Beaucoup de monde s’imagine que le requin est un terrible prédateur faisant de nombreuses victimes humaines. Et pourtant, c’est complètement faux puisqu’il n’y aurait qu’une trentaine de morts dues aux requins par an. À l’inverse, le nombre de squales péchés par l’homme serait bien plus élevé et se chiffrerait en dizaines de millions au minimum. Bon, c’est bien joli, mais il s’agit de la réalité, dans Maneater oubliez tout ça. Vous êtes un requin sans pitié pour qui l’océan est un terrain de chasse et où tout ce qui y nage est un bon casse-croûte ! Mais que vaut ce “ShaRkPG” développé par Tripwire Interactive ? C’est ce que l’on vous propose de découvrir ci-dessous.
La vengeance est un plat qui se mange froid
Le scénario du jeu est tellement simple qu’il pourrait tenir sur un post-it. On incarne un jeune requin-bouledogue tout juste arraché du ventre de sa mère par le chasseur “Pete l’écailleux”. On parvient tout de même à échapper à son emprise (en emportant un petit souvenir au passage) et l’on se retrouve seul dans l’océan. Notre but est simple : grandir, évoluer et monter en puissance puis retrouver le bougre et se venger.
Pour ce faire, l’histoire est divisée en huit chapitres correspondant chacun à une zone différentes de la carte et proposant divers types de missions à effectuer. Ainsi, on est amené à dévorer un certain nombre de poissons pour “réguler la population” ou quelques baigneurs imprudents. On a aussi des cibles plus fortes que le reste de la faune à affronter et si le défi est trop simple, on peut également se frotter aux adversaires suprêmes de chaque zone. Ces derniers ne sont d’ailleurs pas là pour rigoler et rien que leur apparence (yeux rouges, cicatrices, etc.) en fera fuir plus d’un. Maneater offre aussi quelques collectibles à récupérer sous forme de coffres, de plaques d’immatriculation et de points de repère (pour certains assez amusants).
Cependant, on se rend très vite compte que chaque chapitre est construit presque exactement de la même façon : réguler la population, manger des humains, atteindre un certain niveau, compléter la zone à X% et éliminer la créature suprême. Une fois les objectifs accomplis, on peut se rendre à un point de la carte pour déclencher une cinématique et faire avancer “l’histoire” de notre vengeance en croisant la route de ce cher Pete. Pour certains chapitres, on est amené à l’affronter directement, pour se séparer en se laissant quelques souvenirs mutuels.
C’est dommage, car même si le jeu est amusant et fun, cette construction le rend inévitablement répétitif et peut lasser. Ajouté à cela qu’il est assez court, puisque cinq à six heures seront suffisantes pour le terminer, c’est peu.
Enfin, Maneater propose une liste de chasseurs à abattre. Au nombre de dix, ils viennent à notre rencontre après que l’on ait fait monter son niveau d’infamie. Il s’agit d’une jauge qui augmente selon le grabuge que l’on provoque dans les rangs des chasseurs. Après chaque victoire et dégustation d’un membre de la liste, on débloque différentes améliorations pour son requin sur lesquelles nous allons revenir plus bas.
Pour votre santé, mangez cinq phoques et humains par jour
Dévorer la faune environnante, récupérer des collectibles ou accomplir les différentes missions proposées permet d’obtenir ressources et points d’expériences. Ces derniers sont nécessaires afin de monter de niveau et faire grandir notre jeune requin-bouledogue. Ainsi, en progressant, on évolue de bébé à adolescent, puis on devient adulte avant de passer au stade d’ancien, pour finir au rang de méga requin. Bien évidemment, en plus de devenir plus fort, plus résistant et de pouvoir se déplacer plus vite, chaque étape de la croissance de notre requin est visible de par sa taille et son apparence. Et clairement, si la version bébé n’est pas très impressionnante face aux autres espèces, le stade de méga requin donne le ton et impose le respect au fond de l’eau.
En plus de cela, il est aussi possible d’équiper des mutations à notre monstre des mers. Celles-ci s’obtiennent de plusieurs façons : dévorer les créatures suprêmes ou chacun des dix chasseurs de la liste. Ces mutations peuvent être comparées à des pièces d’armure que l’on trouverait dans d’autres RPG puisqu’elles concernent différentes parties du corps du requin (mâchoires, queue, corps, tête ou nageoires). Chacune peut être améliorée plusieurs fois moyennant quelques ressources récupérées sur nos victimes, et chaque palier influera sur l’apparence de notre requin. Au total, ce sont trois sets de mutations que l’on peut récupérer, un électrique, un osseux et un de l’ombre. C’est peu, surtout qu’il n’y a pas de réelle surprise puisque deux avaient déjà été dévoilés dans les différentes vidéos de présentation du jeu.
Heureusement, la prise en main du requin est particulièrement réussie. Les déplacements sont fluides et le bestiau répond au doigt et à l’œil. Les mouvements de son corps sont cohérents et on prend un grand plaisir à nager dans les différentes zones. Attention cependant, les combats sont un peu plus brouillons et nécessitent un petit temps d’adaptation. En effet, il n’est pas possible de verrouiller sa proie et lorsque celle-ci nous esquive la caméra peine un peu à suivre ce qu’il se passe. S’ensuit alors un ballet de déplacements un coup à gauche, un coup à droite afin de retrouver sa cible et lui asséner quelques coups de dents. On s’y habitue tout de même assez rapidement et les difficultés laissent rapidement place au fun immédiat de bondir sur ces cibles pour les dévorer.
Que vous avez de belles dents
Visuellement, sans flatter la rétine, Maneater ne s’en sort pas trop mal et nous propose des environnements agréables. Les huit zones sont assez variées et nous font évoluer dans le bayou, en haute mer, autour d’îlots réservés au golf ou encore dans des canaux serpentant entre les hôtels de luxe. La faune marine est aussi bien représentée avec de nombreuses espèces de poissons, des alligators, des requins, des phoques, des orques, et même des cachalots.
Pour la partie sonore, le jeu ne propose pas de véritable bande-son, mais nous distille les commentaires de chaque action que l’on réalise, lieux que l’on visite, etc. avec la voix de Chris Parnell connu pour avoir été un acteur de l’émission Saturday Night Live ou encore avoir incarné Jerry Smith dans la série Rick & Morty.
Ses commentaires fonctionnent bien et nous donnent l’impression d’être dans un documentaire animalier tout en ajoutant quelques touches d’humour. Cet humour se retrouve aussi dans le nom des différentes missions qui sont bien souvent des jeux de mots ou des références à la pop culture.
Enfin, Maneater a le souci du détail. En effet, notre requin conserve les marques et blessures infligées lors des combats avec Pete (scriptées pour celles-ci), ou les morsures que l’on inflige à nos proies sont visibles lorsqu’elles tentent de fuir. Par exemple, il peut leur manquer un bout d’aileron, de nageoire ou encore la queue toute entière.
Le coin des chasseurs : Maneater propose 32 succès pour un total de 1000G. Aucun n’est manquable et ils sont même plutôt faciles à obtenir. Il suffit en effet de terminer le scénario, les missions secondaires et les collectibles dans chaque zone. Au total, il faudra compter entre 8 et 10h pour tous les débloquer.