Test - Fearmonium - Une petite cure de dopamine, ça vous dit ?

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Fimo-quoi ? Fear-mo-nium. Fearmonium : néologisme composé du mot anglais fear, la peur, la crainte, et du suffixe -monium du latin qui signifie une chose, un état ou une condition qui en résulte. C’est du “latinglish” comme disent certains membres de la rédac, et c’est surtout un Metroidvania unique, sorti tout d’abord en 2021 sur Steam avant d’arriver en décembre sur les consoles de Microsoft via le studio Ratalaika Games. Le jeu est développé et édité par le studio Redblack Spade, composé d’une unique personne, Slava Gris qui s’est débrouillé seul ou presque durant trois années de sa vie pour nous proposer des thèmes peu abordés dans le jeu vidéo.

Magister psychologiae

Fearmonium nous propose de suivre les aventures de Max, un adolescent confronté à tout un tas de problèmes d’ordres très différents : son beau-père est un psychopathe, sa copine déménage à l’autre bout du pays, il subit du harcèlement au lycée... C’est dans cet état de fragilité psychologique, lors de la séparation avec son amie Alice, qu’il est confronté à un clown lors d’une fête foraine. Ce clown va d’abord provoquer un mauvais souvenir puis, petit à petit, une peur. L’originalité du titre est qu’on ne joue pas directement le protagoniste, mais une phobie dans son subconscient.

Hello Stephen King, Salut Lewis Carroll !

Ici, n’ayez crainte, on ne va pas avoir peur, mais on va tout de même s’y confronter. En chemin, vous ferez connaissance avec les phobies de Max, ses fantasmes, ou encore Madame Dépression herself et d’autres personnages tel qu’Anxiolytique. Vous l’aurez noté, l’ambiance est assez poisseuse et lourde et ne sera pas à mettre entre toutes les mains. Notre but sera simple, peut-être un peu caricatural, dominer l’esprit de ce pauvre Max et devenir sa peur ultime. À chaque avancée, les conséquences directes de nos actions se répercutent dans la vie de Max et l’histoire nous est alors racontée sur deux lignes distinctes : le subconscient et la réalité très concrète de l’adolescent. Alors, fallait-il un master en psychologie comme il est mentionné sur la fiche du jeu pour nous dire tout ça ?

Madame D sera notre gourou

Alice in Wonderland

L’œil est d’abord attiré par cette patine particulière des cartoons des années 30. C’est coloré, c’est chatoyant et ça sert le propos. Par moments, le titre de Redblack Spade ressemble beaucoup à Cuphead. La mise en scène est certes bien plus modeste, mais les animations de sa direction artistique lui accordent une singularité forte. L’exploration de la psyché de Max se fait avec une certaine curiosité et c’est ce vilain défaut qui nous fera parcourir les mondes qui s’offrent à nous. La carte est d’ailleurs très vaste et les capacités permettant d’explorer le moindre recoin font preuve à la fois de classicisme et d’innovation. Mais, plus que la recherche de secrets, c’est l’envie de voir ce que nous réserve le jeu en surprises dans les thématiques abordées et leur traduction en jeu qui poussent le joueur à se lancer dans ses pérégrinations. Petit bémol, nous aurions aimé pouvoir annoter la carte à notre guise, ce qui n’est malheureusement pas le cas. En remède à nos éventuelles errances, le jeu a une solution : l’un des marchands du jeu nous indiquera la direction à prendre en échange d’une modeste obole : quelques ballons.

En route pour un tour de manège !

Ces ballons sont justement l’unique ressource du jeu. C’est avec eux que vous pourrez acheter des potions de soin, des seringues de réanimation ou encore des munitions. Pour obtenir cette ressource, il faudra en trouver dans les mondes parcourus ou combattre les ennemis. Cette mécanique peut poser souci tant elle est onéreuse pour l’obtention de certains objets et peut imposer des séances de farming face à un boss retors. Chaque zone s’accompagne d’un boss haut en couleur ne constituant pas un défi insurmontable malgré quelques fautes inhérentes au gameplay.

En plus, on apprend tout un tas de choses au passage. Tiens, vous saviez que la pédiophobie c’est la peur des poupées ?

Une peur pour les gouverner toutes

Il y a comme une lourdeur dans la maniabilité de notre personnage. Ce n’est pas tant que notre personnage soit empoté, mais plutôt qu’on ressent une certaine imprécision, un certain flou dans les contrôles. Rajoutez à cela des hitbox hasardeuses et, à certains moments, on a presque l’impression d’être dans un jeu flash. C’est très frustrant ! Ce sentiment s’estompe en avançant dans le jeu une fois les capacités débloquées, mais il en rebutera plus d’un. Au registre des pleurs, nous pouvons regretter certaines séquences de gameplay qui semblent datées. Elles partent pourtant d’un bon sentiment afin d’apporter de la diversité dans l’expérience de jeu, mais ces phases encore imprécises pourraient bien avoir raison de votre patience.

Il n’y avait pas de piste cyclable…

Pire, la hantise de tout joueur s’est produite durant notre partie avec un “bug” qui a fait disparaître un objet indispensable pour le bon déroulement de l’histoire et nous a contraints à redémarrer une partie. N’est-ce pas là la peur ultime de tout joueur : mettre à mal l’intégrité de notre sauvegarde ? Ce problème ne s’est néanmoins pas reproduit lors de notre seconde run et nous ne pouvons qu’espérer que ce problème soit résolu lors d’une prochaine mise à jour. Nous avons signalé le problème au développeur et ce dernier semble réactif.

Si vous faites fi de ces défauts et que vous vous risquez dans l’aventure, sachez que Fearmonium a une durée d’environ 8 h en ligne droite. Il faudra compter environ une dizaine d’heures pour dénicher la totalité des secrets et obtenir tous les succès.

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé :
  • La direction artistique
  • Les thèmes rarement abordés
  • La possibilité de demander son chemin
On n’a pas aimé :
  • L’ergonomie” générale
  • L’impossibilité d’annoter la carte à notre guise
L’attra-peur

L’œuvre de Slava Gris a le mérite de plonger le joueur dans des thèmes peu ou pas exploités par le jeu vidéo. De ce fait, et avec son ambiance lourde, Fearmonium n’est pas à mettre entre toutes les mains de par les thèmes qu’il propose. Un léger manque de finition ne lui permet pas de devenir une proposition à recommander les yeux fermés. Une mise à jour générale de son ergonomie pour régler les soucis soulevés lors de notre test serait plus que bienvenue. Il n’en demeure pas moins une proposition séduisante quant à sa direction artistique, intéressante dans les thèmes abordés et impressionnante par le travail accompli.

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Fearmonium

Genre : Action

Editeur : Ratalaika Games

Développeur : Redblack Spade

Date de sortie : 08/12/2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch

1 reactions

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Dognote

18 jan 2024 @ 10:17

Oh et en bonus une traduction de Fearmonium pour les moins anglophiles d’entre vous ou pour les plus québécois d’entre nous (il y a quelques personnes au sein de la rédac, on ne donnera pas de nom) :

“L’après-peur”, “Le lendemain de la peur”. Mieux, je sais, “L’Attrapeur”.

Après tout, comme diraient nos profs de latin :”Traduire, c’est trahir…”,