Le jeu vidéo est en train de se rapprocher petit à petit du cinéma. Certes il reste pas mal de travail, une certaine maturité à acquérir, une envie de raconter une histoire et surtout de bien la raconter, mais ce rapprochement se fait aussi par un nivellement vers le bas et vers la promotion du tout grand spectacle au détriment du fond. On veut des effets spéciaux/des jolis graphismes et on se fiche royalement si le reste est chiant à mourir. Tant que c’est beau. Cet état d’esprit fait qu’une grande partie des spectateurs se coupe volontairement de chefs d’œuvre sous prétexte qu’ils sont en noir et blanc ou ont des effets spéciaux antédiluviens. Dans le jeu vidéo, c’est pareil. Et c’est d’autant plus regrettable car on pourrait passer à côté de jeux tels que Perfect Dark.
Perfect Dark pour les nuls
Perfect Dark est un des derniers jeux de la Nintendo 64. Développé par Rare en 2000, il est souvent considéré comme la suite illégitime de Goldeneye. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a pas souffert de cette comparaison tant il reprend ce qui a fait le succès de son illustre ainé en transposant l’action dans un univers futuriste à la Blade Runner.
Perfect Dark vous met dans la peau d’une sulfureuse brune aux yeux verts, nommée Joanna Dark. C’est un agent spécial au service d’une organisation secrète, l’institut Carrington, qui enquête sur les activités de Datadyne, une multinationale aux biens sombres projets.
Perfect Dark reste très similaire à Goldeneye, ils ont en commun le même gameplay, le même moteur -amélioré pour Perfect Dark et nécessitant le ram pack de la N64- et la même structure de jeu basée sur divers objectifs à remplir suivant la difficulté choisie. Le niveau de difficulté le plus bas ne comportera qu’un seul objectif, le mode normal 4 et plus pour le mode le plus difficile. Ces objectifs seront comme des passages obligés pour arriver à vos fins, ils vous permettront de vous familiariser avec des niveaux assez tortueux. Le jeu s’avère de ce fait être d’une richesse non négligeable pour un FPS.
Joanna, belle malgré son âge
Rare n’a pas été feignant et a soigné l’arrivée de Perfect Dark sur le XLA comme il se doit. Il ne s’agit pas là d’un simple portage, lissé pour passer le cap de la HD comme pour les deux épisodes de Banjo et Kazooie. Non. Rare a entièrement refait toute les textures du jeu, ils ont aussi remodélisé Joanna Dark afin de la rendre plus belle que jamais. L’ensemble, même s’il n’atteint pas les canons de beauté actuels, arrive à concilier de façon élégante le charme original et la netteté de la HD. Les graphismes sont propres, agréables, les personnages sont assez bien modélisés et les différentes missions de Joanna Dark vous feront voyager dans des décors aussi nombreux que surprenants.
Les musiques composées par Grant Kirkhope et Graeme Norgate sont très réussies et soulignent parfaitement l’ambiance du jeu. Un régal pour les oreilles nostalgiques et même pour les autres.
Perfect Dark vous propose 9 missions, dont certaines comprendront plusieurs niveaux. Au total vous aurez à franchir 17 niveaux pour un peu plus d’une dizaine d’heures de jeu au mode de difficulté normal. Rare soigne le look de votre avatar en vous offrant 3 récompenses à débloquer en plus d’un thème et d’images de joueur. C’est bien agréable, surtout pour 800 malheureux points, mais on est très loin de ce que vous propose réellement Perfect Dark.