Test - Manette Turtle Beach Stealth Ultra - Loin de n’être qu’un gadget

«La magie du petit écran» , - 1 réaction(s)

Entre le brevet déposé par Microsoft et la dernière manette de chez Asus testée récemment, il semble que les accessoiristes souhaitent devenir des stars du petit écran. Turtle Beach entre lui aussi dans la danse avec sa toute nouvelle Stealth Ultra qui a su capter notre attention lors de sa présentation début décembre.

Nous avons pu mettre la main sur celle-ci afin de juger de la pertinence de la proposition. En effet, face à un marché “premium” qui s’étoffe et une Elite V2 qui a renforcé sa fiabilité, la position tarifaire à 199,99€ sera-t-elle justifiée ?

Ultra bonnes premières impressions

S’il fallait encore le rappeler, Turtle Beach fait partie du cercle restreint des constructeurs travaillant sous licence et bénéficiant de la compatibilité totale de leur produit sans fil. Le packaging arbore donc fièrement le label “conçu pour Xbox” devenu récemment un véritable argument commercial en raison des restrictions imposées par la marque.

À l’instar de ses concurrentes directes, la Sealth Ultra est vendue avec une housse de protection permettant de ranger tous ses accessoires. Dès la sortie de l’emballage, elle affiche sa singularité avec son ruban de fermeture éclair violet, reprenant le code couleur choisi pour le logo Turtle Beach apposé sur le dessus de cet écrin. Bien que selon nous elle manque un peu de rigidité, cette protection reste de bonne facture. Petit détail qui peut être important pour certains, il est possible de recharger la manette tout en la laissant à l’abri grâce à un orifice à l’arrière permettant la connexion du câble USB-C au dock de charge (tout comme pour la Elite V2).

Grande déception par contre à l’ouverture lorsque l’on constate que l’équipementier ne propose pas de D-Pad interchangeable ou de têtes de joystick amovibles de différentes formes et diamètres. Il faut malheureusement se contenter de deux paires de housses en silicone à chausser sur les sticks, on se tournera donc vers la customisation de l’éclairage RGB incrusté dans les poignées pour avoir un semblant de personnalisation qui ne suffit cependant pas à nous satisfaire.

Cette déconvenue est vite oubliée lorsque l’on découvre la station de recharge aimantée pouvant accueillir le dongle de connexion Bluetooth, ainsi que le cordon USB-C de 3 mètres qui complète le set. Les joueurs les plus méticuleux n’auront aucun mal à intégrer la manette dans leur setup tout en conservant de la flexibilité. Le parti pris d’opter pour une clé Bluetooth amovible permet en effet de passer facilement du PC à la console tout en gardant une place de choix pour l’accessoire de charge.

Une fois en main, la Stealth Ultra impressionne par sa légèreté (254g contre 344g pour la Elite V2). Bien qu’elle dispose d’un écran et une batterie, celle-ci est bien moins lourde qu’une petite sœur filaire (270g pour la Scuf Instinct). Cela pourrait même devenir un handicap pour l’ergonomie puisque le grip n’enveloppe pas entièrement les poignées qui semblent quelque peu glissantes. Nous apporterons une attention plus particulière à ce point lors du test pour confirmer ou non nos réserves.

Pour le reste, c’est presque un sans faute. Les quatre touches de raccourci à l’arrière sont aisément accessibles et leur texture granuleuse ne laisse aucun doute sur la facilité d’utilisation. Les gâchettes bénéficient des mêmes capacités d’adhérence et leur design classique ne pose aucun problème de mise en œuvre. On regrette juste, d’un point de vue tout personnel, de ne se voir offrir que deux niveaux de réglage de point de butée pour celles-ci.

Le choix de Turtle Beach d’intégrer des boutons d’action à micro contacts et des joysticks anti drift augmente bien entendu la durabilité de l’accessoire, mais a aussi pour effet de disposer de commandes extrêmement discrètes. On entend à peine un léger cliquetis à chaque pression. C’est vraiment impressionnant. C’est malgré tout un peu dommage d’avoir opté pour une qualité plastique au rendu bon marché pour le D-Pad qui tranche un peu avec la proposition globale.

Les habitués de la marque seront également ravis d’apprendre que tout casque filaire connecté à la manette pourra bénéficier du Superhuman Hearing. Ce préréglage d’égaliseur efface tous les sons parasites pour ne laisser que les informations utiles à la localisation ultra précise d’un adversaire. Un petit plus qui peut être déterminant lors d’une partie compétitive.

Reste à aborder le centre de la proposition judicieusement nommé “tableau de bord”. L’écran n’est pas qu’un simple gadget puisqu’il permet d’accéder à l’ensemble des réglages de personnalisation sans être obligé de passer par un logiciel extérieur. Celui-ci est cependant disponible sur PC, console et même smartphone pour s’adapter aux habitudes de chacun. Nous développerons plus en détail toutes les possibilités offertes lors du test, mais le premier survol des options augure une réelle richesse.

Ultra connecté, quand ça fonctionne

Comme nous l’évoquions, l’application Control Center 2 dédiée à la Stealth Ultra est accessible sur PC, console Xbox et smartphone. Petite mise en garde toutefois pour les usagers d’Android, car certains modèles de marques chinoises ne semblent pas compatibles avec la proposition. Lors de notre test, nous avons été contraints de ressortir un ancien téléphone puisque notre Xiaomi 10T (pourtant sous Android 12) ne permettait pas le téléchargement de l’application. Du côté de chez Apple, seuls les terminaux sous IOS 16 (ou version ultérieure) pourront accéder au logiciel. Finalement, pouvoir tout paramétrer depuis la manette grâce à son écran n’est pas un luxe.

Une fois cette première déconvenue passée, l’austérité de l’interface vient ajouter une dose supplémentaire de déception. Bien qu’on y retrouve pléthore de possibilités, le manque de finition de l’habillage n’est pas en adéquation avec l’étiquette “premium” de l’accessoire. De plus, il n’y a aucune localisation et seule la langue de Shakespeare est disponible pour l’instant. Espérons que Turtle Beach remédie rapidement à cela avec une mise à jour du logiciel.

Avec la capacité d’embarquer dix profils différents dans la mémoire de la manette, la Stealth Ultra bat tous les records. Plus besoin de se limiter dans ses choix de configuration avec une telle générosité, d’autant que les paramétrages très complets permettent aux joueurs les plus exigeants de peaufiner dans les moindres détails leurs aménagements.

Nous pouvons, selon nos préférences, régler la courbe de réactivité des joysticks et leur zone morte, ainsi que celles des gâchettes, définir les touches à associer aux raccourcis, ajuster l’intensité des vibrations de chacun des quatre moteurs, accéder à l’égaliseur et au contrôle audio du casque connecté à la prise jack 3,5mm (volume, balance jeu/chat, sourdine du microphone), mais aussi jouer avec les couleurs et les effets des leds intégrés aux poignées et influer sur la luminosité de celles-ci comme sur celle de l’écran.

Pour nous guider, plusieurs préréglages sont proposés dans chacun des menus. Il est également intéressant de pouvoir attribuer la fonction Pro AIM à l’un des boutons de raccourcis afin de switcher rapidement vers une courbe de réactivité des joysticks facilitant les tirs à longue distance, pratique dans les FPS compétitifs. Il serait fastidieux de dresser l’inventaire exhaustif de chacun des réglages, mais une chose est certaine, rien ne manque à l’appel.

Ultra convaincu, malgré quelques réserves

Après plus de cinquante heures de test, nous n’avons pas réussi à atteindre les trente heures d’autonomie annoncées. Lors du deuxième cycle de charge, nous avons eu moins recours à l’écran et nous avons ajusté l’éclairage pour qu’il soit le moins énergivore possible, mais malgré cette économie nous n’avons pas dépassé les vingt-sept heures. Cela reste cependant plus qu’honorable et ne serait pas un problème en soi si la promesse n’était pas présomptueuse.

Finalement, notre crainte concernant l’adhérence de la manette s’est rapidement estompée. Le plastique des poignées se patine assez vite et perd ses propriétés glissantes que nous avions constatées lors du déballage. L’aspect bas de gamme du D-Pad a su également se faire oublier grâce à sa facilité d’utilisation. Nous n’avons rencontré aucune difficulté pour user et abuser des quarts de cercle sur notre jeu de versus favori. Les autres touches sont très réactives et surpassent vraiment ce que nous avons l’habitude d’avoir sur notre Elite V2. Petit bémol cependant concernant les switchs de sélection des niveaux de butées des gâchettes qui, sur le haut de la manette, ne sont pas idéalement placés pour une mise en œuvre intuitive.

En ce qui concerne les performances haptiques, il y a deux salles et deux ambiances. Sur PC il faut se contenter d’un rendu uniquement latéral, sans distinction entre le moteur de la gâchette et celui de la poignée qui réagissent de concert. Soit ça vibre à gauche soit ça vibre à droite sans plus de subtilité que cela. Par contre sur console, on retrouve la finesse d’une partition complexe où chacun des moteurs joue une note unique dans une harmonie immersive. S’il fallait chipoter, et d’un point de vue très personnel, nous aurions souhaité à peine plus de vigueur dans les vibrations, notamment pour celles des gâchettes, afin de ressentir au mieux les rugissements mécaniques d’un Forza Horizon 5, surtout combiné au mode bass boost offert par les réglages audio.

Malgré notre sentiment global très positif, il y a toutefois quelques ombres au tableau. Tout d’abord concernant la connectivité Bluetooth avec un téléviseur qui est plus que perfectible. Nous avons bataillé de nombreuses minutes avec notre LG C3 pour que la Stealth Ultra puisse être fonctionnelle, tout cela pour un résultat très fragile. En effet, après plusieurs pertes de signal, nous avons perdu tout espoir de mener à son terme une partie sur Amazon Luna. Ce problème de fiabilité, nous l’avons également observé avec les notifications push. La manette propose de relayer à l’écran les messages reçus sur son smartphone. Malheureusement lorsqu’une missive sur deux n’atteint pas sa destination, l’option devient inévitablement gadget. D’autant qu’au final, si l’on veut répondre à ces sollicitations, il faut empoigner son terminal et mettre en pause sa session. Une fonction qui selon nous offre peu de plus-value, tout comme le RGB qui, une fois l’effet waouh passé, perd bien vite de son attrait.

L’écran et le tableau de bord prouvent quant à eux tout leur intérêt en permettant l’ajustement rapide et très intuitif de chaque réglage. À tel point que nous avons finalement abandonné l’usage de l’application qui oblige à quitter le jeu et coupe l’immersion.

Reste cependant une grande question, pourquoi avoir fait le choix de housse de joystick en silicone plutôt qu’une vraie proposition de personnalisation ? Même si ces accessoires sont usinés dans un matériau de qualité, cela ne correspond pas à ce que l’on est en droit d’attendre d’un produit qualifié de premium. De notre point de vue, Turtle Beach aurait tout simplement dû s’abstenir s’il ne souhaitait pas opter pour des pièces amovibles.

Testé sur Xbox Series X|S et PC.

Bilan

On a aimé :
  • Les touches très silencieuses et leur conception durable
  • L’autonomie généreuse même si elle ne tient pas ses promesses
  • Le Superhuman Hearing inclus pour les casques filaires raccordés
  • Le poids étonnamment réduit malgré la technologie embarquée
  • La présence d’une housse de transport et d’une station de recharge
  • Le tableau de bord qui devient vite indispensable
On n’a pas aimé :
  • L’application à la finition peu soignée
  • La connexion Bluetooth capricieuse avec l’univers Android
  • L’effet in fine très gadget du RGB et des notifications push
  • L’absence de vraie personnalisation de joysticks
Ultra complète mais pas parfaite

Nous étions plutôt sceptiques concernant l’intérêt durable d’avoir un écran sur une manette. Turtle Beach a su trouver les arguments pour nous convaincre que ce tableau de bord était finalement un indispensable. Hormis l’intégration des notifications push et le RGB très dispensable, c’est presque un sans faute de ce côté-là. Même si l’autonomie n’atteint pas la durée promise, elle est cependant très généreuse et permet une utilisation intensive sans risque de panne sèche. Restent quelques erreurs qui auraient pu être évitées, comme la proposition de personnalisation des joysticks qui n’est pas à la hauteur pour un produit premium. Malgré ses quelques défauts, la Turtle Beach Stealth Ultra nous a convaincus de lui faire une place de choix dans notre setup.

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1 reactions

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Thom B.

03 jan 2024 @ 11:59

interessant ! je reste bien trop accroché à la personnalisation et au accessoires tiers pour me passer de la elite, MAIS : j’aimerais beaucoup qu’ils s’inspirent des boutons et du hall effect. pour les bouton j’ai l’impression que c’est comme chez les razer haut de gamme. pour le hall effect, j’ai testé sur switch avec la king kong, je trouve le rendu pas mal !

croisons les doigts pour la elite 3 ahah.

et comme d’habitude, merci de prendre le temps de testé différent accessoires. ça ma aidé notamment pour les télé et casques