Test - WRC 9 - Une étape de liaison

«Les ajouts de Kylotonn ne pèsent pas lourd dans la balance» , - 0 réaction(s)

Après un WRC 8 très convaincant l’année dernière, Kylotonn renoue avec les épisodes annuels et propose dans WRC 9 de vivre intensément une nouvelle saison virtuelle du célèbre championnat du monde de rallye. Avec seulement une année de développement, une version prévue pour les consoles de nouvelle génération en novembre et l’épidémie du COVID-19 qui bouleverse les habitudes de travail depuis plusieurs mois, le risque est important de n’avoir sur les consoles Xbox One qu’une simple version mise à jour de l’opus précédent. Confortablement assis dans notre baquet, le moment est venu de pousser dans ses retranchements la dernière création du studio français.

Bienvenue au club

Le premier contact se fait comme l’année dernière via une courte séance de gameplay. Suivant votre prestation, des réglages de base concernant les aides au pilotage et le niveau de difficulté vous sont proposés. Une fois cet apéritif bu cul-sec, place à l’interface principale. Celle-ci a eu le temps de partir en Tunisie avant le confinement et de s’offrir un très léger lifting. Rien de transcendant mais le tout est plus harmonieux. Les habitués ne sont pas dépaysés et retrouvent instantanément leurs marques et onglets préférés : Accueil, Conduire qui regroupe tous les modes solos, Compétition pour ceux en ligne, Options et Showroom pour admirer les belles mécaniques sous toutes les coutures.

Kylotonn se met à l’écoblanchiment

Tiens, un nouveau mode Défis attire l’œil averti. 50 challenges avec 3 objectifs médaillés pour chacun vous attendent. Dans un premier temps, seuls les premiers défis sont disponibles. Les points glanés par objectif atteint vous permettent de débloquer les autres au fur et à mesure. Les épreuves proposées rappellent de vieux souvenirs. En effet, Kylotonn a trouvé le moyen de recycler tous les événements annexes du mode carrière : entraînements, maintenances, conditions extrêmes… Ce n’est pas original pour un sou mais ça fait plaisir, d’autant plus que les challenges sont la plupart du temps intéressants.

Les compétences d’excellence sont en bout de chaîne

Puisque nous sommes dans les modes de jeu, continuons le tour du propriétaire. Revue de fond en comble sur l’opus précédent, la carrière demeure cette année inchangée hormis quelques retouches. Vous démarrez la première saison en WRC Junior ou WRC 3 et avez l’ambition un jour de devenir champion du monde dans la catégorie reine. Pour atteindre vos rêves, vous devez toujours gérer le calendrier des événements et la progression de l’écurie via son personnel et sa branche Recherche et Développement. Les seules nouveautés feront plaisir aux anciens avec la possibilité de dépasser le niveau 50 et de débloquer ainsi toutes les capacités de l’arbre de compétences. En contrepartie, ce dernier est légèrement modifié et propose des aptitudes d’excellence pour 5 points dépensés au lieu de l’unité. Le mode carrière est vraiment complet et vous tiendra en haleine de nombreux mois.

Les autres modes solos traditionnels sont de la partie, Saison pour ceux qui ne veulent pas s’embêter avec la partie gestion, Partie rapide pour voir du pays illico au sein du bolide de votre choix, Entraînement et Test area pour se perfectionner.

Le mode Clubs est présent directement dans la page d’accueil

Cette année, Kylotonn s’est plutôt penché sur l’aspect communautaire. Outre les classiques modes en ligne et le plaisant duel en écran partagé, le studio a enfin intronisé les Clubs. Vous êtes libre de créer le vôtre et de vous inscrire dans trois autres. Vous pouvez ainsi participer ou créer des compétitions personnalisées et asynchrones en ligne jusqu’à 8 spéciales. Chaque participant a une semaine pour boucler les épreuves. Un mode idéal pour organiser des tournois, s’éclater entre membres et montrer qui est le patron.

Enfin, il est toujours possible de rivaliser avec le monde entier sur des challenges quotidiens et hebdomadaires qui se renouvellent au fil du temps et un nouveau mode Copilote en ligne a été annoncé pour sortir dans les prochains mois, sans information complémentaire.

4 de perdus, 3 de retrouvés

C’est bien beau tous ces modes de jeu, mais sans tracés ni voitures, ça ne sert pas à grand chose. WRC 9, licence officielle oblige, propose donc toutes les voitures, livrées et équipes de la série WRC à celle des Junior WRC. Seulement 5 voitures historiques ou bonus ont été ajoutées au roster de base de WRC 8 : la C3 WRC, la Porsche 911 GT3 R, la Lancia 037, la Xsara 2005 et la Focus RS 2007. C’est plutôt maigre et l’absence de la Subaru Impreza 1995 nous fend le cœur.

Les 13 rallyes prévus en début d’année sont au programme. 13 localisations au lieu de 14... suite à l’annulation fin 2019 de l’épreuve du Chili. Oubliez également les rallyes de Corse, de Catalogne et d’Australie présents lors de la saison précédente mais remplacés en 2020. Il est toujours rageant de ne plus pouvoir exprimer son talent sur des tracés qui ne sont plus prévus au calendrier. Il serait agréable de les proposer comme circuits bonus, utilisables dans les parties rapides ou personnalisées. C’est vraiment dommage de priver les joueurs de tout ce travail de modélisation, remisé au placard pour rien.

Ah les charmes du Japon !

À la place, trois nouvelles localisations aux tracés variés et complémentaires viennent sécher nos larmes. Fermez les yeux, respirez fort et imaginez. Une savane à la terre ocre et aride, des pistes souvent larges et caillouteuses, partiellement effacées. Votre voiture, secouée comme rarement, file à toute allure entre les acacias faux-gommiers, traverse un village perdu et salue au passage un groupe de girafes, bienvenue sur les 7 spéciales du Kenya. Tout à l’Est à des milliers de kilomètres, sur une île du Pacifique connue pour ses Men in Black, c’est un paysage côtier qui vous attend. La terre y est claire, le bitume se fait rare mais fait plaisir quand on le parcourt, les routes sont sinueuses en bordure de ravin, la mer au loin joue à cache-cache avec vous entre deux virages serrés, les fenêtres fermées de votre bolide vous empêchent de ressentir les embruns, il faudra maîtriser la glisse, bienvenue sur les 8 spéciales de Nouvelle-Zélande. Enfin au Nord, c’est une autre île et une autre civilisation qui vous accueillent. C’est la culture de l’infiniment petit qui prime ici. Tout est étriqué et resserré. Vous vous demandez comment votre grosse cylindrée parvient à passer sur ces routes asphaltées de montagnes et de plaines, si étroites et alambiquées. Il faut être fou pour aller à fond. Et pourtant, vous n’avez pas le choix si vous voulez faire un chrono, bienvenue sur les 8 spéciales du Japon.

Bon, le Kenya, c’est aussi ça !

Kylotonn a fait un excellent travail de modélisation sur ces nouveaux tracés et vous allez prendre un immense plaisir à les parcourir ou profiter du nouveau système de replays. Cadeau supplémentaire de la maison, une feuille de route prévoit l’ajout gratuit d’un mode Photo et de 6 nouvelles spéciales pour les rallyes de Finlande (octobre) et du Portugal (novembre).

En attendant la next-gen

Le gameplay de WRC 8 avait bien progressé et créé la surprise l’année dernière. Il est vrai que les développeurs partaient de loin. La conduite sur asphalte dépassait même celle de son rival DiRT Rally 2.0. C’est donc sur ces bases solides que Kylotonn a cherché à peaufiner la formule plutôt que de la révolutionner. La première chose frappante est le travail effectué sur les suspensions. Les voitures subissent davantage les aspérités de la route et les secousses sont mieux ressenties. La sensation de poids des voitures et les transferts de masse sont également plus marqués. On ressent parfaitement les survirages et sous-virages. Le jeu monte d’un cran dans le réalisme. Le passage sur les flaques d’eau, véritable cauchemar sur l’opus précédent, a également été corrigé. Dans l’ensemble, les sensations et le plaisir ressenti sont excellents. De plus, qu’on soit débutant ou expérimenté, chacun trouvera son bonheur via l’activation ou non des aides à la conduite qui peuvent rendre le gameplay soit plus accessible, soit très exigeant, tout en maintenant sa profondeur.

Les effets de lumière sont éblouissants

Graphiquement, le jeu ne progresse quasiment pas sur Xbox One X. Seul l’éclairage général a été modifié. Il suffit de passer de WRC 8 à WRC 9 sur une même spéciale dans des conditions identiques pour s’apercevoir immédiatement que le dernier opus offre un rendu globalement plus sombre et plus terne, donnant au titre un aspect plus naturel, qui ne satisfera pas tout le monde. Par contre, des effets lumineux ont été ajoutés et améliorent ce point déjà très réussi sur l’épisode de l’année dernière, notamment lors des spéciales se déroulant en soirée ou à l’aube. Les environnements bénéficient d’un chouia de détails supplémentaires mais quasiment imperceptibles à vitesse élevée. Il faudra attendre la version prévue pour les consoles de nouvelle génération pour espérer une réelle avancée sur les graphismes. Sachez que le titre est classifié Smart Delivery. Aussi cette nouvelle version améliorée sera offerte gratuitement aux possesseurs de Xbox Series X sous réserve de posséder WRC 9 sur Xbox One. Une excellente nouvelle pour ceux qui envisagent l’acquisition de la nouvelle console de Microsoft.

Une image ne mettra jamais en valeur la météo dynamique

La version next-gen de WRC 9 devrait améliorer également deux points noirs. Le SSD magique réduira considérablement les temps de chargement mais surtout, la puissance de la console permettra d’afficher les 60 images par seconde. Car malheureusement, même sur Xbox One X, le framerate reste bloqué une année de plus à 30 images par seconde. Il a au moins le mérite d’être stable. Le jeu souffre encore de clipping dans les paysages assez denses et feuillus. Dans les bons points, la météo dynamique fait toujours son petit effet et atteindre l’arrivée dans des conditions dantesques est toujours un pur régal.

Enfin, la modélisation sonore des voitures était décriée l’année passée, elle le mérite toujours autant à l’heure de ce test sur WRC 9. Seule la Ford Fiesta dispose actuellement de nouveaux sons plus convaincants. Le studio annonce que les sons des autres voitures seront mis à jour pour la version finale du jeu via un patch day one. Espérons que le travail effectué soit à la hauteur des attentes.

Le coin des chasseurs : WRC 9 propose 43 succès pour un total de 1000G. Quasiment tous peuvent être débloqués pendant la carrière. Les autres concernent les modes en ligne.

Bilan

On a aimé :
  • Des petites retouches du gameplay qui font mouche
  • Des sensations toujours aussi grisantes
  • Des modes de jeu complets et denses
  • L’arrivée attendue des Clubs
  • 3 nouveaux rallyes intéressants et complémentaires
  • Smart Delivery
On n’a pas aimé :
  • Le retrait de 4 rallyes présents dans WRC 8
  • Quasiment pas d’améliorations graphiques et techniques
  • Toujours un manque de voitures historiques malgré l’effort
  • La partie sonore en attente d’une mise à jour salvatrice
Kylotonn continue tranquillement sa route vers les sommets

WRC 8 avait déjà posé des bases très solides. Kylotonn a donc plutôt écouté sa communauté de fans et a répondu favorablement à une partie de leurs attentes. L’ajout du mode Clubs et les retouches réussies du gameplay apportent une plus-value à la série, sans compter les nombreux nouveaux tracés présents et à venir gratuitement les prochains mois. Toutefois, la sensation d’avoir un WRC 8.5 se fait sentir. Dans le contexte actuel, il était trop difficile d’apporter des améliorations significatives sur les plans graphiques et techniques pour les versions Xbox One. La version prévue pour la nouvelle génération de consoles offerte gratuitement pour les possesseurs du jeu sur Xbox One devrait apporter une belle réponse sur ces aspects là.

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WRC 9

PEGI 0

Genre : Courses

Editeur : Nacon

Développeur : Kylotonn

Date de sortie : 03/09/2020

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch