil de vos aventures et il permettra de débloquer des lignes de dialogues inédites et uniques propres aux liens qu’entretiennent ces compagnons d’armes. Utiliser des personnages différents et jouer en coopération permettra non seulement de bénéficier d’une expérience optimale et de vivre les combats autrement, mais aussi d’en apprendre plus sur le lore du jeu et ses protagonistes. Nous n’avons cependant pas pu tester ni voir cela dans cette session solo d’une heure et demie.
Des personnages aux capacités uniques et une liberté totale dans le style de combat
Au lancement, Redfall nous permettra de jouer avec quatre aventuriers singuliers possédant des capacités, des styles de jeu et des armes différentes, mais aussi des caractères bien marqués. Ces derniers ont été présentés il y a un bon moment maintenant et vous pouvez les retrouver dans cet article.
On nous a également appris que Redfall était conçu pour jouer de manière agressive ou discrète, voire les deux. Arkane a souhaité proposer une grande liberté dans la manière d’aborder les combats pour que tous les joueurs puissent se forger leur propre expérience.
Pour cette preview, nous avons décidé de jouer Jacob, l’ancien membre des forces spéciales de l’armée américaine ayant rejoint l’armée privée Bellweather. Il s’agit d’un excellent tireur d’élite doté de capacités idéales pour jouer en mode infiltration, mais aussi d’un œil vampirique et d’un corbeau psychique pouvant repérer les ennemis. Si nous avons fait ce choix, c’était justement pour la jouer “sneaky” et avancer dans le jeu discrètement (essayer du moins) et c’était honnêtement très jouissif : le gunplay est vraiment satisfaisant et nous pouvons aborder les combats de nombreuses manières différentes. Nous avions personnellement accès au sniper de Jacob, à un fusil d’assaut ainsi qu’à un pistolet à UV permettant de paralyser puis exécuter les vampires (très pratique).
Malgré le fait que l’IA des ennemis ne soit pas incroyable (les humains sont vraiment de la chair à canon par rapport aux vampires), les combats peuvent être assez techniques à gérer par moments et vous devrez exploiter tous vos gadgets pour rester en vie, car la difficulté de Redfall réside dans le nombre d’ennemis à affronter et non pas dans leur résistance.
Une échelle de difficulté intéressante et pas de sacs à PV
En effet, différents types d’ennemis sont présents dans Redfall (les humains soutenant les vampires, les vampires, les lieutenants vampires…), mais il n’y a pas de sacs à points de vie. C’est leur nombre qui fait leur dangerosité. En coopératif , la différence de niveau se ressent à travers l’apparition de vampires capables d’utiliser des alarmes et d’appeler des renforts. Cet aspect rend l’expérience plus réaliste et moins frustrante que dans des jeux nécessitant de passer quinze minutes sur le même adversaire.
Niveau difficulté, le scaling dépend aussi des zones. Le niveau des ennemis est plus élevé sur les bords de la carte, notamment sur le littoral et si vous êtes au début du jeu, vous aurez toujours du mal à affronter les vampires d’une certaine zone trop difficile à gérer pour vous.
Globalement, cette première session sur Redfall est très positive. Arkane Austin réussit son pari en se lançant pour la première fois sur le secteur des FPS en coopération et en open-world en exploitant avec brio ses compétences en termes de narration et de création. Certains joueurs auront du mal à accrocher au côté trop générique de la libération de zones, mais le titre n’en reste pas moins rafraîchissant et sera une très belle proposition. De plus, nous vous rappelons que cette preview ne prend pas en compte le gameplay coopératif qui devrait apporter une toute autre dimension au jeu.
Redfall sera disponible le 2 mai prochain sur Xbox Series X|S et PC. Il sera aussi intégré directement le jour de sa sortie dans le Xbox Game Pass et le PC Game Pass. Rappelons que si le site de Bethesda laissait penser que l’édition physique du jeu proposait uniquement un code, nous avons eu la confirmation depuis que c’était une erreur et qu’elle contiendra bien un disque.
