Test - KarmaZoo - À plusieurs sur les chemins du bonheur

«Le multi malin comme un singe» , - 0 réaction(s)

Comment parvenir à rendre les communautés de joueurs en ligne plus bienveillantes ? Le studio français Pastagames a décidé de prendre le taureau par les cornes afin de raviver cet altruisme en voie d’extinction. Ainsi se présente face à nous KarmaZoo, un titre de plateformes multijoueur qui récompense les relations positives entre les gameurs. Proposant une expérience atypique basée sur la coopération entre des animaux, des plantes et même des objets, il possède de sérieux atouts pour devenir une nouvelle référence du jeu festif entre amis, mais aussi et surtout avec des inconnus du monde entier…

Zootopie

Bienvenue au zoo ! Toutefois, avant de vous laisser pénétrer dans cet univers si singulier, les développeurs vous invitent à consulter les codes de bonne conduite afin de profiter de votre aventure en toute quiétude. Cette petite étape initiale affiche très clairement l’objectif central du jeu : s’amuser en veillant au bonheur des autres ! Dès lors, nous ne pouvons que vivement vous conseiller de prendre connaissance des différentes règles pour bien vous imprégner de l’ambiance locale. Un rite de passage qui devrait être obligatoire dans toutes les expériences partagées…

Pas de réussite sans sacrifice…

Une fois cette formalité passée, la joueuse ou le joueur se retrouve directement plongé·e à l’intérieur de cet étrange zoo dans la peau d’un… blob ! Un organisme aussi original de par sa nature intrinsèque que par sa présence dans ce type de lieu. Et pourtant, ce drôle de personnage endosse le rôle principal lors d’une courte session solo faisant office de tutoriel. C’est durant cette phase qu’une grosse voix au langage aussi incompréhensible qu’amusant guide la petite créature dans son nouvel environnement, tout en nous présentant les éléments narratifs de base afin de nous permettre de comprendre le fonctionnement et les enjeux de KarmaZoo.

La situation n’est guère reluisante puisque nous sommes prisonniers ! Il faut dire que les premiers pas dans ce zoo n’ont rien de très enchanteur puisque notre blob doit très vite apprendre à esquiver des pics, grimper sur des murs ou encore trouver un portail pour fuir le niveau. Toutes les autres créatures du jeu sont dans le même cas que nous : notre mission consistera donc à les libérer. Le scénario ne casse pas trois pattes à un canard, mais présente un défi clair, motivant et assez chronophage pour les joueurs.

Libéré, délivré…

La phase introductive s’achève avec notre arrivée dans le sanctuaire. Il s’agit de la zone principale du jeu qui renferme un grand nombre de secrets. C’est d’ailleurs dans ce lieu que l’on peut observer les statues pétrifiées des différents personnages jouables. Le bestiaire est assez bien fourni : éléphant, lion, koala, baleine, oiseau, chat… soit un total d’une cinquantaine d’éléments à débloquer pour être utilisés dans les niveaux. Si le nombre peut paraître impressionnant, on regrette l’absence de certaines espèces animales majeures (la girafe ou encore l’ours) au détriment de végétaux (comme la poire et le cactus) et d’objets (notamment l’arrosoir et la théière). Ces derniers légitiment de plus grandes possibilités de gameplay, mais manquent un peu de cohésion dans cet univers propre aux bêtes.

Un amour infini

Toutes les aventures de KarmaZoo se vivent avec d’autres joueurs. Pour appeler un chat un chat, il n’y a pas de mode solo dans le jeu. Certains y verront là une déception, mais le bonheur n’est-il pas fait pour être partagé ? Et quoi de mieux qu’un gameplay ultra simplifié pour attirer le plus de monde possible ? Réussir à apprivoiser votre petit personnage passe par trois actions : se déplacer, sauter et chanter. Cette approche permet aux nouveaux d’être rapidement comme des poissons dans l’eau en ayant une bonne aisance manette en mains. De plus, l’erreur n’est pas punitive et offre très souvent des possibilités inédites. Ainsi, chaque type de gameur peut prendre du plaisir dans le zoo et la classification PEGI 3 ponctue la dimension tous publics du titre.

L’accessibilité du jeu est également exemplaire en ce qui concerne les interactions entre les joueurs. KarmaZoo nous invite toutes et tous à laisser les casques et les micros dans le tiroir pour mieux comprendre les autres. Cela peut sembler paradoxal, mais la communication est ici totalement réinventée et réduite à sa forme la plus simple. De ce fait, lors d’un niveau avec des inconnus de l’autre bout du monde, l’unique possibilité pour échanger est d’utiliser de simples émoticônes directionnelles ou informatives. Par exemple, si un membre du groupe cherche à récupérer un dernier trésor avant de franchir le portail de sortie, il peut indiquer à ses partenaires d’attendre avec le signe stop de la main. Mais dans une grande majorité de parties, il n’y aura pas besoin de converser pour parvenir au but final. Exit le langage, place au bon sens ! Par ailleurs, il est bien évidemment possible de jouer entre amis ou avec sa famille dans des manches privées, et notons avec grande satisfaction que le crossplay est disponible.

À la queue leu leu !

Revenons maintenant à nos moutons, c’est-à-dire à la façon de libérer nos chères créatures. Malheureusement pour nous, toutes les délivrances ont un coût, parfois très élevé. Il faudra de longues heures pour accumuler suffisamment de ressources et aider tous les personnages emprisonnés. Toutefois, il n’est pas question d’argent ici, mais bien d’amour. En effet, les Cœurs Karma correspondent à la monnaie du jeu et s’obtiennent à chaque bonne action réalisée. On peut aussi bien être récompensé en activant un levier pour permettre à un coéquipier de franchir une porte qu’en tombant sur un pic afin de créer une tombe qui offre un nouveau chemin aux copains. Cette dimension du sacrifice individuel au service du collectif génère un sentiment gratifiant à chaque épopée.

L’altérité est une notion complexe à vulgariser et à développer dans certains esprits. Cependant, KarmaZoo offre de nombreux exemples pour encourager les relations avec les autres et mieux comprendre nos différences. Nous n’avons pas encore évoqué le halo qui entoure notre personnage en phase de jeu. Il s’agit d’une sorte de bulle de protection qui permet de rester vivant au contact de ses partenaires, mais également de réapparaître en cas d’échec. Concrètement, il faut toujours être proche d’au moins un allié pour conserver son aura. Or, dans la joyeuse troupe, il arrive souvent qu’un gentil trublion se distingue en s’écartant du chemin ou en bloquant sur un obstacle à franchir. Se dévouer pour ne pas le laisser seul est bien évidemment récompensé, et on se sent bien d’aider un petit boulet. Finalement, qui n’en a jamais été un ?

L’arbre de vie

Avant de démarrer une nouvelle aventure, le joueur a le choix entre deux modes de jeu. Commençons par évoquer le Loop, ou boucle en français, qui permet de réunir jusqu’à dix joueurs en ligne. Chaque partie suit la même structure : la première étape sert à réunir le groupe avant de traverser le vortex, puis s’enchaînent quatre niveaux à réussir afin d’obtenir et de partager de nombreux Cœurs Karma. Dès le départ, l’équipe peut collecter des fruits qui débloquent diverses cartes bonus.

Voter, c’est important !

Une fois l’avantage choisi, le niveau débute avec la troupe réunie. Notre personnage pixelisé est facilement reconnaissable en blanc parmi toutes les créatures. Il arrive parfois que l’on ne sache plus trop où l’on est quand l’action bat son plein, mais cela ne dure que quelques secondes. L’orientation artistique de KarmaZoo fait la part belle aux décors pour permettre au joueur d’analyser les chemins, visibles ou secrets, possibles à emprunter. À ce propos, les niveaux générés dépendent du casting de personnages. Si l’un des joueurs a opté pour l’éléphant, il y aura sûrement des blocs sur notre parcours que seul cet animal peut briser. Avec la baleine, une nouvelle plateforme peut être créée pour accéder à des endroits en hauteur. Et cætera, et cætera… C’est ce qui rend chaque partie de KarmaZoo unique !

Globalement, les manches présentent un challenge accessible, mais tout dépend du niveau de coopération entre les participants. Il ne faut jamais mettre la charrue avant les bœufs, car l’inaction d’un joueur peut accélérer l’échec de toute l’équipe. Qui plus est quand on sait que chaque portail doit être franchi dans un temps limité. Nous n’avons que trois-cents secondes pour nous échapper, sans quoi une tempête de sable vient nous occulter l’écran. Des pièges plus dangereux émergent lors du dernier niveau, celui qui valide ou non le partage des cœurs. Mais, une fois les obstacles derrière nous, quel bonheur de voir tous les personnages sous cet arbre qui prend vie et qui nous offre nos récompenses !

Photo souvenir

Pour les amateurs de petites compétitions et d’affrontements sous le signe de la bonne humeur, direction le second mode. Totem se joue entre amis, en local ou en ligne, avec un maximum de huit joueurs. Le but est de s’opposer en toute tranquillité dans des mini-jeux comme une course à obstacles, un repas où il faut manger le plus de fruits ou encore le classique chifoumi. Ces épreuves sont bien réalisées et permettront de passer quelques bons moments pour tenter de se tailler la part du lion. Toutefois, bien qu’il y ait de nombreuses personnalisations possibles, ce n’est pas dans cette partie que l’on pourra accumuler de nouveaux Cœurs Karma pour notre mission principale…

À deux aussi c’est fun !

La porte des étoiles

Si le monde de KarmaZoo vous semble déjà suffisamment barré, vous risquez d’avoir une légère migraine avec ce qui suit. Une ambiance mystique règne dans le zoo. Les sons et les musiques du jeu participent d’ailleurs énormément à créer cette atmosphère particulière, très mystérieuse. On ressent constamment une sensation liée à la spiritualité et des questionnements sur l’au-delà. Est-ce que cela vient de la résurrection perpétuelle des personnages ? Des vortex à traverser ? Ou encore des différentes constellations d’étoiles qui s’illuminent au fur et à mesure de nos progrès ? Point de prosélytisme de notre part, nous vous laissons vous faire votre propre avis métaphysique sur cet univers…

Une galaxie de défis

Toujours est-il que chaque animal, chaque végétal et chaque objet appartient à un ensemble astronomique divisé en quatre constellations. Lorsque nous débloquons un personnage, une étoile se révèle. Grâce à la lunette présente dans le sanctuaire, le joueur peut découvrir les trois défis qui permettront à l’astre de devenir brillant. Que se passe-t-il si toutes les étoiles et toutes les planètes sont activées ? Voici une belle et longue énigme à résoudre !

Les chasseurs de succès n’auront pas besoin d’en arriver là pour obtenir toutes leurs récompenses. Seulement 20 étoiles à faire briller en plus de quelques défis spécifiques à certains personnages, et le 100% devrait arriver en une trentaine d’heures. Probablement moins en réalisant des parties entre amis.

Testé sur Xbox Series S

Bilan

On a aimé :
  • Répandre l’amour, pas la guerre !
  • Le concept coopératif bienveillant
  • Le gameplay accessible pour tous
  • Les diverses récompenses à débloquer
  • Les ambiances visuelles et sonores
On n’a pas aimé :
  • L’absence de certaines espèces animales
L’amour est dans le zoo

KarmaZoo donne une belle et grande leçon de jeu en coopération. En plaçant l’amour au cœur de son identité, le titre offre une expérience positive et constructive dans une époque où les multijoueurs de combats en tous genres pullulent. Quel bonheur de devoir constamment réfléchir à la meilleure façon d’aider ses partenaires pour réussir un objectif commun, et de ne pas se faire traiter de noms d’oiseaux lorsqu’on échoue. Bref, il s’agit d’un véritable petit chef-d’œuvre transgénérationnel à mettre entre toutes les mains et même toutes les pattes, y compris celles d’un ours mal léché.

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KarmaZoo

Genre : Aventure/Plates-Formes

Éditeur : Devolver Digital

Développeur : Pastagames

Date de sortie : Été 2023

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows, Nintendo Switch