Test - Forza Motorsport - Un pas de plus vers l’excellence

Le nouveau Forza Motorsport arrive six ans après le dernier opus sur Xbox et PC ainsi que le Game Pass dès le jour de sa sortie. Les sensations de conduite, décriées par de nombreux fans de la franchise avec Forza Motorsport 7, sont-elles les mêmes ? Les graphismes font-ils honneur à la puissance des Xbox Series ? Enfilons sans attendre casque et combinaison pour nous rendre sur la ligne de départ et répondre à toutes ces questions !

Dès les premières secondes, Turn 10 donne le ton avec une cinématique aussi belle que rythmée. C’est alors que débute une courte prise en main de trois voitures différentes sur autant de circuits pour se familiariser à la conduite. Suite à cela, une présentation du mode carrière, baptisé Builders Cup, permet de faire l’acquisition d’une première voiture pour rentrer dans le vif du sujet.

Bien qu’elles soient de la même catégorie, la Honda Civic Type R de 2018, la Subaru STI de 2019 et pour finir la Ford Mustang de 2018, ont toutes les trois des transmissions différentes. Traction pour la première, quatre roues motrices pour la seconde et enfin propulsion pour la dernière, un choix qui influe énormément sur le style de conduite et cela se ressent dès les premiers virages.

De son côté, la Subaru est la plus performante lors des départs et des sorties de virages serrés avec une vitesse de pointe plus faible. La Type R affiche une bonne note en fin de ligne droite mais a tendance à sous-virer. Quant à la Mustang, elle est démoniaque : dotée d’un V8 de 5 litres, elle arrache le bitume malgré son poids conséquent, si toutefois nous arrivons à dompter son train arrière très joueur.

Le solo de Forza Motorsport est idéal pour s’entraîner

Le mode Carrière de Forza Motorsport comporte cinq catégories, nommées Tour, chacune disposant de quatre championnats et d’une course finale. Vingt pistes sont disponibles, présentant des circuits complets ou modifiés, sauf pour Spa-Francorchamps et Kyalami.

Malheureusement, ce Forza Motorsport ne dispose toujours pas d’un semblant d’histoire, que l’on aurait pu imaginer avec une progression gratifiante suite à nos succès. Le mode carrière consiste avant tout à enchaîner les courses pour engranger de l’argent et monter les niveaux des voitures.

Chaque championnat consiste à utiliser un type de véhicule imposé avec un indice de performance défini. Seuls les championnats du dernier Tour proposent de choisir notre voiture préférée, du moment que la classe est respectée. Nous espérions un peu mieux avec ce nouveau titre que Forza Motorsport 7.

Au total, pas moins de cent huit courses sont incluses dans ce mode solo, sans compter le Tour Vedette. Cette extension proposée par Turn 10 est un Tour spécifique, mis à jour chaque mois, au même titre que ceux déjà proposés. La seule différence vient du fait que chaque championnat se débloque dans le temps, visible via un compte à rebours. Il va sans dire que cette continuité du mode Carrière est la bienvenue pour étoffer un peu plus le contenu du jeu de base, surtout à la vue du tout nouveau système de progression des véhicules.

Avec plus de cinq-cents véhicules au lancement du jeu, il est facilement possible de choisir notre voiture préférée. Et avec ce nouveau jeu, le studio a préféré mettre en place un système de progression propre à chaque voiture, mais aussi à chaque constructeur.

Des points d’expérience (CXP) sont accumulés pendant les courses à chaque utilisation d’un véhicule. Ceux-ci sont gagnés lorsque de bonnes notes en virage sont acquises (point de freinage, vitesse constante et trajectoire optimale), que les secteurs sont corrects (enchaînement de plusieurs virages), que nous doublons des adversaires, mais aussi en complétant les séances d’entraînement avant chaque course.

C’est en engrangeant des CXP que l’on augmente le niveau de la voiture pour débloquer des améliorations haute performance. Par exemple, le second niveau permet de débloquer la largeur des pneumatiques, le niveau quatre les barres antiroulis, le niveau neuf les boîtes de vitesses, etc.

Une fois le niveau cinquante atteint avec une voiture, un pourcentage de remise de 5% est appliqué sur l’achat d’un véhicule neuf de la même marque. La fidélité est récompensée par une ristourne cumulative avec cinq véhicules au niveau maximum, ce qui n’est pas négligeable.

Enfin, une autre nouveauté majeure vient de l’achat des améliorations. Jusqu’à présent, dans tous les Forza Motorsport et Horizon, les pièces de type sport et compétition s’achetaient avec de l’argent, ce qui n’est plus le cas. À chaque prise de niveau, des CP sont gagnés pour placer les nouvelles pièces, ce qui exige de faire des choix en fonction des CP disponibles. Bien entendu, à partir d’un certain niveau, il n’est plus question de faire des compromis pour avoir la voiture la plus compétitive possible. Entre l’indice de performance obligatoire (oui, il y a toujours cette contrainte à prendre en compte), la répartition des CP et la balance (vitesse, freinage, tenue de route et accélération), le temps passé à optimiser notre petite bombe à quatre roues risque d’être long, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

En plus du mode carrière classique, deux autres modes solo sont proposés dans ce Forza Motorsport : Jeu libre et Rivaux. Le premier permet de créer une course selon nos propres règles (temps, météo, classe de voitures, nombre de tours, etc.). Le second, quant à lui, nous confronte à des rivaux fantômes du monde entier. Une seule règle, faire le meilleur temps pour briller face aux autres joueurs. Pour information, c’est un très bon mode pour s’entraîner avant d’attaquer le multijoueur !

Le mode multijoueur de Forza Motorsport pour briller

Comme l’a souligné un célèbre philosophe : « Le solo c’est bien, le multi c’est mieux ! » En tout cas, ça aurait pu être vrai, et c’est ce que pense Turn 10 en souhaitant en faire la vitrine de ce nouveau Forza.

Le déroulement des parties en multijoueur est assez simple. Plusieurs épreuves sont disponibles, agrémentées d’un compte à rebours nous indiquant à quelle heure débute la course. Entre temps, il s’agit de participer aux essais et aux trois tours qualificatifs afin de déterminer notre place de départ sur la grille.

Dès le lancement du multijoueur en ligne, il est obligatoire de participer à trois courses d’introduction pour déterminer notre niveau de sécurité et de compétence. Certains seront ravis d’apprendre que Forza Motorsport prend en compte ces deux indicateurs lors du matchmaking afin de ne pas se retrouver confronté à des joueurs confondant Forza Motorsport et Wreckfest.

La sécurité au volant est la clé des courses en ligne dans Forza Motorsport. Lorsque celle-ci n’est pas respectée, en coupant des virages ou en envoyant des adversaires dans le décor, la note associée baisse. Ainsi les joueurs mal intentionnés se voient relégués à jouer ensemble, contrairement à ceux qui privilégient la compétition respectueuse. Il est certain qu’avec la mise en place du niveau de sécurité, les parties en ligne seront plus plaisantes pour beaucoup de joueurs, nous y compris. De plus, enfreindre les règles lors d’une course déclenche une pénalité de temps qui est appliquée immédiatement, ce qui risque de nous faire chuter dans le classement final.

Bonne nouvelle, il n’y a pas de différence de progression entre le mode solo et multijoueur. Cela signifie que nous gagnons des CXP et de l’argent pour acheter les voitures de la même façon. Ainsi, les joueurs ne sont pas lésés d’un mode à l’autre.

Quant à ceux qui préfèrent jouer uniquement entre amis ou créer des parties compétitives entre clubs, le studio américain a mis à disposition un mode Multijoueur privé. Il est possible de paramétrer intégralement une course, que ce soit le temps, la météo, les classes de véhicules, le nombre d’équipes (jusqu’à quatre) et même le niveau de caoutchouc se déposant sur la piste. Il est donc tout à fait envisageable de créer une course de 24 heures réelles sur le circuit du Mans, avec une météo variable, un départ en début de soirée et bien entendu d’enregistrer cette configuration pour la charger afin de gagner du temps. Il va falloir appeler du renfort et faire des litres de café !

Ce qui nous amène à signaler une petite nouveauté visuelle : les mécaniciens dans les stands sont visibles. Certes, nous ne sommes pas au niveau de réalisme d’un jeu de F1, car nous ne les voyons pas changer les pneumatiques ou ravitailler le carburant, mais il est tout de même appréciable de les voir présents autour de la voiture.

Une sensation de réalisme jusqu’au bout des doigts

Manette en main, ce nouveau Forza Motorsport est excellent à tout point de vue. Le test a été effectué avec un volant, une manette Élite 2 et une manette Xbox classique. Dans les trois cas, la maniabilité et la physique des voitures sont optimales, augmentant le plaisir tour après tour.

Le charme est d’ailleurs décuplé par les sensations de conduite procurées à la manette. Les passages sur les vibreurs ou la déformation des pneumatiques lors des prises de virages trop accentuées se ressent réellement entre nos mains ; sans oublier le travail des gâchettes haptiques lors des accélérations et des freinages des véhicules, surtout lorsque la piste est mouillée.

Ajoutons à cela les nombreuses options d’aide au pilotage qui permettent à tous les joueurs, quel que soit leur niveau, de s’essayer au sport automobile. Il est même possible aux non-voyants de prendre la course en activant une option spécifique dans les réglages. Le principe de fonctionnement est simple, mais exige le port d’un casque puisqu’il repose sur des indices sonores appliqués lors d’un point de freinage, des entrées et sorties de virages, etc. Ce procédé fonctionne parfaitement et permet de prendre du plaisir, et ce pour tous les joueurs, peu importe leur handicap.

Quant au comportement des véhicules, un gros travail a été effectué en comparaison de Forza Motorsport 7 et cela se ressent autant que cela se voit. Les voitures sont plus réactives et leur comportement plus réaliste, ce que nous ressentons dès les premiers virages. Il en découle une grande différence de conduite en fonction du type de véhicule, de son poids et de son système de transmission. En outre, nous ressentons immédiatement le changement de comportement lors d’ajout de pièces de compétition (pneumatiques plus tendres, amortisseurs, barre antiroulis), bien plus que lors des précédents Forza Motorsport. Le jeu se veut réaliste dans la conduite et nous pouvons affirmer qu’il s’en rapproche, pour notre plus grande joie.

Pour ceux qui se poseraient la question, oui, les voitures peuvent faire des tonneaux. Par contre, il n’y a malheureusement aucune amélioration visuelle sur les dégâts. Il est toujours possible de casser les pièces mécaniques impactant grandement la conduite, mais cela n’aura aucun impact visible, comme la perte d’un pare-chocs, du capot, des rétroviseurs ou même d’une roue. Nous aurions au moins espéré de la fumée sortant des échappements lorsque le moteur est endommagé, mais il n’en est rien. Pour un huitième opus de la série Forza Motorsport, il est vraiment dommage que les dégâts ne soient pas plus apparents qu’au sein des derniers jeux du studio américain.

Un Forza Motorsport parfait ? Pas encore…

Pour ceux qui découvrent la licence, les jeux Forza Motorsport ne sont pas réputés pour la qualité de l’I.A. des adversaires. Après notre preview du titre, nous pensions vraiment que ce gros point noir avait été gommé, mais ce n’est malheureusement toujours pas le cas. Pourtant, les passes d’armes entre concurrents I.A. sont plus réalistes et le fait de mettre une grosse pression favorise les erreurs de trajectoire des adversaires. Mais alors, d’où vient le problème ? Nous avons relevé deux soucis majeurs, qui ternissent la qualité pourtant excellente du gameplay.

D’abord, l’envie de se battre après avoir perdu une place n’est pas présente. Il n’est pas rare de passer plusieurs tours derrière un concurrent, attendant patiemment une erreur ou de faire un exploit sur un freinage. Mais une fois doublé, l’adversaire perd complètement sa combativité, concédant plusieurs secondes au fil des tours malgré une difficulté réglée à sept sur une échelle de huit, ce qui est bien dommage.

La seconde déception se remarque au moment où toutes les voitures sont regroupées. Si la trajectoire n’est pas optimale, l’I.A. continue sa route sans essayer d’esquiver, nous poussant sans vergogne et sans s’arrêter, ce qui est assez incompréhensible.

Enfin, et pour finir sur ces notes négatives, il aurait été judicieux de la part de Turn 10 de proposer, comme pour les jeux de F1 d’Electronic Arts, une sortie des stands manuelle pour augmenter le réalisme. Ici, quand l’on fait des tours d’essai, la sortie se fait obligatoirement sur un tour lancé.

Visuellement, ce Forza Motorsport frise la perfection. Le studio Turn 10 a toujours mis un point d’honneur à reproduire le plus fidèlement possible les véhicules, et cela n’a pas changé. Le bond en avant prodigieux vient de tout ce qui se trouve autour des voitures, que ce soit l’asphalte, les traces de freinage, les arbres, le public et même les arrière-plans. Il suffit pour cela de passer en mode photo pour se rendre compte du travail effectué par le studio américain, allant même jusqu’à rajouter des fleurs sur le circuit de Silverstone et du relief dans les bacs à graviers.

Mais ce n’est pas tout, la météo dynamique ajoute un plus indéniable à la qualité visuelle du titre. Nous avons été scotchés lors d’une course dans le brouillard à Spa, dans la pénombre du soleil couchant. C’est tout bonnement bluffant de réalisme, car nos réflexes sont mis à rude épreuve pour ne pas sortir de la route.

Malheureusement, un problème persiste, faisant un peu tâche d’huile en comparaison de tout le reste : les rétroviseurs. Que ce soit dans le véhicule ou en activant le rétroviseur virtuel en vue extérieure, l’image reproduite est bourrée d’aliasing, allant même jusqu’à faire croire que les véhicules derrière nous « flottent » au dessus de la piste.

Quant à la bande sonore, elle est comparable aux graphismes. Les musiques sont de bonne facture, mais c’est la sonorité des moteurs et des pneus qui est exceptionnelle. Les retours de flamme claquent dans nos oreilles, les moteurs des adversaires derrière nous augmentent la pression en fonction de leur distance, la pluie frappe la carrosserie, tout est presque parfait. Mention spéciale pour le bruit si caractéristique des boîtes de vitesse type course qui augmente grandement le réalisme acoustique. Turn 10 a notifié qu’un gros travail de captation sonore avait été effectué, et nous pouvons le confirmer les yeux fermés.

Pour atteindre le Graal des 1000 G, peu de succès se trouvent difficiles à obtenir, en l’occurrence ceux qui demandent de gagner dix mille crédits grâce aux créations et aux réglages. Mais le plus dur est « Superstar de la sécurité », où il faut finir avec un score de sécurité S sur dix courses consécutives en multijoueur.

Jeu testé sur Xbox Series X avec Thrustmaster TS-XW, manette Élite 2 et manette Xbox.