Test - Thymesia - Un souls-like de pestiféré ?

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Jeu de rôle et d’action, Thymesia est le tout premier jeu d’OverBorder. Studio d’origine taiwanaise, il est constitué de jeunes développeurs issus de plusieurs sociétés de jeux vidéo. Le titre est publié sous le label de jeux indépendants de Team17, connu notamment pour la licence Worms, les célèbres vers de terre loufoques.

Reporté plusieurs fois, Thymesia est disponible depuis le 18 août 2022 au prix de 29,99 €. Le jeu s’inspire de titres comme Dark Souls ou encore un certain Bloodborne, mais est-il un bon souls-like pour autant ?

Un univers purulent

Nous voici dans le monde de Thymesia, un royaume dans lequel la mort se répand à cause d’une étrange maladie : la peste. Elle affecte les habitants en les transformant en toutes sortes de monstres répugnants.

Des environnements parfois ternes

Pour essayer de soigner le monde, on incarne alors un mystérieux personnage connu sous le nom de Corvus, au visage caché derrière son masque pointu de médecin de la peste. Amnésique, il doit découvrir la vérité en explorant ses propres souvenirs qui constituent les niveaux du titre. En effet, le royaume dans lequel nous évoluons s’est essayé au pouvoir de l’alchimie et en a payé le prix fort. La peste a apporté le chaos dans le royaume et Corvus semble pouvoir le stopper, mais son amnésie l’empêche d’avancer. Les ravages des maladies épidémiques se prêtent bien au genre des Souls, on est rapidement intrigué par cet univers mystérieux. Comme à l’accoutumée des Souls, l’histoire reste sous-jacente et se dévoile timidement en fonction de l’implication du joueur.

Ramasser des objets pour découvrir le Iore

On doit avancer avec précaution en éliminant les ennemis jusqu’aux boss difficiles. On y retrouve les messages des morts pour pouvoir découvrir toute l’histoire et le background du soft. Thymésia reprend les bases de ses illustres modèles, mais on note tout de même quelques différences dont le Plague Weapons, mécanique au centre du jeu qui consiste à s’emparer des armes pestiférées des ennemis et des boss pour en tirer différentes capacités offensives, défensives ou même curatives. Nous y reviendrons. Après une courte introduction qui nous explique le contexte, nous sommes trės vite plongés dans un univers lugubre et sinistre.

Des joutes d’épée en veux-tu en voilà

Pour nous aider, un tutoriel nous explique les bases pour se mouvoir avec notre ami Corvus. On attaque, on esquive et lorsque la santé des ennemis atteint zéro on peut les exécuter, cela reste classique pour le genre. Plus original, tout au long du jeu nous n’avons qu’une seule arme physique : le sabre, accompagné d’autres armes puissantes mais sous forme spectrale.

Là où nous sommes surpris concerne la vitesse de déplacement assez rapide de notre aventurier pour ce style de jeu, ce qui devient pratique pour esquiver, d’autant plus que le verrouillage des ennemis nous aide à ne pas perdre la cible de vue. On peut également décider d’effectuer une parade juste avant qu’une attaque ne touche Corvus, infligeant par la même occasion des dégâts à nos agresseurs. Pour se soigner on utilise le pad du haut, Corvus ne pouvant transporter qu’une quantité limitée de potions, il est alors préférable de les utiliser judicieusement.

Mourir plusieurs fois jusqu’à vaincre un boss reste le moment le plus jouissif du jeu.

L’originalité provient de la grosse attaque avec la gâchette de droite. Elle empêche les ennemis de se soigner car chaque adversaire possède à la fois une jauge de vie mais également une jauge de blessure. Cette dernière remonte la jauge de vie si elle n’est pas vidée à temps, obligeant à attaquer sans relâche les vilains. L’absence de jauge d’endurance confirme le gameplay très offensif voulu par les développeurs, ce qui permet d’avoir des combats beaucoup plus nerveux.

À l’instar des Souls-like on peut donc obtenir les armes des ennemis : les armes pestiférées. Toutefois, au lieu de juste les récupérer ou les forger, dans Thymesia nous les invoquons, ce qui procure à notre ami Corvus, en bonus, une super armure lorsqu’il les utilise. On peut ainsi copier toutes sortes d’armes : lances, haches, boucliers, épées longues. Ce sont les fameuses armes spectrales qui octroient des attaques dévastatrices et jouissives.

Une autre subtilité au niveau du gameplay, est une lumière verte qui apparaît avant une certaine action de nos adversaires, synonyme d’une attaque critique qui ne peut être déviée. Deux possibilités s’offrent à nous, on peut soit se mettre hors de portée en esquivant ou utiliser une attaque de plume avec la gâchette de gauche. Cette dernière, plutôt sympathique et technique, interrompt l’attaque ennemie à la manière d’un ninja avec ses shurikens.

De l’obscurité naît la lumière

La progression dans les niveaux se fait avec prudence. Le level design alambiqué est propice aux pièges et ennemis, prêts à nous tendre des embuscades. L’’exploration étant souvent récompensée par des objets ou documents divers, il est important d’observer chaque recoin.

L’aventure reste assez difficile et pour éviter de tout recommencer au début, suite à une mort malencontreuse, des raccourcis peuvent être débloqués. Il s’agit le plus souvent de portes ou d’échelles permettant d’accéder plus rapidement aux zones avancées du niveau. Pour nous aider dans cette quête semée d’embûches, on peut se reposer à un fanal, ce qui permet de sauvegarder, de remplir le stock de potions, de restaurer la santé et l’énergie de notre héros, mais aussi de faire revenir les vilains d’entre les morts.

Le fanal est également l’endroit où l’on peut utiliser nos fragments de souvenir, entendez par là nos points d’expérience, pour augmenter nos attributs et devenir plus puissant comme dans tout bon RPG qui se respecte.

Trois attributs principaux sont à améliorer : la Force augmente les dégâts d’attaque, la Vitalité accroît la santé max et la Peste amplifie les dégâts de griffes et l’énergie max. Chaque fois que nous augmentons un attribut jusqu’au niveau 25, nous obtenons un point de talent utilisable dans 6 catégories : le sabre, la déviation, l’esquive, la griffe, la plume et les stratégies. Nous pouvons désapprendre des talents à tout moment et expérimenter différents styles de jeu afin de créer le build qui nous semble le plus efficace. Chaque catégorie de talents étant importante, il est tout de même judicieux de bien répartir ses points afin de ne pas avoir trop de lacunes en combat, surtout vis à vis des boss coriaces. Le petit plus est l’aperçu en vidéo des mouvements et skills, nous aidant grandement dans nos choix.

Pour encore un peu plus se différencier de Dark Souls, notre personnage peut utiliser des fragments de capacité obtenus sur les ennemis vaincus pour déverrouiller ou améliorer les armes pestiférées. Ces dernières sont puissantes mais une fois invoquées, elles consomment de l’énergie. Un autre aspect intéressant est l’utilisation d’un amplificateur alchimique pour augmenter la quantité de potions et les emplacements d’ingrédients sur une potion. Corvus peut ainsi obtenir des effets supplémentaires en plus de se soigner et c’est très pratique pour se débarrasser de toute sorte de monstres et surtout des boss.

Il faut bien rouler sa boss(e)

Genre du jeu oblige, on est confronté très vite aux boss et à leur puissance de frappe. Il faut attaquer au bon moment et surtout esquiver sous peine de voir notre barre de santé dégringoler rapidement. Le challenge est présent. Aussi puissants que rapides, ils sont un réel plaisir à affronter et apprendre leurs différents patterns. Mourir plusieurs fois jusqu’à vaincre un boss reste le moment le plus jouissif du jeu.

Ces moments homériques sont accompagnés de superbes musiques orchestrales qui renforcent encore plus l’immersion et l’intensité des combats. La bande sonore est travaillée, tantôt calme, parfois triste et souvent épique. Graphiquement le jeu est joli avec de beaux effets lumineux et des animations fluides et gracieuses. Mention spéciale aux finish moves vraiment impressionnants. Dommage que l’on observe des murs invisibles ou des problèmes de caméra qui se bloquent contre les décors. Au niveau des regrets, on note également ce brouillard persistant, qui appuie le côté lugubre et mystérieux des lieux, mais cache surtout les décors en arrière-plan, contrairement à son illustre prédécesseur Dark Souls.

Un autre petit bémol est la durée de vie un peu courte pour le genre, une douzaine d’heures de jeu étant nécessaires. Thymesia est composée de trois grands niveaux jalonnés de quêtes annexes. Ces dernières sont intéressantes car elles dévoilent d’autres parties inexplorées des niveaux, ainsi que des boss optionnels. Selon que l’on fasse ces quêtes ou non, cela a une répercussion sur les cinq fins déblocables, ajoutant ainsi une certaine rejouabilité au jeu. Les choix que l’on fait et les objets que l’on collecte donnent accès à ces différentes fins.

Ne vous attendez pas à croiser beaucoup de PNJ, seule une petite fille nous aide à nous remémorer nos souvenirs et à nous restaurer sur les fanaux. Il y a pas non plus de partie en ligne pour qu’un ami nous vienne en aide, on est seul jusqu’au bout de l’aventure.

Testé sur Xbox Series X.

Bilan

On a aimé :
  • Un gameplay original et nerveux
  • Les combats épiques contre les boss
  • La bande-son très variée
  • Les puissantes armes spectrales
On n’a pas aimé :
  • Peu de niveaux
  • Une caméra capricieuse
  • Des murs invisibles
Un bon souls-like

Ne vous attendez pas à un concurrent direct de Dark Souls, Thymesia s’inspire du maître tout en proposant sa propre formule, plus nerveuse et dynamique. Avec son sabre et ses armes ancestrales, le héros nous offre des moments épiques que tout bon épéiste se doit d’essayer, tant ses joutes notamment contre les boss sont mémorables. Dommage que l’aventure soit un peu courte.

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Thymesia

Genre : Action RPG

Éditeur : Team 17

Développeur : OverBorder Studio

Date de sortie : 09/08/2022

Prévu sur :

Xbox Series X/S, PlayStation 5, PC Windows

1 reactions

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Muirlega

17 aoû 2022 @ 07:05

L’influence de Bloodborne est quand même prégnante, c’est le premier jeu auquel j’ai pensé en voyant la vignette de l’article avant même de le lire ! Je pense qu’on peut laisser sa chance à Thymesia, y’a moyen de passer un bon moment :)