Après avoir changé de nom et s’être vu repoussé de plusieurs mois, Final Fantasy XV est devenu une sorte de nouvel espoir pour le jeu de rôle japonais. Une position à ne pas prendre à la légère, surtout devant les créations occidentales de plus en plus populaires. L’avenir de la série Final Fantasy pourrait bien voir son fâcheux destin le rattraper si ce quinzième épisode n’arrivait pas à garder les genoux solides face à une horde de fans, qui attendent depuis trop d’années celui qui pourra remettre le J-RPG sur son piédestal. Et de ce que nous avons pu voir dernièrement, il n’est pas loin d’y arriver le bougre.
Quatre garçons pleins d’avenir
Final Fantasy XV nous conte l’histoire de Noctis, jeune prince un poil introverti dont l’avenir va rapidement basculer après un voyage diplomatique. Il est accompagné de sa propre garde royale, Ignis, Gladiolus et Prompto, au volant de leur berline de luxe (la Regalia Type F) qui les accompagnera durant toute l’aventure. On pourra dire ce qu’on veut du look de ces quatre personnages et de l’impression de voyager avec le dernier groupe de J-Pop à la mode, le fait est que l’équipe de Noctis apporte énormément de fraîcheur. Les quatre garçons bavardent entre eux, lâchent des vannes pendant les combats (ou des informations pour nous aider) et se permettent parfois quelques actions qui rendent les promenades dynamiques. Les animations sont d’ailleurs vraiment excellentes et on sent beaucoup de vie dans ce groupe, renforcé par les lignes de dialogue qui semblaient infinies pendant mes quatre heures de session.
Rappelons d’ailleurs que le jeu bénéficie d’une version française intégrale qui accentue l’immersion, tout en étant de qualité. Bon en revanche, le principe typiquement japonais des personnages qui semblent avoir un orgasme en soulevant le moindre objet a été conservé par nos chers compatriotes. Si ce léger détail en amusera certains, il en énervera beaucoup d’autres. Précisons toutefois qu’il est possible de basculer les voix en japonais, en anglais ou encore en allemand.
Et puisqu’on parlait de promenade plusieurs lignes au dessus, oubliez d’entrée les couloirs de Final Fantasy XIII (pour ne citer que lui). Ce dernier épisode se rapproche beaucoup plus de l’illustre Final Fantasy XII, dont le côté MMORPG laissait un terrain vaste et varié dès le début. Il n’est tout de même pas possible d’aller partout, sous peine de devoir affronter des ennemis bien trop puissants. Les combats se déroulent d’ailleurs de façon très dynamique et sans transitions. Une fois entré dans le champ de vision d’un ennemi, une zone de combat apparaît sur la mini-carte et l’affrontement commence. On ne contrôle que Noctis, avec la possibilité d’assigner jusqu’à quatre armes/sorts sur le bouton multidirectionnel. Le prince peut maîtriser tous les styles d’armes et sorts, tandis que ses alliés auront des préférences pour équilibrer le jeu. On verrouille un ennemi avec une gâchette, on donne des coups (ou on lance un sort) avec un bouton, on peut effectuer un mouvement défensif avec un autre, envoyer une attaque spéciale, sauter, donner des ordres à notre équipe et ouvrir le menu des objets. Simple, efficace, dynamique et, dans certains cas, stratégique, ce système rappelle furieusement celui de la série Kingdom Hearts. Une fois les ennemis vaincus, on récupère de l’expérience et de l’argent sans aucun temps mort, avec les félicitations (ou pas) de nos comparses. Et si jamais le combat s’annonce hasardeux, il suffit de quitter la zone pour se faire oublier, un jeu d’enfant.
Road Movie, The Video Game
Dans le monde de Final Fantasy XV, le contenu et les possibilités semblent tellement pharaoniques qu’il m’a été très difficile de tout répertorier ; et de toute façon, il y avait encore des choses à découvrir après les deux premiers chapitres. Sachez toutefois que les contrats de chasse sont de retour et rapporteront pas mal de gils pour faire du shopping. Le jeu contient aussi son lot de quêtes secondaires, d’ingrédients à ramasser pour faire la cuisine, de ressources à exploiter pour renforcer les pouvoirs de Noctis, de marchands d’armes et de restaurants pour offrir à l’équipe quelques bonus pendant un laps de temps. Les déplacements se font la plupart du temps à bord de la Regalia, qu’il est possible de piloter manuellement (enfin presque, puisque la voiture restera sur la route quoiqu’il arrive) ou bien de la laisser aux mains d’Ignis. Ce dernier s’occupe également de faire la cuisine si on décide de camper dans la cambrousse, ou de passer la nuit dans une caravane. Ce sont ces moments de repos qui permettent à l’équipe de monter en niveau, il faudra donc ne pas les oublier et éviter de sortir la nuit, les monstres devenant bien plus dangereux et agressifs.
Petit aparté sur les différents éléments de personnalisation, puisqu’il est possible de changer les costumes des personnages et de personnaliser la Regalia pour lui donner un air plus fantaisiste que le noir métallisé. Vous pourrez également moduler l’interface à votre convenance en passant dans les paramètres, si vous avez peur de trouver cette dernière trop lourde.
La dernière démo jouable en date de Final Fantasy XV laissait présager des graphismes très en deçà de ce que nous sommes en droit d’attendre (surtout sur la version Xbox One). Lors de notre session, le jeu affichait une réalisation bien plus solide et agréable à l’oeil. Et même si ce dernier tournait sur PS4, l’équipe nous a assuré que la version Xbox One serait très proche de son homologue. Tout ne reste cependant pas rose, puisque de nombreux soucis techniques restent (et resteront très probablement) très visibles à l’écran. Les textures sont par exemple assez grossières par moments et la caméra semble provenir d’un titre de la première Playstation.
Le rendu global est en revanche assez doux, les couleurs chatoyantes et la modélisation des personnages principaux et des monstres forcent le respect pour un open world aussi vaste. Le tout est d’ailleurs sublimé par une direction artistique typiquement japonaise et devrait plaire aux aficionados de la série. On regrette toutefois que le nom Final Fantasy ne rime plus avec “graphismes de malade”, même si les cinématiques en images de synthèse sont toujours aussi impressionnantes.
Le renouveau du J-RPG ?
Et pourquoi pas. L’enthousiasme généré par ce nouvel épisode, le contenu dantesque qu’il promet et la patte japonaise posée sur la direction artistique, les musiques et les personnages, pourraient bien aboutir à un grand succès. On sent que les équipes de Square Enix ont vraiment mis le paquet pour redorer le blason de la franchise, et on espère que l’aventure sera à la hauteur de nos espérances. Les réfractaires au genre resteront en revanche toujours insensibles à ce quinzième épisode, et ce n’est peut-être pas plus mal finalement, signe que le jeu a choisi de conserver son identité plutôt que vouloir plaire au plus grand nombre. Ce Final Fantasy XV s’annonce tout simplement à la hauteur de ses aînés, en proposant un monde vaste, ambitieux et une histoire qui semble moins grandiloquente que dans les derniers volets. On vous en reparle très vite.