Fort d’une dizaine d’épisodes tous supports confondus, la série Resident Evil peut se targuer d’être une série à succès. La recette est simple : scénario de qualité et zombies à foison, le tout saupoudré d’une mise en scène magistrale qui ferait trembler le plus courageux des chihuahuas. Capcom espère renouveler son pari avec un Resident Evil 5 qui parie sur le dépaysement, puisque c’est en Afrique que vous agirez.
Chris & Sheva
Dans cet épisode, vous incarnez Chris Redfield, le héros masculin du premier opus et membre du BSAA, une cellule d’action destinée à empêcher le développement et la vente d’armes biologiques. Après avoir bravé le manoir zombifié du 1, il nous revient en personnage central de ce cinquième opus. Cette fois-ci, ce ne sera pas Jill qui lui viendra en aide ponctuellement, mais Sheva (prononcez chiva), une africaine agent du BSAA qui l’accompagnera en permanence, un peu à la manière de Resident Evil 0. C’est donc à deux que vous allez poursuivre un certain Irving, pour une affaire de trafic d’armes biologiques, mais également pour une affaire un peu plus personnelle.
Sans vous dire quoi que ce soit de plus du scénario, sachez que ce dernier est très complet, et s’offre même le luxe de relier tous les épisodes précédents ensemble, levant le voile sur pas mal d’éléments. Sans compter un background riche des épisodes passés tracé sous forme de dossiers écrits, permettant à ceux qui auraient raté des passages, de se mettre brièvement à jour pour tout comprendre. Dès qu’on allume la console, la première chose à faire est d’essuyer les litres de bave qu’on vient de déverser, non pas pour imiter le zombie de passage, mais plutôt parce que la qualité visuelle du jeu est tout simplement époustouflante. Probablement le jeu le plus beau et détaillé sur la machine, à l’heure actuelle. Gears of War 2 inclus. Rien que ça !
On voit que Capcom maîtrise parfaitement le support. Les animations et autres effets ne sont pas en reste, puisque très détaillées et naturelles. De quoi retranscrire les actions solitaires et en duo d’une manière détonante. Vous parcourrez ce magnifique pays africain et croiserez des zombies de type parasitaires Plagas, qui sont plus vifs et plus intelligents que jamais. Bien évidemment, vous ne serez pas seul, puisqu’en plus de Sheva, vos armes seront vos plus fidèles alliées. Et vous allez en avoir besoin…
Vashe & Chris
Le gameplay reprend donc la base de Resident Evil 4 (Gamecube, PS2 et Wii) qui est plus orienté action que ses prédécesseurs. Cependant, l’effervescence causée par les graphismes retombe un peu le pad en main. En effet, non pas que l’orientation action soit mauvaise, mais plutôt que la jouabilité n’est pas top moumoutte. Viser précisément sera un calvaire avec une visée laser quasiment effacée. En même temps, viser précisément à toujours été un calvaire sur toute la série. Le fait de ne pas bouger en se déplaçant posera un problème également pour affronter vos ennemis, qui bien que dynamiques et intelligents, s’arrêteront nets près de vous, afin de vous laisser un peu de marge de manœuvre. Ça fait un peu pitié. Une IA intelligente, mal exploitée et trop gentille, tout cela pour coller à un gameplay un peu bancal. Pourtant quelques réglages comme une visée plus précise et la possibilité de tirer en se déplaçant, auraient rendu le jeu plus agréable à jouer. Mais passons plutôt au point qui fâche : votre allié. Si le concept de parcourir le jeu à deux est sympa, la pratique en est tout autrement, tellement le partenaire est un boulet qui n’arrêtera pas d’entraver vos actions.
Vous aurez donc le loisir durant une douzaine d’heures de le voir :
- foncer prendre des herbes de soin loin de vous et les gaspiller pour vous soigner (quand ce n’est pas pour se soigner seul) alors que vos barres de vie étaient à peine entamées ;
- Gaspiller un tas de précieuses munitions en tirant n’importe comment et à côté ;
- Vous bloquer le passage ;
- Se laisser tabasser sans réagir (pourtant c’est pas le choix qui manque entre fuir, et se battre ;
- Mourir comme une merde ;
- Le voir rêvasser alors que vous êtes immobilisé par des ennemis ;
- Partir 3 kilomètres devant pour déclencher une séquence cinématique, vous empêchant généralement de finir ce que vous étiez en train de faire (récupérer des objets, explorer les lieux…) sans possibilité de les reprendre après ;
- Tirer sur une dizaine d’ennemis qui s’approchent groupés et mourir sous le nombre, plutôt que de balancer une grenade salvatrice qui éparpille tout ce beau monde en gouttes de sangs.
Avec des alliés comme ça, on se demande pourquoi avoir mis des ennemis !