Test - Razer Edge et Kishi V2 Pro - Le paradis du cloud gaming ?

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Les consoles dédiées au cloud gaming fleurissent comme des petits pains ces derniers temps. Chez Razer, on se lance également dans la course avec une proposition hybride de console / tablette portable, dédiée au Xbox Game Pass : la Razer Edge. Compatible avec la manette Razer Kishi V2 Pro, incluse en pack ou vendue séparément, cette nouvelle offre nomade inédite se compose donc de deux accessoires de la marque.

Dans ma valise, il y a… ?

Arborant les couleurs officielles de la marque, le packaging n’est pas un modèle de sobriété et défend ses éléments marketing sur toutes les faces. À l’ouverture, nous tombons directement sur la tablette, équipée d’un écran Amoled 144HZ FHD+ de 6,8”, soit 17 cm de long par 9 cm de haut. Cette dernière est parfaitement maintenue par un étui en carton rigide et emballée dans un plastique transparent qui nous en apprend davantage sur la manière d’enclencher l’appareil sur la manette, que l’on retrouve dans le faux fond.

La présence des accessoires est complétée par un câble d’une longueur de 90 cm, dont les deux extrémités sont en USB-C, ainsi que d’une notice d’utilisation. Le tour du contenant est rapidement effectué. Pas de dock de charge donc, une situation de plus en plus fréquente sur des produits de ce genre…

Concernant le pad extensible, il peut recevoir un grand nombre de smartphones, en plus des tablettes Razer Edge et Razer Edge 5G. Le site du constructeur nous donne d’ailleurs une liste non exhaustive de modèles compatibles : Razer Edge, Razer Edge 5G, Samsung Galaxy série S21 / série S22 / série S23 / Note 8 / Note 9 / Note 10 / Note 10+ / série Note 20, Google Pixel 3 / 4 / 5 / 6 / 7 et autres appareils Android.

Sur le dessous de cette manette se situe, sur la droite, une sortie USB-C permettant de charger son téléphone ou sa console tout en jouant, mais également la prise jack 3.5mm dont nous vous parlions plus haut et grâce à laquelle nous pouvons bénéficier d’un son digne de ce nom.

Ce ne sont pas les idées qui vous manquent…

Esthétiquement, la tablette est, à l’inverse de sa boîte, très sobre, élégante même. Toute noire avec de légères courbes sur sa face arrière, elle arbore les serpents de la marque.

Légère, elle ne pèse que 263 grammes et ce n’est pas une fois connectée à la manette que nos poignets vont souffrir, elle-même étant légère aussi. À titre de comparaison, c’est 200g de moins que le Rog Ally, pour une taille quasi équivalente. Si nous saluons le tour de force, nous comprenons rapidement que certaines concessions ont dû être prises pour avoir ce résultat.

Une sortie USB-C, située sur la droite en mode paysage et donc sur le bas en portrait, un bouton marche/arrêt et deux boutons volumes. Sobre, on vous l’avait dit ! Pas de prise jack en vue sur cette tablette, seuls les casques équipés d’un port USB-C ou dotés d’une connexion Bluetooth seront donc compatibles.

Il ne faut pas compter sur le son de la console elle-même pour espérer profiter pleinement d’un jeu, d’un film ou tout simplement d’une musique, ce dernier étant très décevant, voire désagréable. En cause, une distorsion à haut volume et un manque de netteté en le réduisant. La marque ne communique d’ailleurs pas sur le système-son introduit dans sa machine et précise simplement : haut-parleurs multidirectionnels.

Revenons à l’écran. Si, sur le papier, sa définition de 2400 x 1080 Pixels le rend meilleur que ceux disponibles sur la plupart des consoles portables du marché, nous n’avons pas non plus été séduits de ce côté-là. Pour comparer, nous avons pris notre téléphone, un Galaxy S21 Ultra. Si l’on enlève les bandes noires présentes sur le Razer Edge, on se retrouve avec un écran de taille équivalente, pour un smartphone vendu à prix équivalent…

Premier essai, un comic book : la dalle Amoled fait des merveilles et la différence entre couleurs sombres et plus claires est bien plus importante que sur le smartphone, donnant une véritable profondeur aux cases du livre.

Convaincus, nous nous lançons dans le deuxième essai : les vidéos. Les couleurs sont toujours aussi impressionnantes, même si nous trouvons le contraste un peu trop élevé pour un film. Les possibilités de réglages ne sont pas aussi importantes que pour le Rog Ally et nous ne pouvons donc pas influer plus que cela. Le pire étant l’impression que les contours des personnages, environnements ou autres détails à l’écran sont “baveux” et manquent de netteté. La faute au wifi ? Peut-être, mais notre téléphone ne reproduit pas cet effet-là, à conditions égales…

Troisième essai : le jeu en cloud gaming, le fer de lance du Razer Edge. Ici, point de surprise avec la présence continue de l’effet “baveux”, au point que sur certains jeux, les sous-titres sont quasi illisibles alors que sur le téléphone, toujours aucun problème. Nous sommes équipés de la fibre et jouons à côté du routeur pour éviter ces désagréments. Les couleurs restent fidèles à elles-mêmes, bien trop criardes pour du jeu vidéo et fatiguent les yeux plus que de raison. Si dans les menus ce contraste paraît incroyable et nous donne l’impression d’avoir vraiment l’un des plus beaux écrans entre les mains, l’effet s’évapore bien vite en jeu.

Il est quasiment impossible de se passer d’une connexion internet si l’on veut jouer à des titres, en dehors de la possibilité d’acheter et d’installer des jeux et applications via Google Play et de les stocker sur une carte SD. Tous les autres launcher ne seront là qu’en tant que service dédié au cloud gaming (Xbox Game Pass, PlayStation Now) ou au streaming (Steam Link).

Résultat, nous n’osons imaginer le rendu lors d’une connexion réseau faible et instable, comme dans un train par exemple. Et si la puce Snapdragon G3x Gen 1, couplée à un processeur Kryo de 3GHz permet d’obtenir de bonnes performances sur des jeux mobiles, ce n’est malheureusement pas aussi efficace pour le cloud gaming.

Pour finir sur l’écran, s’il ne pose aucun problème au jeu en extérieur avec sa luminosité maximale de 1000 nits et ne subit que très peu les reflets, à l’instar d’un smartphone, on voit largement les limites d’une connexion wifi obligatoire.

... C’est la conviction de les réaliser !

Nous ne l’avons pas encore mentionné, mais le nouveau-né de Razer tourne sous Android et ce qui concerne l’interface est donc totalement identique à un smartphone, jusqu’à la manière de jouer à nos jeux préférés.

Les paramètres de la machine sont, eux aussi, similaires à un smartphone et la seule différence que nous voyons, outre le fait de pouvoir régler le taux de rafraîchissement de l’écran jusqu’à 144Hz, c’est que le Razer Edge ne peut ni appeler, ni envoyer des messages via son propre système d’exploitation. Cela reste toujours possible grâce à des applications tierces, telles que WhatsApp ou Messenger, les micros étant inclus directement sur la tablette, au-dessus et en dessous de l’écran.

Tout ce qui concerne le gaming est regroupé dans un onglet nommé Nexus, qui s’avère être le centre névralgique de la console. Il va permettre de personnaliser le lanceur, de gérer le streaming, ou de configurer les différentes options de la manette. Mais il n’est pas propre au Razer Edge puisqu’il est téléchargeable sur tous les appareils Android. C’est également ici que nous découvrons diverses propositions de jeux et applications gaming tels que des émulateurs ou un tri des jeux Xbox disponibles (véritablement bienvenu), accessible via l’écran tactile ou par un bouton relativement mal placé, juste au-dessus de la touche start. À plusieurs reprises, nous nous retrouvons dans le menu du Nexus alors que nous voulions mettre notre jeu en pause. Les deux touches étant totalement collées l’une à l’autre, nous nous trompons souvent lors de nos sessions dans le noir.

À l’inverse, sur le côté gauche du pad, la touche select et celle permettant de prendre un screenshot de l’écran sont bien séparées, l’une en haut et l’autre en bas (l’exact opposé du start et Nexus). Pénible.

Mis à part ce défaut, la manette Kishi V2 Pro est le point fort de tout cet ensemble. Les boutons et joysticks cliquables sont placés quasiment à l’identique d’une Nintendo Switch et le retour haptique est réussi. Malheureusement, tous les jeux ne sont pas compatibles.

La tablette est munie de deux gâchettes supplémentaires paramétrables, situées au même endroit que les palettes de manette habituelles. Plus petites, elles dépassent légèrement et, si leur emplacement nous a paru efficace, elles sont peut-être trop sensibles, nous arrivant plusieurs fois de cliquer dessus par inadvertance.

Mis à part quelques difficultés pour naviguer dans les menus, en cause une interface Android pas toujours adaptée et quelques soucis de détection du Kishi v2 qui nous ont poussé à redémarrer la console, nous n’avons pas eu de bug majeur.

En revanche, l’enclenchement d’un appareil quelconque dans la manette nous donne systématiquement des sueurs froides tant la sortie USB-C du pad nous semble fragile, nous obligeant à le tordre légèrement pour parvenir à retirer la tablette ou le smartphone.

Pour finir, la batterie de 5000 mAh fait son office, les longues sessions de jeu de plus de 3h ne sont pas venues à bout de cette dernière. Attention toutefois, s’il est possible de charger en pleine partie, le câble fourni est très court et la console ne dispose pas de charge rapide, il faudra donc anticiper pour jouer dans les meilleures conditions.

Question prix, la console est disponible en pack avec sa manette pour 499,99€ tandis que la manette Kishi V2 Pro, vendue seule, est disponible pour 149,99€.

Bilan

On a aimé :
  • Une manette Kishi V2 Pro convaincante
  • Un Nexus vraiment pratique
  • Une esthétique élégante
  • Une batterie correcte
On n’a pas aimé :
  • Installation des jeux uniquement Google Play
  • Les graphismes qui “bavent”
  • Le son désagréable
  • Certains boutons mal placés
  • L’enclenchement de la tablette donne des sueurs froides
Oui ! Mais non.

Si nous comprenons l’idée derrière cette Razer Edge, nous ne pouvons pas nous empêcher de nous poser la question de sa pertinence. Nous n’avons rien trouvé de plus que ce qu’un smartphone est capable de fournir. Alors certes, le prix est moindre, mais l’usage n’est pas le même et, dans l’ensemble, le smartphone est plus performant. Les plus grandes qualités de ce pack sont le Nexus et la manette Kishi V2 Pro, les deux étant disponibles séparément. Finalement, choisir cet ensemble plutôt que la manette seule revient à vouloir économiser son smartphone.

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